Hanabi [Zerano - BL]

Chapitre #1 : Le feu d'artifice

   Le feu embrasait le ciel, l'illuminant de chatoyantes couleurs qui s'unissaient à l'or des étoiles. La fine brise vint rafraîchir le paysage estival de ce début de juillet. Elle caressa de son souffle froid l'herbe qui dessinait le tableau de l'été avec ses délicates touches florales. Le chaud soleil berçait une dernière minute la nature merveilleuse avant de trouver jour de l'autre côté de la terre.

La nuit s'installait doucement accompagnée de ses astres archangéliques pour bercer les familles réunies. Et la lune reine venait peindre les fragiles rayons qui traversaient l'horizon. Elle éclairait les pas confus d'êtres plongés dans l'obscurité de sa nuit. Elle venait les envelopper dans une étreinte réconfortante, réchauffant les cœurs solitaires. 

C'est un magnifique spectacle qui se jouait sous des yeux océans ébahis. C'est un moment de paix accordant une respiration à sa vie haletante de la pression des jours. C'est un instant idyllique rare dont s'imprégnait le brun allongé sur une couverture verte. Il contemplait ce ciel magistral et détaillait la vie autour de lui se ralentir, en harmonie avec ce temps arrêté. Un sourire fin étira soudainement ses lèvres à la réflexion que cette paix salvatrice lui était devenue indispensable. Il appréciait sa vie, il était heureux de sa réussite. Mais il y avait des moments tendus qui l'étouffaient quotidiennement sans qu'il ne trouve de bulle d'air pour reprendre son souffle. Il étouffait de son quotidien royal sans personne avec qui le partager. Il manquait d'Amour. Il manquait de cette explosion de sentiments, de ce déversement d'émotions, de vivre aussi au réel. Il s'était enfermé derrière son écran et dans son rôle parfaitement exécuté. Il était aimé, Dieu qu'il était adoré et adulé. Mais lui n'aimait pas. Il aimait sa vie, ses fous rire, son métier, toutes ces petits détails de tous les jours. Mais il n'aimait pas La précieuse chose d'une existence, il ne ressentait pas l'Amour. Cet Amour honoré dans des milliers de textes dont certains pouvaient le concerner. Un Amour louable et angélique, un Amour roi et noble. Un Amour manquant. D'une personne à Aimer. Et il se rendait compte que ça lui manquait cruellement, cette dernière richesse à son bonheur.

Le bruit retentissant des feux d'artifices déchirèrent le ciel pendant qu'une larme trancha la joue rougie d'Adrien. Ses yeux s'émerveillèrent alors que son cœur se serra suppliant. La douleur se mêla au ravissement des ornements des cieux. Elle se confond subtilement avec la satisfaction d'un instant de paix. Puis elle explosa à son tour en son être solitaire et froid d'Amour. Elle se déversa en lui tel un tsunami ravageant tout sur son passage. Mais comme le flottement avant l'orage, l'air lourd restait silencieux. Au point où la question se posa naturellement, souffrait-il vraiment de ce manque ? Ou était-ce simplement une brève détresse à la vision de couples s'embrassant à manquer d'air ? Cette glaçante perle sur sa joue était-elle sous la beauté d'une nuit noire resplendissante de couleurs ardentes ? Ou était-ce dû au froid polaire qui se répandait au fond de son âme ? Des questions qu'il ne voulait pas se poser, qu'il n'aurait jamais dû se poser. Il était heureux de sa vie, satisfait de ce qu'il avait réussit. Il avait gagné. Il avait obtenu le droit à son bonheur ! Il le méritait sincèrement. Mêmes ces divines constellations lui assurèrent ce dû. Ce n'est pas l'Amour qui-

Une vibration l'arracha brusquement de ses pensées. Adrien sortit son téléphone de sa poche le visage fermé, concentré comme à l'accoutume. Il pressa son doigt pour déverrouiller l'écran qui illumina faiblement les alentours. Les détonations bruyantes interprétaient toujours leur infernal concerto alors qu'il posa ses yeux sur la source de cette distraction. Un nom. Un nom qui retint toute sa précieuse attention. Thomas. Son souffle se hacha une seconde. Ses lèvres se frottèrent l'une contre l'autre pour s'humidifier et ses yeux se concentrèrent pour lire. Une photo. La photo d'un feu d'artifice embellissant le ciel d'un somptueux rouge dispersé. Puis un message. Un message qui le gifla de décontenance.

   De Thomas à 23h48 :

« - Cette explosion que tu vois là, c'est l'effet que tu me fais au fond du cœur. »