Après quelques semaines à vivre en forêt, nous sommes rentrés en ville. Disons que nous avions prit le temps que tout se calme un peu... Et que nous avions choisi une nouvelle destination. Une ville portuaire du nord du pays. Alors que nous sommes arrivés, je crois que j'ai gagné les premières pièces honnêtes de ma vie, en vendant les produits de nos chasses... Pour tout dire, je dois admettre que je n'ai pas réellement su résister. Je suis retourné à mes arnaques.
C'est complètement idiot au final non ? J'avais la possibilité de vivre tranquillement, de quelque chose de légal, et je me sentais obligé d'en revenir à ce qui m'avait valu un séjour en forêt... De nouveau, je prenais une aisance assez rapide en ville. Et... Je m'installais dans une maison de soins dans le même temps. Là bas, j'ai apprit à gérer les blessures, les maladies, et les grosses hémorragies. Pour être honnête, j'ai caché mes liens à la magie. Quand on me demandait, j'étais le fils d'un homme d'un village lointain. Et il m'avait envoyé ailleurs, après m'avoir formé à la luciomancie. Un homme bon en somme... Il parait qu'ils n'ont jamais connu la vérité... Tant mieux.
Donc pour résumer ma seconde vie sans interruption par des morts psychologiques incessantes, j'étais avec une esclave qui me cognait quand je prenais pas du temps pour ma propre santé, je continuais mes petites arnaques, plus par envie que par nécessité, et je travaillais dans une maison des soins. Y travaillaient exclusivement des humains... Pour être tout à fait honnête, ça me dérangeait un peu. Je ne me sentais absolument pas à ma place. Pas à cause des autres médecins, bien sur, malgré qu'ils parlaient trop et posaient trop de questions, ils étaient tous très agréables...
Nydia quant à elle, travaillait sur les quais, et aidait les marins pour toucher quelques pièces. De nouveau, je me fichais pas mal que ça lui plaise ou non. à ce moment, j'avais réellement besoin d'argent, pour payer une maison, ou même un petit truc ; pour nous nourrir tout les deux, bien que j'aurais pu me contenter de chasse, je doute que mon corps aurait apprécié un régime à base unique de viande, et enfin, pour constituer une base de mes arnaques...
De ce que j'en sais, il est arrivé une fois à la kotadam de se faire aborder par un marin, et depuis, il parait qu'il ne s'était plus approché d'elle. Pour tout dire, à cette époque je ne me posais pas de question. Mais aujourd'hui, je m'en pose de plus en plus vis à vis de la relation qu'elle voulait avoir avec moi. Peut être que je me fais des idées, peut être pas... Quoiqu'il en soit, cette notion a toujours été floue pour moi.
En résumé, le retour à la civilisation avait été fait rapidement, et sans accrochage. Je vivais une vie de médecine et d'escroquerie, avec une esclave qui travaillait pour m'aider, et ici, personne ne voulait me tuer continuellement. Je me suis fait un ami parmi les médecins, et il était vraiment quelqu'un de bien.
En fait, ce médecin, était celui qui m'avait accueilli chez eux, et qui m'a apprit ce que je sais aujourd'hui (en grande partie tout du moins), en médecine. Son nom était Joseph, il avait une femme, deux petites filles et un garçon plus âgé. Souvent, il nous est arrivé de passer des soirées tout les deux, à discuter de tout et de rien... Je lui ai également apprit les échecs durant cette période, et il a rapidement progressé... Pour tout dire, alors qu'il a apprit que je dormais dehors, il a immédiatement proposé à Nydia et moi même de loger chez lui en attendant que je puisse me payer un vrai chez moi.
Un homme très gentil ; trop gentil même, pour le monde dans lequel on vit. à partir du moment où nous avons commencé à loger chez lui, Nyd est restée au domicile pour aider la femme de Joseph en journée, alors que nous travaillions tout les deux à la maison des soins. Totalement extraverti et ouvert aux autres, nous étions finalement un peu comme jour et nuit. Opposés mais complémentaires.
