L'Héritière - Tome 2

Chapitre 17

  Comme toujours depuis des années, Lyam était venu regarder l'entraînement de sa petite amie, emitoufflé dans une grosse écharpe pour parer à cette fin de mois de novembre glacé. Les terres étaient recouvertes d'une épaisse couche de neige depuis presque un mois, et les températures avaient rarement été aussi basse. Néanmoins, les paysages montagneux blanchis par la neige gonflaient le cœur des jeunes élèves de joie, ceux-ci s'émerveillant de l'aspect magique qu'offraient ces moments d'hiver. Et, en ce samedi, le froid mordant avait malgré tout prit la place de la neige tombant à gros flocons, laissant voir un grand ciel bleu pâle dans lequel flottaient paresseusement de gros nuages cotonneux. Lyam, accompagné d'un petit bocal dans lequel reposait une flamme rougeoyante, regardait avec de grands yeux brillants la fille qu'il aimait voleter avec rapidité au milieu de ses coéquipier. C'était une très grande joueuse, promise au poste de capitaine bientôt vaquant, voire à un avenir de joueuse professionnelle. Le prince sentait toujours son cœur se gonfler de fierté et de joie en la voyant dans ces moments-là.

  Et, après presque deux heures de sport intensif, Joy rejoignit son petit ami dans les tribunes, un sourire heureux sur les lèvres. Ses joues rouges, ses yeux brillants et ses cheveux en bataille firent fondre le cœur du jeune homme qui, s'approchant doucement, vola un baiser à sa belle.

  -Ne fais pas ça, idiot, souffla-t-elle en le repoussant du bout des doigts. Je suis toujours transpirante et dégoutante quand je sors du sport, je ne veux pas que tu m'embrasses dans ces moments-là...

  -Pourquoi donc ? Je te trouve toujours magnifique, peu importe si tu transpires ou non.

  Les joues de la jeune femme semblèrent chauffer un peu plus et elle détourna le regard d'un air gêné, toujours pas habituée aux déclarations enflammées qu'il pouvait lui faire, et ce, malgré l'année presque complète qu'ils avaient passée en tant que couple.

  -Tu es bête...

  -Et toi tu es belle, s'amusa le jeune homme en embrassant le visage chaud de la blonde.

  -Mais arrête ! Tu sais bien que je sens mauvais...

  -Mais qu'est-ce que tu vas me raconter là ? Et puis, peu importe que tu sois transpirante, puante et sale ou je ne sais quoi, je serai toujours fou amoureux de toi.

  La jeune femme ne sachant que répondre, posa sa tête contre l'épaule de son petit ami, grommelant d'un air renfrogné. Le rire du jeune homme lui arracha un léger sourire et, humant son parfum doux, elle se laissa aller contre lui.

  Leur étreinte dura quelques minutes pendant lesquelles aucun ne parla, se contentant de profiter de la chaleur de l'autre. Puis, après un moment, la Gryffondor s'éloigna doucement et sourit au prince avant de déposer un baiser doux sur ses lèvres.

  -Je t'aime, souffla-t-elle tendrement en glissant une main contre son visage doux.

  Les yeux verts du garçon s'écarquillèrent et il sourit. Elle n'exprimait pas souvent à haute voix ses sentiments mais, quand elle le faisait, c'était toujours avec une sincérité déconcertante.

  -Moi aussi, je t'aime si fort.

  Le jeune couple s'embrassa une fois de plus avant d'être interrompu par un septième année qui, d'un peu plus loin depuis les gradins, râla en leur demandant d'aller se donner en spectacle ailleurs. Riant, le jeune couple sortit de l'enceinte du stade main dans la main, se rapprochant de plus en plus de la volière à laquelle ils se rendaient au moins une fois par semaine.