Les copains d'abord • Jenifer x Patrick Fiori [Terminée]

Chapitre 11

        Cela fait maintenant une quarantaine de minutes que nous roulons dans un silence des plus complets. Je ne sais pas si Jenifer s’est endormie mais elle ne bouge plus depuis un bon moment. Sa tête est appuyée contre la vitre et ses cheveux cachent ses yeux. Mon rythme cardiaque accélère quand je vois que nous arrivons à proximité de la maison de mon amie. Je ne sais pas vraiment à quoi m’attendre, mais je crois que plus rien ne m’étonnerait. On pourrait retrouver la maison rasée que je ne serais même pas surpris. Je finis par mettre mon clignotant et je m’engage dans la longue allée qui mène chez Jenifer. Je prie intérieurement pour que le parking soit vide. Plus je m’approche, plus mon cœur bat rapidement. Lorsque nous sommes assez près pour voir l’entièreté de l’espace, je soupire, soulagé de constater qu’aucune voiture n’est garée là. À côté de moi, Jenifer aussi soupire. Elle ne dormait donc pas. Et elle doit être sacrément rassurée de voir qu’à presque une heure du matin, Antone n’est pas revenu. Quoi que… Vu l’heure à laquelle il est rentré la nuit dernière, cela ne m’étonnerait pas vraiment s’il tentait de fracasser la porte à 4 heures du matin. Alors que je me gare doucement devant chez elle, Jenifer détache sa ceinture et se tourne vers moi en se raclant la gorge.

-        Hum… Tu veux bien faire le tour de la maison avec moi pour vérifier qu’il ne se soit pas caché quelque part ? me demande-t-elle.

Elle a posé sa main sur mon bras et elle le serre un peu, attendant probablement ma réponse.

-        Oui, bien sûr, souris-je.
-        Merci, soupire-t-elle.

Nous quittons donc le véhicule et nous commençons par inspecter ses extérieurs. Le tour est rapidement fait et personne ne semble là. Il nous reste à présent à vérifier dans la maison. La tâche s’avère bien plus complexe vu le nombre de pièces dont elle dispose et vu le nombre de recoins dans lesquels quelqu’un pourrait facilement se cacher. Jenifer semble avoir peur puisqu’elle prend une longue inspiration avant de tourner sa clé dans la serrure. Elle ouvre doucement la porte et nous rentrons ensemble dans la maison. Le parquet grince et elle sursaute. Rapidement, elle attrape mon bras et elle le serre fort contre elle pour que je ne la laisse pas seule. Nous avançons donc ensemble dans le couloir et nous inspectons la cuisine. Le frigo choisit précisément ce moment pour commencer à faire du bruit. Je sens Jenifer au bord de la crise cardiaque. Désormais, ce n’est plus mon bras qu’elle serre contre elle mais mon torse. J’entoure donc ses épaules avant de lui caresser doucement le dos. Voyant qu’elle ne semble pas décidée à me lâcher, je m’éloigne légèrement d’elle afin de continuer l’inspection des pièces. Mon amie s’agrippe à moi comme elle le peut et elle me suit. À chaque fois qu’un bruit se fait entendre, elle sursaute et se blottit contre moi. J’avoue que si son ex n’était pas capable de la tuer, je pourrais être amusé par la situation. Mais au fond, même si j’essaie de paraître détendu pour ne pas stresser Jenifer plus qu’elle ne l’est, intérieurement je suis mort de peur. Alors une fois que nous sommes passés dans toutes les pièces du bas, nous montons à l’étage pour commencer notre inspection. Enfin… plutôt mon inspection. Je crois que mon amie a les yeux fermés la majeure partie du temps, alors elle ne m’est pas d’une grande aide.

-        Il n’est pas là, souris-je soulagé.
-        Tu as bien regardé partout ? me demande-t-elle.
-        Oui, ne t’inquiète pas.

Elle regarde un peu autour d’elle sans oser bouger. Nous sommes dans le couloir et il doit être temps d’aller se coucher. Pourtant, je sens qu’elle n’ose pas ouvrir la porte de sa chambre.

-        Tu veux qu’on vérifie une nouvelle fois ta chambre ? proposé-je.

Elle acquiesce et nous entrons ensemble dans la pièce. J’allume rapidement la lampe de chevet et je vérifie une nouvelle fois dans tous les recoins : sous le lit, dans les placards, dans la salle de bain… Il n’est nulle part. Elle me regarde faire et une fois que j’ai terminé, elle me sourit, légèrement soulagée.