Prologue

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Voilà, pour la cinquième fois je viens d'emménager dans une ville où je ne connais personne.

Je suis née à Vannes, une belle ville située au sud de la Bretagne. A mes 5 ans, mes parents ont décidé de partir dans la région Parisienne pour trouver du travail. Ma mère était alors âgée de vingt-deux ans à ma naissance et sans emploi. Mon père, lui, travaillait dans un bar en tant que serveur. Cependant, son salaire ne suffisait pas pour couvrir toutes les charges et nous offrir une belle vie. Ils se sont donc dis qu'à Paris, ils trouveraient un bon travail pour tous les deux.

Mes parents ont réussi à trouver un travail qui leur convient à Paris et ont été muté à La Rochelle, j'avais sept ans lorsque j'ai posé les pieds dans la ville portuaire.

Ensuite, on a déménagé à Chamonix car mon père rêvait d'habiter à la montagne, j'avais dix ans. Ma scolarité au collège a donc commencé en altitude et c'est à partir de ce moment là où j'en ai eu marre de tout le temps déménager et de changer trop souvent (à mon goût) d'établissement. Je ne voulais qu'une seule chose : avoir une vie stable. A ma rentrée en sixième, je voyais tout le monde se serrer les uns avec les autres et moi, prisonnière du sort de mes deux parents. Les enfants de mon âge venaient vers moi mais je dégageais déjà ce froid glacial à leur contact sachant pertinemment que j'allais partir de Chamonix durant les prochaines années. Je ne savais vraiment pas comment m'y prendre avec les autres par peur de les blesser. J'étais froide. On aurait pu dire que je n'en avais rien n'à faire d'eux, ils avaient certainement cette impression de moi.

A mes douze ans lors de mon année de cinquième, j'ai encore déménagé, cette fois c'est à Marseille, la capitale française du soleil. J'ai donc suivi mes dernières années de collège ici puis après, mes parents ont choisi de quitter le sud pour le Nord, à Lille.

Je me nomme Océane, fille unique à mon grand désespoir car oui, j'aurai adoré avoir un frère ou une sœur.

La nuit a bien dessiné mes cernes puisque quand c'est la rentrée je n'arrive pas à dormir comme les autres jours, sans doute le stress.

Je me lève de mon lit sans grande conviction, m'étire et me prépare. Je m'empare de mon boitier à lunettes, l'ouvre et apporte celles-ci sur mon nez. Pour mon premier jour au lycée, j'ai décidé de m'habiller de façon simple, c'est-à-dire un jean et un léger tee-shirt comme il fait chaud, avec des baskets blanches. Je redresse mes longs cheveux blonds à l'aide d'un haut chignon. J'applique une fine couche de mascara afin de ressortir le vert vif de mes iris.

J'allume mon téléphone et l'heure s'affiche : 6h45. Je dois être au lycée à 7h30 sachant que j'ai vingt minutes de marche et que je suis toujours en retard, je ferais mieux d'accélérer la cadence si je ne veux pas que mon père me rappelle à l'ordre.

"Océane, ne soit pas en retard !", crie mon père du salon.

Mon père sait lire dans mes pensées, c'est comme si un lien spécial nous uni. Il y a toujours eu cette complicité entre nous, on a toujours été très proche. Je le suis aussi avec ma mère évidemment, mais ce n'est pas la même chose. Je dirai qu'avec mon père je rigole plus qu'avec ma mère. Si on regarde bien, c'est souvent comme ça dans les familles : le père fait des blagues nulles tandis que la mère est plus sérieuse tout en ayant néanmoins un petit grain de folie.

Après avoir pris une douche rapide, mangé mes céréales et brossé mes dents, je dépose un rapide bisou sur la joue de mon père qu'il me tend puis pars en direction du lycée en écoutant de la musique dans mon casque.

J'arrive à l'heure.

Devant cet imposant établissement, je réalise que je vais tourner et écrire une nouvelle page de ma vie.

Miroir [en (très longue) pause]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant