5- Partant?

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Prem

Il m'arrive de fredonner ce vieil air de C. MAÉ en me demandant comment il a pu écrire cette baliverne dans laquelle il se demande où est le bonheur. Heureusement qu'à la fin il le trouve sinon jamais je ne la chanterais, ça craint de devoir se le demander à voix haute et pire le chanter !

Mes yeux s'ouvrent tous seuls comme chaque matin mais ce matin n'a rien d'ordinaire, évidement. Un matin ordinaire, je le vois en photo pas en humain. Un matin ordinaire je ne le sens pas. Mais là, putain que si !

Il est là contre moi dans mon dos, immobile, le souffle normal, un bras possessif au travers de ma hanche... Comment ose-t-il ? Mais non, j'aime qu'il me rassure qu'hier n'était pas qu'un rêve. Même si c'était trop beau et presque incroyable. Ces jours et ces nuits de frustration sont donc derrière moi et je souris déjà comme un attardé à mon réveil... Putain ça fait combien de temps que j'en rêve ?

Si nous l'avons fait hier ? Non. Pourquoi ? Ce n'est pas si tant ce cliché de ne pas coucher le premier soir. Si nous l'avions voulu, la belle orientale dansant sur le tableau accroché au-dessus du lit aurait déjà déménagé dans l'autre chambre...

Je lui ai à peine ouvert lorsqu'il est venu me rejoindre qu'il reçut un appel de son père. Il s'est excusé, c'était important, il devait le prendre et a promis que cela n'allait pas être long.

Je ne pouvais laisser mon tout nouveau petit ami, non, mon homme rester assis dans le fauteuil pour ne pas me déranger alors qu'il s'est fait tout beau rien que pour moi même si le short qu'il porte cache un peu trop ses attributs à mon goût ?

J'ai tout simplement soulevé la couette et l'ai invité à me rejoindre. Ce qu'il a fait, en m'ouvrant les bras dès qu'il s'est installé avec ce sourire dont il faut que je me protège et je m'y suis rendu sans hésiter. Il parlait si bas que si j'étais un gars romantique j'allais dire qu'il me faisait une berceuse. Mais le problème est que j'étais si bien là contre sa poitrine, qu'il sentait bon l'Ushuaia, sa main passait agréablement je dirai même qu'il appuyait sur quelques points comme s'il me massait le dos, ensuite mes cheveux. Un très bon préliminaire ? Ahh mais moi fatigué moi dorloté moi... endormi. Dodo. Jusqu'à ce matin. Désolé, on n'a rien fait.

Pourquoi je l'ai alors invité à passer la nuit ... Mais vous allez me lâcher oui !

Je repars ce soir, je ne voulais juste plus le quitter. Je l'avais enfin, je n'allais pas le laisser sur le pas de la porte avec un chaste baiser et bonne nuit, non ? D'ailleurs un baiser... il faut que je reste vigilant, tout ce qu'il m'a presque gelé à me promettre sous les étoiles en se défendant bec et ongles et il m'a toujours pas embrassé ? Même moi-même je n'y croirais pas !

Le mince filet de lumière qui s'échappe de sous le lourd rideau éclaire suffisamment la chambre pour m'informer qu'il fait jour depuis longtemps mais j'ai bien l'intention de profiter un tout petit peu de lui au moins avant que Del ne défonce ma porte parce qu'elle ne m'aurait pas vu dans le lobby pour les aurevoirs.

Je passe doucement ma main sous la couette pour retenir son bras dans la même position, histoire de me retourner sans le réveiller et profiter de la vue et dès que je le touche... putain, il est réveillé depuis quand ?

- Tu voulais filer en douce n'est-ce pas ?

Il est bête, c'est ma chambre ici, il peut toujours rêver oui !

- Viens là...

Et il glisse plus près, ses doigts prenant en otage les miens, sa jambe par-dessus presque tout mon corps, sa tête finit quelque part au-dessus de la mienne et il se frotte le visage en ronronnant dans mes cheveux. Oh God, ce réveil est complètement différent de tout ce que j'ai pu imaginer. Il faut qu'il y aille doucement.. Je ne veux pas mourir à me languir de son absence dès demain.. Comment ferais je ?

Dans un univers parallèle, Boon et PremOù les histoires vivent. Découvrez maintenant