Il était près de 9 heures lorsque de doux rayons caressèrent la joue marquée par le draps d'Adrien. La matin était déjà paisiblement levé, tirant un sourire fatigué mais reposé de ses lèvres asséchées. D'une main maladroite il vint gratter son nez entre deux doigts puis plaqua sa main contre sa bouche baillant. Le brun aux yeux océan se leva lentement en faisant attention à où il mettait les pieds. Il trouva la salle de bain et se lava avec soin. Puis il se coiffa correctement les cheveux après un rasage qui ne lui fit pas de mal. Il se regarda pensivement dans le miroir, réfléchissant à tous ces questionnements qui l'avaient retournés la veille. Il cogita sur ce manque qu'il avait ressenti plus tôt. Il orienta la tête vers la baignoire qu'il fixa en s'imaginant un corps qui s'y détendrait. Un visage heureux et souriant à sa présence, qui le regarderait avec amusement et intérêt se raser. Une présence près de lui puis une main sur son épaule, un murmure à son oreille et un baiser dans son cou. Adrien frissonna à son illusion et plongea la tête sous l'eau froide comme l'intérieur de son être. Il s'accrocha au rebord et entendit une voix l'appeler inquiet. Puis lui crier un je t'aime. Il releva précipitamment la tête pour se retrouver nez à nez à son reflet paniqué. Il n'y avait personne. Pas la moindre trace de quelqu'un attentif qui voudrait le réchauffait de bras amoureux. Et les larmes coulèrent en le réalisant. Elle s'unirent parfaitement à l'eau qui coulait encore de son visage. Mais elle le poignardèrent horriblement. Ses larmes étaient un cauchemar qui n'avait pas lieu d'exister. Alors pourquoi ? Pourquoi ces larmes, pourquoi cette douleur à la pensée d'Amour ? Pourquoi ce si triste constat en sentant ce vide et ce manque autour de lui. Adrien avait froid, terriblement froid. Il avait l'impression que rien ne pourrait le réchauffer d'un degré. C'était d'un désagréable à maudire.
Quand il parvint à calmer son dérisoire état, une trentaine de minutes s'étaient écoulées.Le temps filait à une vitesse folle sans qu'il n'arrive à le contrôler comme à son habitude. Il tenta de se reprendre en s'habillant rapidement d'un t-shirt et jeans noir. Puis il attrapa son téléphone à la volée avant de prendre ses clés de voiture. Il descendit deux par deux les marches jusqu'à courir vers sa voiture. L'air fouettant son visage encore tuméfié par son utopie. Il enfonça précipitamment les clés dans la serrure qu'il tourna vite avant d'entrer en se prenant le visage entre ses mains. Un souffle chaud vint soudainement caresser sa nuque alors qu'une voix douce lui demanda s'il allait bien. En relevant la tête, Adrien ne vit rien d'autre que son reflet, et son imagination. Deviendrait-il fou ? Il se le demandait sérieusement. Toutes ces sensations, ces voix, ces regards semblaient si réels. Il allait devenir fou ! Il mit le contact et prit la route pour chez Thomas. Le temps lui paraissait s'éterniser derrière son volant. Il faisait des kilomètres mais l'horloge ne bougeait pas ou si peu. Il désespéré d'arriver un jour. Il se questionna même s'il était bien réveillé, mais il n'allait faire le test en pleine conduite. Et enfin, le panneau tant attendu se dévoila à son regard.
" - Adrien... "
Le dit Adrien releva le regard d'un coup vers son rétroviseur pour y découvrir une ombre sur le siège arrière, le regardant avec tendresse pour lui offrir un sourire réconfortant. La voix chaleureuse, au ton envoûtant familier. Une main délicate effleura son épaule d'un geste consolant. Et si désiré, il lui faisait tant de bien. Une simple caresse du bout des doigts mais tellement appréciable. Il ferma les yeux une seconde pour y savourer pleinement la sensation. Sauf que lorsqu'il ouvrit les yeux, tout avait disparu, hormis ce froid éternel qui l'enserrait constamment. Ses mains serrèrent violemment le volant alors que les larmes menacèrent à nouveau. Il souffla longuement et se reprit juste à temps pour pouvoir se garer devant chez son ami. Il descendit de la voiture et fonça chez son ami pour ne plus se laisser divaguer à ses chimères. Il toqua fortement.
Et il attendit.
Encore...
Et encore...
