Le nouveau départ de Zemlji

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Dans une fosse puante, au milieu d'autres esclaves, avec la compagnie de rats et autres nuisibles, et gardés comme des animaux dans un zoo, avec des visiteurs qui viennent conforter leur égo en nous regardant de haut...

Parmi les esclaves ici bas... Il y avait tout de même des spécimens... Une femme par exemple, incapable de comprendre un mot de la langue commune, et je pense, d'une quelconque langue en fait, qui grognait et se comportait comme un animal... Cette condition d'esclave change réellement les gens aussi... Peut être que sans en avoir conscience, j'ai également changé ? Qui sait... Il y avait également un homme, un vieillard, qui semblait être resté droit dans ses bottes... Et pour être honnête, il n'avait pas l'air d'un mauvais bougre, pour ne pas dire qu'il avait carrément un air aimable. Mais que ce soit en prison ou sur le bateau, j'ai apprit quelque chose à mes dépends. On ne peut faire confiance à personne. Ceux à qui on donne notre confiance finissent toujours par nous mettre un coup de poignard dans le dos.

A plusieurs reprises, des gens sont venus nous voir, de là haut. Citoyens, esclaves... Qu'importait. à mon sens, ils venaient simplement signifier que tant que nous serions ici bas, nous serions inférieur -pour les esclaves-, ou que nous étions et resterions inférieurs -pour les maitres-.

Certains sont venus "prendre de nos nouvelles" et dès lors, j'ai commencé à me poser des questions. Je ne comprenais pas comment était censé fonctionner cet endroit, définitivement.

Est arrivé le moment de la vente. En tant qu'esclave, nous étions des objets. Pour autant, le Kotadam avait une manière bien à lui de faire tourner son commerce. Une fois par semaine, il organisait des ventes, pour vendre sa marchandise. Cependant, il la laissait se vendre elle même. "Esclave, que sais tu faire"... Sa phrase favorite. Et je peux le dire, puisque personne ne lira jamais ces papiers... C'est vraiment un sale con ce chat de malheur.

Pendant la vente, une fois que l'esclave s'est présenté, viennent le temps des enchères. En général, tout le monde essaie de prendre les esclaves à moins de vingt azalins. Cependant, il n'est, jamais arrivé qu'un esclave soit vendu en dessous de ce prix, à ma connaissance. Deux personnes continuaient à faire monter les prix pour m'acheter. Par rapport aux propos qu'ils tenaient... Un aubergiste, et une médecin...

Une médecin... Comme Joseph... C'est elle qui avait remporté la vente... Et pour être honnête, j'ai été très bien traité par la suite... Mieux même que la manière dont je traitais Nydia. En fait, cette femme m'avait payé avec son argent, pour aider la maison de soins de la ville, qu'ils appelaient dispensaire. Un peu comme Joseph, en somme... Elle consacrait sa vie à son travail... Et le fait encore aujourd'hui, par ailleurs.

J'ai énormément de choses à dire sur cette île. Déjà, du point de vue que j'avais en arrivant. Les gens sont tous des hypocrites. Ils prétendent tous à un idéal ridicule. Un idéal, qu'ils ne pourraient jamais atteindre, et qu'ils utilisent comme prétexte pour agir autrement.

Maintenant, mon opinion a changé par la suite. Mais avant d'expliquer comment, je vais me confier un peu... De toute manière, encore une fois... Personne ne lira jamais ces pages... Je n'ai pas parlé de ma maitrise de l'obscuromancie à la vente, et donc je n'ai pas parlé non plus de l'équilibre que je devais garder, pour rester en vie. Aussi, j'ai du m'équilibrer sur des civils. C'est allé jusqu'à la femme du barman de la ville, et un garde... Ils ont failli s'entretuer... Avant que je parte... Une Néphilim, un peu conne à vrai dire, avait vu celui qu'elle prétendait être l'amour de sa vie (après s'être tapé la moitié de la ville, passons.) mourir. Elle croyait qu'elle pourrait le revoir, alors j'ai usé de ma magie pour lui permettre de revoir ce kotadam... Mourir. Plusieurs fois, même. Elle était volontaire pour subir ça, alors je lui ai fait croire qu'avec de l'entrainement elle pourrait manipuler cette illusion. C'était son mental ou ma vie. La fin justifie les moyens, comme on dit. De la même manière, la fille du barman... Une petite peste insupportable, qui se mêlait de ce qui ne la regardait pas... A dû avoir un sacré mal de crâne quelques jours... J'avais accepté de goûter à de l'alcool... Et je ne recommencerais pas, c'est une certitude.

Mémoires d'un elfeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant