Je devais bien avoir... 6 ans ? Oui. J'avais 6 ans, alors que Luune arriva chez Krest. Âgée d'environ... 2 ans de moins que moi ? Dès son arrivée, elle avait éveillé moi ce sentiment... Qui me procurait ce besoin de la protéger. Je ne sais pas si c'était naturel. à l'heure d'aujourd'hui, je tends à dire que ma vie dans son ensemble a été manipulée par un égocentrique égoïste.
Quoi qu'il en soit, nous avons passé beaucoup de temps ensemble... Malgré que les domestiques de Krest voulaient s'en occuper, c'est moi qui lui apprit à lire et à écrire... Et c'est aussi moi qui lui apprit à écrire avec des fautes... Quoi ? Personne est parfait ! On a commencé à s'apprécier réellement mutuellement, un amour fraternel. Ou plutôt... Un amitié de gamins. Mais vous connaissez les gosses... Il exagèrent toujours.
Nous avons fait de très nombreuses choses ensemble. Que ce soit "l'école", nos bêtises, nos punitions. Presque des jumeaux. Nous n'étions jamais l'un sans l'autre, et ça a dû en insupporter certains, parmi les domestiques, puisque nous avions la sale manie de nous planquer avant notre cours d'écriture ou de lecture, ainsi qu'avant nos cours sur le respect, durant lesquelles on nous rappelait sans cesse que Krest était un homme bon et généreux, qu'il n'y avait qu'à voir tout ce qu'il payait pour nous.
Il s'agissait de quelque chose que je ne comprenais pas à l'époque. Pourquoi les adultes ramenaient toujours tout à l'argent ? Au final, ça restait des vieux bouts de ferraille, non ?
Non. L'argent fait tourner le monde, comme la magie. Je venais tout juste d'avoir huit ans, alors que Krest venait de me tuer. En réalité, j'avais été convoqué à son bureau. Luune ne voulait pas se séparer de moi, mais resta devant la porte... Jusqu'à m'entendre hurler de douleur. Lorsqu'elle entrait dans la pièce, Krest était littéralement en train de me fracasser à grands coups de couteaux. Je ne pus même pas voir sa réaction. Tout s'arrêtait là.
Tout s'arrêtait là ? Pas réellement à vrai dire... En fait, je me réveillais dans ma chambre, brûlant de fièvre, ma petite sœur qui faisait les 100 pas dans la pièce, en train de pleurer... à mon réveil, et aussi surprenant soit il, je ne ressentais plus aucune douleur. Après avoir vérifié... Pas de trace de coups, de cicatrices... Pourtant, je peux vous assurer qu'il ne s'agissait pas d'un rêve.
après un instant, Luune était à côté de moi, à me serrer comme une démente... Je pense qu'on a bien passé 3 heures à se serrer l'un l'autre... Avant qu'on se décide enfin à parler de ... "ça".
Apparemment, alors que j'étais avec Krest, un domestique avait tenté de l'éloigner. En m'entendant hurler, elle se serait débattu, et à grand coups de pieds, aurait fini par le faire lâcher. Finalement, entrant dans le bureau de notre... ravisseur ; elle m'aurait vu, sans aucune blessure apparente, allongé par terre comme mort, et Krest était toujours derrière son bureau... Sans avoir bougé d'un pouce.
C'était... Effrayant. Comment un tel homme pouvait il exister... Je ne sais pas si je répondrais à cette question. Mais il existait. Et à ce moment, je ne pensais pas même à ma propre santé. J'avais peur pour elle. Si il lui réservait le même traitement, qu'adviendrait il de Luune ? J'avais peur pour elle, peur qu'elle ne tienne pas le coup. Elle était mon soleil, et il ne devait pas s'éteindre. Je l'empêcherais de s'éteindre, même si mon sang devait couler.
Malgré ça, j'étais jeune. Je ne me rendais pas forcément compte de ce que je disais, et pensais. Et cette promesse, va engendrer... Pas mal de soucis en fait...