De longues minutes passèrent ou Adrien martela par moment la porte, pour éviter de se retrouver seul avec ses pensées et avec une légère appréhension. Le bruit bien connu de clé dans la serrure se fit entendre et la porte s'ouvrit sur un Thomas les yeux dans la brume et les cheveux en vrac. En apercevant son streamer de cœur, ses yeux s'écarquillèrent.
" - Adrien ! Qu'est-ce que tu fais là ? "
La voix cassée, la grimace à son intonation, se souvenait-il seulement de ses messages ?
" - Tu as l'air de t'être sacrément amusé hier, ou alors t'es passé sous une dizaine d'éléphant.
- Disons juste que j'ai un peu forcé sur l'alcool...
- Ça ne te ressemble pas. "
Le regard que lui jeta son ami était indéchiffrable mais douloureux. Ce dernier s'écarta de l'embrasure pour laisser passer Adrien qui ne se fit pas prier. Il put constater les dégâts d'un appartement jonché de cadavre de bouteilles et cartons de pizza. Il se tourna ensuite vers l'un des auteur du crime. Ce dernier avait les yeux détournés sous des mèches bouclés qui retombées n'importe comment devant. Des joues rougies et les lèvres encore bien abîmées par des traces de dents. Il sourit légèrement, attendrit par la vision d'un Thomas aussi embêté d'être surprit ainsi. C'est vrai que c'était suffisamment rare pour le souligner. Il examina un peu plus son ami du regard. Ce dernier porté un short qui lui arrivé aux genoux, un t-shirt ZT qui le fit sourire. Son plus joli fan.
" - Je vais t'aider à tout ranger.
- Je le ferais ne t'embête pas... "
Il l'ignora simplement pour commencer à ramasser les bouteilles vides. Thomas se frotta les tempes en gémissant de douleur. Une belle gueule de bois. En jetant à la poubelle les restes, Adrien en profita pour fouiller.
" - Tu as des cachets ?
- Salle d'eau... "
Il roula des yeux amusé par le mal être de son ami qui s'allongea dans le canapé et se rendit à la salle d'eau. Il regarda dans la petite armoire à côté de la porte en vain. Puis se dirigea au lavabo pour ouvrir l'armoire accroché au-dessus. Il en sortit une boîte de Doliprane et referma la porte de l'armoire. Il se concentra sur le verre qu'il remplit et cette voix le figea à nouveau. L'appelant chaleureusement de son ton grave. Elle l'apaisait, le faisait se sentir nécessaire. Seulement, en ouvrant les yeux, il fût désarmés de plonger dans le regard inquiet de son précieux ami qui le fixait à travers le miroir.
" - Tu vas bien ? "
Adrien lâcha le verre dans le lavabo et ferma les yeux pour retenir ses larmes. Un courant le traversa brutalement alors qu'une main chaude se posa sur son épaule, la même que dans ses rêvasserie. C'était la même sensation. La même chaleur qui le faisait se sentir vivre.
" - Adrien ? "
Écrire qu'il y avait de l'inquiétude dans sa voix était un euphémisme. Thomas resserra sa prise sur l'épaule de son ami cher à son cœur. Il avait bien remarqué que ce dernier semblait allait moins bien ces derniers temps. A cet instant précis, Adrien ne fantasma qu'à une chose : être dans ses bras. Que quelqu'un l'enlace enfin pour le réchauffer. Que ce froid le quitte enfin et qu'il se sente au chaud dans des bras bienveillant. Il ramassa le verre tombé dans l'évier et le remplit à nouveau avant de le tendre à Thomas brusquement.
" - Prend ça. "
Il nota sans faire de commentaire la rapide douleur dans les yeux de son ami qui obéit et prit le médicament. Adrien retourna au salon pour ranger le reste de carton. Il trouva alors le téléphone de Thomas sous l'un des cousins du canapé. Il le ramassa prudemment en le fixant. Thomas revint à ce moment et s'adossa au mur en cramponnant son regard sur Adrien. Aucun son ne franchit l'une ou l'autre paire de lèvres. Un silence s'installa longuement entre les deux amis.
" - Je...
- Tu étais ivre.
- Je le pensais. Adrien. Je le pensais. "
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Hanabi [Zerano - BL]
FanfictionLe streamer Zt était heureux. Sa vie était satisfaisante, avec un métier qui lui plaisait. Il avait mérité son bonheur. Seulement la froideur de sa vie le frappa un soir étincelant. Une chose lui manquait cruellement, le tourmentait jusqu'à l'obses...