XX. Ténèbres

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Pov_Naoki.

Tout c'était passé comme si on avait brusquement éteint la lumière. La seule chose que j'ai vu avant qu'il fasse noir c'était du sang. Le sang de Sarah, gisant sur le bitume avec une balle dans la tête... Le sang de ce photographe répugnant que Emry avait égorger avec un morceau de pare-brise au bord de la route sensé nous mener à l'aéroport...
Le sang de mon Alpha, transpercé par une barre de fer au fond d'un faussé.

Il était mort. Ces hommes en noir l'avaient tué. Et j'avais l'impression de l'être aussi chaque jour depuis qu'ils m'avaient enlevé.

J'avais froid. J'avais peur. J'avais mal. Je ne pouvais ni voir ni parler ni bouger. Ils m'avaient mis une camisole de force. Mes yeux étaient bandés ma bouche était bâillonnée et j'étais sanglé à la verticale à une surface en fer qui faisait penser à une table d'opération. À cause de ça j'ai cru qu'ils allaient me disséquer les premiers jours.
Mais l'enfer était auditif. Ceux qui m'avaient kidnappé me torturaient avec des sons horribles. D'abord, une musique insupportable passait en boucle dans la pièce. Le son n'était pas assourdissant mais j'avais l'impression qu'il venait de toutes les directions pour me rentrer dans la tête et y rester gravé. Il devait y avoir plusieurs enceintes au plafond et autour de moi pour ça.
Ensuite ça a été les enregistrements de guerre. Un cauchemar interminable. Des bombardements et de hurlements de terreurs toute la journée et toute la nuit, me privant continuellement de sommeil.
Mais le pire était lorsque je finissais par m'évanouir car à mon réveil ils me punissaient avec des ultras sons. Je me battais frénétiquement avec la camisole dans l'espoir de me boucher les oreilles, ou de me les arracher, mais c'était en vain. Mes tympans me faisaient mal à en pleurer.

Parfois il n'y avait plus de bruits dans la pièce. C'était dur d'en avoir conscience car sur le coup j'entendais encore les cris et les explosions dans mon esprit. Ensuite je percevais le bruit des verrous, mais la porte de cette pièce en elle-même ne faisait jamais de bruits, et ils étaient à l'intérieur. Les Mains me détachaient et arrachaient mes vêtements en me tenant fermement. Lorsque mes pieds touchaient le sol matelassé je ne pouvais m'empêcher de supposer que sûrement, les murs aussi devaient l'être. Étais-je dans une sorte d'asile?
Une chose était sur, je savais que c'était l'heure pour moi d'être lavé.
Enchaîné au mur froid d'une autre pièce, je recevais des geais d'eau glacées à très haute pression. J'avais la sensation que des milliers aiguilles me griffaient la peau à ses moments là.

 J'avais la sensation que des milliers aiguilles me griffaient la peau à ses moments là

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Lorsqu'il était temps de me nourrir j'étais toujours aveugle. Toujours muet. Sûrement par précaution.
Mais c'était des précautions inutiles. J'étais beaucoup trop affaibli, beaucoup trop terrifié, beaucoup trop délaissé du monde pour avoir la force de me défendre. Ici ma capacité de persuasion était une farce. Une vaste fumisterie, offerte à une faible créature maintenant destiné à souffrir.
Pourquoi je respirais encore?

J'avais envie que mon existence s'achève comme celle de mon compagnon. Celui que j'avais à peine eu le temps d'aimer était partit à jamais et mon cœur saignait beaucoup trop quand j'y pensais. Je préférerais encore le bruit des explosions.

Le deuxième moment où ils me détachaient, c'était pour me nourrir. Et comment avaient-ils choisi de me nourrir en gardant toutes leurs précautions?

Par sonde nasale.

Ils inserraient par une de mes narines un fin tube médicale qui traversait mon œsophage. Ensuite ils allumaient une machine qui faisait d'affreux bruits de pompages semblable à des grincements et je sentais alors un liquide épais remplir mon estomac. C'était un procédé volontairement long et désagréable. Pour me laisser imaginer ce qu'il y avait dans le tuyau. Mais j'ignorai totalement ce que ce liquide était et parfois je faisais des crises d'angoisses en imaginant. Oui, le pire était toujours de me laisser imaginer.

Pour me punir d'avoir paniqué, ils essayaient de me noyer dans un grand baquet d'eau glacée qui contenait des glaçons à la surface. J'étais ensuite enfermé dans une malle pendant ce qui me semblait être des heures. J'étais frigorifié et mon dos devenait vite douloureux. Ils savaient toujours lorsque je commençais à manquer d'oxygène. Ils ouvraient alors la malle pour que je ne meurs pas d'asphyxie, puis ils la refermait.

Lorsque j'en sortais enfin, j'avais trop mal au dos et aux jambes pour bouger.
Les Mains me sanglaient à nouveau à la verticale et les enceintes se remettaient à jouer.
Je finis par comprendre que mes ravisseurs voulaient essentiellement me torturer mentalement. Lentement. Longtemps. Ils voulaient me plonger dans un abyme de désespoir afin de me noyer dans la terreurs de savoir que jamais personne ne viendrait m'aider. Ils jouaient à broyer mon esprit sans jamais mettre fin à mon existence pour que ma vie devienne mon ultime fardeau. Et ils avaient réussi. Ma vie jusqu'ici pleine l'ombres et de lumière, n'était maintenant plus que ténèbres.
"Tuez-moi s'il vous plaît. S'il vous plaît, tuez-moi. Tuez-moi. Tuez-moi. Tuez moi. S'il vous plaît. S'il vous plaît. S'il vous plaît. S'il vous plaît...
Au secours."

Fin Pov_Naoki/

Fin Pov_Naoki/

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Fin du chapitre 20.

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