Texte 14

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Nous suivions les garçons dans la forêt assombrie par le crépuscule. Je tenais mon amie par la manche, pas rassurée, alors qu'elle rigolait avec eux en avançant toujours plus vite. Les nuages couvrirent le ciel d'une couche grise et menaçante au dessus de nos têtes. Le vent s'était levé, devenait de plus en plus puissant à mesure que nous avancions dans le dense sous-bois. Les jeunes hommes finirent par marcher plus rapidement encore, l'un d'eux, plus stressé que les autres, nous cria qu'il fallait courir, se dépêcher encore et encore. 

La nuit tomba à une vitesse tout aussi impressionnante alors que le vent devenait de plus en plus violent, comme voulant nous pousser dans la direction opposée. Je m'accrochai plus fort à sa manche, tellement qu'elle secoua son bras pour se dégager. Elle s'arrêta pour me crier dessus. Le groupe se stoppa pour nous regarder. Le focus se faisait sur moi, la seule qui était tout de même un peu inquiète de ce qui allait se passer par la suite. Le tonnerre gronda au dessus de nous ce qui calma l'entier du groupe. On continua à marcher dans la forêt de plus en plus sombre et hostile. Les baguettes s'allumèrent les une après les autres. Mais notre marche cessa après à peine cinq minutes. 

Un cercle d'autres étudiants s'était formé au milieu d'une grande clairière. Des lumières venaient de bougies posées au sol, sur les rochers, aux pieds des arbres, même en l'air pour certaines. Des capes noires recouvraient leurs visages alors qu'ils se tenaient tous les mains. Des symboles se trouvaient au centre, tracés à la peinture blanche dont le reste du pot semblait appuyé contre une pierre. Le cercle s'élargit en incluant les derniers venus. Il y avait quelqu'un au centre. Une femme, une élève, nue, peinte elle aussi de symboles rituels, se tenait au centre, regardait vers le ciel. Le tonnerre gronda encore et le cercle commença à entonner un sort d'invocation. Les voix profondes résonnèrent dans l'espace lugubre de la clairière. Assise plus loin, je ne pouvais plus prendre place dans le cercle. Les voix devinrent plus rapide, la femme nue se tordait en criant de douleur. Ses yeux s'ouvrirent, rouges, sadiques, il est entré dans son corps. 

St. Catherine HighOù les histoires vivent. Découvrez maintenant