Un équilibre complexe

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La seconde, était que chaque pouvoir a un coût. Je maitrisais la magie de la lumière et des ombres, ces magies opposées mais complémentaires, je devrais donc en payer le prix.

Après avoir assommé l'ordure qui avait tué Joseph, je perdais conscience... Oui, c'était presque une habitude en fait. à mon réveil, ce mal de crâne étrange avait disparu. Pour autant, les autres médecins étaient en train de travailler, et personne n'était avec moi... Jusqu'à ce que je vois la petite fille de Joseph avec Nydia arriver. ç'a a du être quelque chose d'horrible. Mais je n'ai su éprouver aucune empathie. Aucune tristesse. Ce n'était plus que des informations. Même la mort de mon collègue, était devenue une information. De ce que j'en sais, mais surtout des informations obtenues plus tard par Nyd, j'étais devenu "un pantin sans âme", j'avais le regard vide de toute volonté, et j'étais plus froid que n'importe qui.

Ma théorie est que mes deux magies, utilisées dans un laps de temps très court toutes les deux, avaient oblitéré toute trace de sentiment en moi. Je ne ressentais plus rien, plus d'émotion, plus de sentiment. Rien. Comme le néant. Ironiquement, je voudrais d'abord dire que le vide, n'est pas... "Vide". Il est rempli de rien. Et le rien, c'est ce qui permet de faire la part des choses. De prendre des décisions qui ne seront pas impactées par quoi que ce soit. 

Pour revenir au dit équilibre, je m'en suis rapidement rendu compte. Je disposais d'une sorte de réserve de magie, et comme une balance entre ces deux réserves. Par ailleurs, mon humeur variait également selon cette balance. Lorsque j'usais trop de Luciomancie sans user d'obscuromancie, alors je devenais très vite irritable, nerveux, et parfois même violent. Des humeurs m'incitant à utiliser la magie laissée de côté en somme. De l'autre côté, cela fonctionnait exactement de la même manière. Je devenais légèrement plus joyeux, plus abordable. 

Pour autant, j'évitais tant que possible d'éviter d'user d'obscuromancie. Pur égoïsme, de nouveau, en effet. Et j'en découvris vite le prix. Dans un premier temps, maux de tête, vertiges, pertes de consciences. J'en suis arrivé à cracher du sang. Je me suis alors résigné à user de cette magie maudite, de peur de disparaitre, comme Joseph.

De nouveau, je relis mon texte. De nouveau, je me rends compte que j'aurais pu être un suiveur des lézards volants. Ce que je considérais comme ma malédiction était l'incarnation même du "ce qui est bien est mal, et ce qui est mal est bien". Mais pour autant, non. De par mes expériences, mes rencontres, je croyais en la divination des morts. J'ai vécu la mort des milliers de fois, et je sais à quel point la suite peut être cruelle. Alors il s'agissait là de la suite logique.

La première fois aux côtés... D'Iseulde... Je fis ma première prière. Aussi surprenant soit il, je tolérais bien mieux sa présence depuis la mort de son mari... Ou bien depuis la découverte de ma malédiction ? Je n'en savais rien. Toujours est il que c'est elle qui m'apprit la religion de l'idolatrie spectrale. J'y pris part, mais pas totalement en réalité. Le fait de consommer des drogues me repoussait vraiment. En réalité, c'était plutôt une peur pour autrui. J'avais peur de me laisser emporter et de causer du tort. Enfin ; à cette époque, je savais qu'il y avait une probabilité que cela arrive, et il y avait plus à perdre qu'à gagner. Ces magies m'avaient réellement changé.

Et ce sera finalement sur conseil de mes autres collègues médecins, que je retournerais voir Krest, pour qu'il achève son apprentissage. J'avais en effet dû leur raconter où j'avais apprit cette magie obscure, et par qui...

Mémoires d'un elfeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant