Au revoir les enfants - Les 100èmes Hunger Games

Chapitre 1 : L'expiation

( NDA : cette histoire se passe durant les 100èmes Hunger Games. On imagine que Katniss Everdeen s'est contentée juste de gagner les 74èmes Hunger Games et suite à un problème dans les 75èmes HG, il n'y avait pas eu de gagnant officiel, et tout le monde avait repris son quotidien sans révolte... )

« Mi... Sol... Fa-Ré... Do »

Les cinq notes cristallines chantées par mon frère me poussèrent à me lever. C'était le signal qu'une belle floraison de fruit allait apparaître très bientôt. Les geais moqueurs, les répétèrent jusqu'à ce que tous les grimpeurs soient informés. Je souris : mon frère, Oïhan, l' «oiseau» du district faisaient souvent penser à l'un d'eux.
Je me penchai vers l'encadrement de la fenêtre en acajou qui se situait à la tête de mon lit. Lors de l'aménagement de notre maison en olivier, j'avais tenu à installer celui-ci près de la fenêtre pour pouvoir observer les arbres de la forêt à ma guise.

Depuis un siècle jour pour jour, mon peuple, le district 7 savait apprivoiser la forêt. Chaque enfant, dès son plus jeune âge, était instruit à grimper aux arbres et à reconnaître tous les fruits et les fleurs de la forêt.
Mon père nous amenait souvent dans les bois avant son décès. J'étais douée pour apprendre le nom des végétaux et savoir comment s'en servir. Mon petit frère Oïhan avait été repéré très petit par les grimpeurs, (les personnes qui grimpaient aux arbres pour récolter des fruits et des fleurs) lors d'une de ces balades en forêt. Ils avaient besoin d'un oiseau -quelqu'un sachant chanter et capable de grimper haut dans les arbres ; ce sont très souvent des enfants en raison de leur petite taille, de leur agilité et de leur voix aigüe. Depuis ce jour, Oïhan se levait aux aurores tous les matins, avant l'école et se livrait à cette activité quotidienne. Il était payé 3 € par semaine et c'était grâce à lui que note famille arrivait à se nourrir sans prendre la moindre tesserae.

Oïhan (forêt en basque) sautait d'arbres en arbres tel un petit écureuil, aussi rapide qu'agile. Ses cheveux roux, volant au vent, disparurent un instant de ma vue, puis réapparurent, comme par magie. Ses yeux me fixèrent un instant, et je crus distinguer un clin d'œil malicieux. Je lui souris à mon tour et il reprit sa mélodie d'une voix pure et enfantine, que seul les enfants de sept ans peuvent avoir. Seulement, mon frère fêtera ses douze ans dans deux semaines. Il avait pu échapper à la Moisson cette année, mais sera obligé d'y participer l'année prochaine. Mon sourire s'évanouit aussitôt, quand j'imaginai Oïhan dans l'arène, livré à lui-même, mourant de faim, et pour finir, assassiné par des des carrières. Je chassai cette vision atroce de ma tête et pensai que, comme moi, Oïhan ne prendra aucune tesserae, comme les gamins pauvres.

Demain, ce sera la Moisson. Dans chacun des douze districts, on tirera au sort un garçon et une fille de douze à dix-huit ans. On les amènera au Capitole pour qu'ils puissent s'entrainer, puis on les enfermera dans une grande arène, où ils se battront jusqu'à la mort, jusqu'à ce que seul un tribut reste. On le sacrera vainqueur et il vivra dans la richesse et la paix jusqu'à la fin de sa vie.
Demain, ce sera la 100ème édition des Hunger Games, jeux inventés par le Capitole pour se divertir et effrayer tous les districts d'une quelconque autre rébellion, depuis celle d'il y a 100 ans, celle qui a entrainé les Hunger Games. Et tous les 25 ans, il y avait une édition spéciale, nommée l' « Expiation ». Ce soir le président de Panem, Snow va annoncer les règles de cette quatrième expiation.

Perdue dans mes sombres pensées, je mis du temps à m'apercevoir que ma sœur de sept ans, à côté de moi, pleurait silencieusement. Je lui caressai doucement la tête :
-Où as-tu mal, Daphné ?
Depuis qu'elle était toute petite, Daphné avait souvent des douleurs atroces dans tout le corps.
- J'ai pas mal. J'ai peur pour toi, Phyllis...
-Daphné, n'aie pas peur. Je n'ai que treize ans, c'est seulement ma deuxième fois.