II. Égérie

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Pourquoi? Comment? ... Il n'était même pas partit dix minutes. Comment était-ce arrivé? Les yeux remplit de larmes et les mains tremblantes, il se pencha pour poser son oreille sur sa poitrine. Elle respirait encore. Un sanglot étrangla son soupir de soulagement et il se releva doucement.
Il n'y avait pas de signe d'effraction visible, pas de meubles renversés, pas de bruits autres que ses propres sanglots, personne ne semblait être venu faire du mal à sa mère. Était-elle juste tombée?
Le combiné du téléphone fixe entre les mains, il appela une ambulance, qui arriva dans le quart d'heure. Le reste de la journée fut bien floue tant l'oméga était apathique.

-J'ai le regret de vous annoncer que... Elle a beau être hors de danger, votre mère est dans le coma. Le choc subit à la tête lui a fait perdre beaucoup de sang, mais son état a pu être stabilisé de façon artificiel le temps de l'opération.

- ...

-Ses chances de réveil sont difficiles à estimer après un délai de-

-Comment je vais faire?

Il leva lentement ses yeux rougis vers le médecin.

-On a pas du tout les moyens de- ... Vous allez la soigner quand-même n'est-ce pas?

L'homme en blouse blanche, embarassé, attrapa sa collègue et la planta devant l'oméga avant de prendre la fuite sous le regard offusqué de celle-ci.

-Mais quel mufle celui-là, on ne parle jamais argent avec les chirurgiens... He-heum, alors écoutes... Votre assurance couvrira la première semaine mais ensuite... Tu as un travail mon chou?

Naoki fronça les sourcils, cette femme était une bêta, comme sa mère. Elle avait également de longs cheveux bouclés, et le même regard bienveillant... Sauf que cette infirmière, elle n'était pas dans le coma.

°
°

Trois jours plus tard, il était dans un avion en direction des États-Unis. Après avoir expliqué la situation à son agence, on lui avait dégoté un contrat en tant qu'ambassadeur de la marque implanté à New-York. Son salaire serait directement versé à l'hôpital pour les soins de sa mère et ses besoins à lui seraient prient en charge par la filiale New-yorkaise de la marque.

La marque de luxe "La Maison Mer" était une marque Sud-coréenne en pleine expansion sur le marché occidentale. Et aujourd'hui, sortant de l'aéroport, Naoki Choi en était la nouvelle égérie.

-23h05, Kahor Corp°-

Un contrat en main, Ansh apposa pour la première sa signature en tant que PDG. Maintenant, il ne pouvait plus reculer. Il allait devoir tenir la bar du navire jusqu'à sa mort.

-Aaaaansh, mon pooote, tout le monde est parti on va pouvoir allez fêter ton premier jour au club ce soir!!

-Je ne suis pas d'humeur à faire la fête.

Son secrétaire baissa sa bouteille de champagne qu'il tenait en l'air fièrement en entrant.

-Tu penses encore au suicide de ces deux Omégas de la semaine dernière hein? On vit dans une drôle d'époque...

-"Drôle" n'est pas exactement le mot que j'aurai employé... Émilio, dis-moi, si tout un groupe ethnique était persécuté, et que l'amour de ta vie faisait partie de ce groupe, que ferais-tu?

-Ho-là, ho-là toi je te vois venir, tu sais bien que je suis un Bêta... Ces conneries d'Âmes-sœurs j'y connais que dalle. D'ailleurs, j'ai déjà essayé deux-trois omégas... C'était cool, mais je reste team nichons.

L'Alpha croisa les bras sur son torse et tourna son fauteuil vers la baie vitrée. Les lumières de la ville à cette hauteur étaient spectaculaires... Si seulement cette ville n'était pas couverte de vices.

-J'en conclus que je vais encore devoir m'amuser tout seul ce soir.
Le PDG sourit.

-Ça c'est une vraie réplique de fille de joie.

-Aaansh! Allez quoi! Y'a pleins de poissons dans l'océan, éclates-toi en attendant de tomber sur un Oméga que tu pourrais sûrement ne jamais rencontrer.

- ...D'accord.

Émilio le fixa comme si une deuxième têtes lui avait poussé.

-Heuuuu... D'accord je vais me faire foutre?

-Non, d'accord on va s'éclater.

Dit-il en se levant promptement de son fauteuil, sous l'air sidéré de son secrétaire.

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Traînant sa grosse valise derrière lui, Naoki en était à sa quatrième tentatives afin de héler un taxi. C'était peine perdue.

-Hé, mon beau, tu vas où? Je peux t'emmener moi, si tu veux...

Lui proposa un homme d'une cinquantaine d'années avec un sourire vicelard, adossé à une carcasse de voiture sur roues usées.

-Non merci.

Il détourna les yeux de la manière la plus polie possible afin de masquer son air de dégoût, lorsqu'il senti la main lourde de l'homme se poser sur son épaule.

-N'essaye pas de jouer les prudes avec moi, les mignons petits Omégas comme toi finissent tous dans les bordels. Si tu me suis gentiment, promis, j'te casserai rien pour avoir osé me dire non la première fois.

L'homme le plaqua de force contre lui, il sentait l'alcool et était couvert d'un savant mélange de sueur et de crasse.

-Lachez-moi... Ne me touchez pas!!!!
Il se débattait frénétiquement pour échapper à la prise ferme de l'homme qui commençait à perdre patience.

-Mais Tu Vas Arrêtés De Gigoter Petite Pute!!!??

Il leva la main, prêt à frapper l'oméga mais celui-ci était maintenant immobile. Son regard doré semblait s'illuminer, fixé au regard de l'ivrogne, il murmura.

-Une couverture.

-Q-Hein?

-Je veux que tu me lâches, et que tu ailles me chercher une couverture. Marches jusqu'à ce que tu en trouve une devant toi.

Le vieil Alpha sale le lâcha enfin, et se mit lentement à marcher au bord du trottoir, les yeux dans le vide. Une heure plus tard il était encore à la recherche d'une couverture, ne sachant même plus pourquoi.

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Fin du deuxième chapitre. J'espère qu'il vous a plu! 💛
Si oui, n'hésitez pas à vous manifester durant l'histoire et à laisser des petites ✨⭐⭐.
À très bientôt pour le chapitre 3.

Oméga Pure Où les histoires vivent. Découvrez maintenant