Chapitre 2 : Longue vie au Roi

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Le blond ouvrit doucement les yeux, il se redressa dans l'immense lit qui était maintenant le sien pour une durée temporaire, et avec désinvolte, il se passa une main dans les cheveux pour les dégager. L'aurore pointait à peine le bout de son nez derrière les grandes fenêtres, mais il se couchait tôt depuis qu'il était arrivé, le voyage n'ayant pas été propice au repos. Il leva les bras pour s'étirer longuement, lâchant un soupir de soulagement en constatant que les courbatures qu'il avait eues pendant le trajet n'étaient plus qu'un mauvais souvenir. Puis, les évènements récents revinrent lentement dans son esprit et l'appréhension le regagna. Il était loin de chez lui, il ne connaissait presque rien, ni personne de ce royaume, et il devait aujourd'hui assister à la cérémonie la plus importante du pays en tant que fiancé du Roi, une position loin d'être insignifiante et discrète. La veille, il avait passé la journée à visiter le palais, pour se repérer dans ces lieux si vastes, et le stress qu'il avait ressenti à son arrivée s'était évaporé tant l'endroit était sublime. Mais à présent, à quelques heures d'une réunion qui serait bondée de monde, notamment de personnalités importantes de la noblesse, il se sentait nauséeux. Peut être arriverait-il à se faire passer suffisamment malade pour rester couché ? Mais si c'était pris comme une insulte ? Deidara se laissa tomber sur le dos. La politique était un sujet bien trop complexe. La porte de la suite s'ouvrit alors et quelques personnes entrèrent avant de le saluer.

- Nous sommes le personnel envoyé pour vous apprêter, Altesse, expliqua une jeune femme avec un sourire encourageant.

Deidara cligna des yeux, et ensuite tout se passa très vite. La baignoire qui méritait d'ailleurs plus de titre de piscine, dans la salle de bain, fut remplie d'eau chaude et d'huiles parfumées. Le jeune étranger put se détendre quelques minutes dans le mélange aquatique pendant que les serviteurs s'occupaient de ranger la pièce de vie et de sortir différents tissus, tous plus luxueux les uns que les autres. Pendant que Deidara se séchait tranquillement, une voix l'interpella derrière la porte.

- Le rouge vous irait très bien selon nous, est ce que cela vous plaît ou désirez-vous autre chose ?

Le concerné haussa les sourcils. Il était stressé, pour ne pas dire mortifié, et à aucun moment ses pensées n'avaient été tournées vers ses vêtements. Le détail lui semblait futile face aux émotions qu'il éprouvait.

- Je n'ai pas de préférence, répondit-il enfin. Faites selon vos idées, ce sera très bien.

Le personnel du palais connaissait bien mieux les coutumes de leur royaume, il lui semblait donc naturel de les laisser choisir afin qu'il s'intègre au maximum. Il fallut quelques minutes au jeune Prince pour se vêtir, tant la complexité des tissus, ceintures et décorations était minutieuse. Un serviteur vint l'aider pour nouer les lacets du haut dans son dos et l'aider à enfiler la draperie qui vint retomber de ses épaules jusqu'au sol, comme une cape de velours. Il jeta un regard dans le miroir et fut impressionné par son propre reflet. Il portait un pantalon ample blanc qui prenait fin dans des bottes de cuir confortables. Son torse était couvert d'une tunique rouge et or, avec une subtilité dans la couture qui lui allait à merveille. Le vêtement descendait jusqu'au milieu de ses cuisses, et sa taille était enserrée une ceinture épaisse et dorée. Le long tissu qui glissait sur son dos était d'un écarlate magnifique. Une jeune femme s'approcha alors et lui demanda de s'assoir tandis qu'elle commençait à brosser ses longs cheveux blonds. Pendant qu'elle s'occupait de cela, un homme vint en face de lui.

- Concernant le maquillage, avez vous des choses que vous aimez ou non ?

- J'aime bien autour des yeux, répondit Deidara en réfléchissant, mais quelque chose de discret. Rien sur les lèvres, je ne supporte pas ça.

Son interlocuteur hocha la tête, et il saisit une couleur rouge translucide et tamponna les paupières du Prince, puis il prit un pinceau noir et traça le contour des yeux de Deidara, sublimant le bleu océan de ses iris. Derrière lui, la servante avait terminé avec ses cheveux, qui étaient relevés sur son crâne, quelques petites tresses longeant le dessus et les côtés de sa tête et le reste de sa grande longueur retombait gracieusement dans son dos. Il était sublime. Il fut alors l'heure de partir, et son cœur recommença à accélérer. Des gardes vinrent le chercher pour le conduire jusqu'au lieu du couronnement tout en veillant à sa sécurité. Deidara faisait de son mieux pour afficher un air neutre et royal, comme l'exigeait son rang. Il entra alors dans la salle du trône, plus immense encore que toutes les autres pièces du palais. Au fond de celle ci, sur la dernière estrade, attendait un siège haut, sublime. L'armature sculptée avec finesse, tout en pierre, et avec sur les différentes lignes des pierres précieuses gigantesques. A en croire leur couleur écarlate, il s'agissait de rubis. La personne qui serait assise sur ce fauteuil aurait une prestance inimaginable, en plus du pouvoir entier de ce pays. Les invités étaient nombreux, répartis sur les deux côtés de la pièce, laissant le long couloir central vide. Un simple coup d'œil permit au jeune Prince de voir qu'ils étaient placés selon leur classe sociale. Près du trône, sur l'estrade qui menait à ce dernier, se tenait une vieille dame au regard calme. La Reine régente, qui ne portait plus de couronne en ce jour mémorable. Ensuite plus bas, derrière les gardes, il y avait la haute noblesse, Deidara put les remarquer par leurs vêtements et leurs bijoux, aussi somptueux que ce qu'il portait lui même. Puis, il y avait les riches partisans du royaume, et enfin, plus près de la porte, la population, également invitée mais aussi incomplète puisque la salle, aussi grande soit-elle, ne pouvait contenir tous les habitants. Une grande partie des gens étaient donc dehors, tout aussi festifs que les personnes présentes. Deidara fut conduit sur l'estrade, passant devant l'intégralité des invités qui le regardèrent avec curiosité, non loin de la grand mère de Sasori qui le salua d'un signe de tête, auquel il répondit d'un sourire. Il était de plus en plus anxieux au fil des secondes. L'orchestre démarra alors, et le silence s'installa immédiatement. Les grandes portes s'ouvrirent de nouveau, laissant entrer Sasori, qui avança d'une démarche souple. Deidara le détailla, intrigué. Le jeune monarque était impassible, à l'aise, silencieux, royal. Ses yeux couleur miel semblaient presque s'ennuyer, et aucune forme de stress ne s'élevait de sa prestance. Il aurait marché de la même façon pour aller manger en cuisine. Vêtu d'un costume élégant noir et or, assorti d'une légère draperie rouge sur son épaule qui faisait ressortir ses cheveux écarlates, un maquillage très léger autour de ses yeux d'un noir profond, le jeune homme était magnifique. Il monta les estrades lentement, jusqu'à se placer en face d'un vieil homme en toge blanche. Ce dernier prit aussitôt la parole d'une voix claire et forte malgré son âge.

- En ce jour important, moi, Ebizo, conseiller royal de sa Majesté Chiyo, Reine régente, également son frère et par conséquent le grand oncle du Prince héritier, j'ai l'immense honneur de pouvoir couronner son Altesse Sasori, du Royaume de l'Ouest.

Il fit un pas en arrière, laissant l'accès au trône, et Sasori vint s'installer sur le siège royal, laissant ses mains caresser doucement les accoudoirs. Il avait un charisme éclatant, qui éblouit l'étranger de l'Est. Ebizo vint se placer derrière sur le côté, il saisit sur un coussin une couronne d'or magnifique et il la posa délicatement sur les cheveux rouges du jeune homme.

- Peuple de l'Ouest ! Reprit alors le vieux conseiller. Accueillez Sa Majesté le Roi, Sasori.

Un tonnerre d'applaudissement retentit alors dans la salle pendant de longues minutes et Deidara fit de même, le regard figé sur le nouveau monarque. Ce dernier glissa son regard sur le blond, se sentant observé, et aussitôt, mal à l'aise, celui ci détourna le regard. La salle se vida alors, et Sasori se leva, traversant de nouveau l'allée centrale pour aller à l'extérieur, où il se fit acclamer par la population qui était restée dehors à l'attendre. Le début de son règne commençait.

Sasodei - Le soleil traverse l'Est pour le réunir avec l'Ouest au crépusculeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant