Révélations

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Gabrielle, pour une fois, avait besoin de l'aide d'un de ses collègues. Elle était donc descendue dans la fausse. Elle était appuyée sur le bureau, montrant intentionnellement son décolleté à l'homme à qui elle parlait : elle avait besoin de ces informations. Pendant qu'il lui parlait, il leva les yeux vers la mezzanine et il vit Violette entrer dans le bureau de Madison. Il lança à un de ses collègues :

- T'as vu sa tête, Hervé ?

- Ouais, c'est flagrant.

Gabrielle fronça les sourcils et elle demanda :

- Qu'est ce qui est flagrant ?

- Ben Violette.

- Quoi Violette ? Expliquez-moi.

- Elle couche avec la Patronne. Ça se voit comme le nez au milieu de la figure ! Elles font ça dans le bureau. La porte est fermée à clé, j'ai essayé de rentrer la dernière fois.

- C'est quoi ce baratin ? râla Gabrielle.

- Vas lui demander si tu me crois pas.

Gabrielle remonta dans son bureau, elle interpella Violette en passant la porte.

- Violette. Dans mon bureau.

- Les photocopies madame...

- Immédiatement, ordonna-t-elle sèchement.

Violette regarda en bas et entra dans le bureau en tremblant. En voyant le regard noir de Gabrielle, elle se resta sur le pas de la porte.

- Ferme la porte et viens t'asseoir.

Violette obéit. Elle posa les mains bien à plat sur ses genoux et garda la tête baissée. Elle lissa sa jupe.

- Depuis combien de temps travailles-tu avec nous ?

- Cela fait 8 mois, madame. Grace à vous.

- Aujourd'hui, j'ai entendu des choses que je n'aurais jamais dû entendre.

- De quoi vous parlez, madame ?

- Ne fais pas l'innocente, toute la rédaction est au courant.

- Au courant de quoi ? bredouilla Violette.

Gabrielle frappa du plat de la main sur son bureau et Violette sursauta :

- Tu ne sais pas ce que j'ai entendu en bas ? Tu ne sais pas ce qu'ils disent tous sur toi ?

- Non madame, souffla-t-elle en baissant les yeux. Je sais pas...

Gabrielle se leva pour venir s'appuyer contre son bureau, tout contre les jambes de Violette. Elle croisa les bras sur sa poitrine et reprit la parole, doucement :

- Regardes-moi.

Violette leva la tête.

- On m'a laissé entendre que tu coucherais avec la patronne.

Violette baissa à nouveau les yeux et Gabrielle lui releva le visage avec tendresse.

- On m'a dit que ça se passait dans son bureau. Que la porte était fermée à clé et qu'il se passait des choses dans ce bureau. Est-ce que c'est vrai ?

Une larme roula sur la joue de Violette.

- Je peux pas en parler.

- Tu sais bien que tu peux me faire confiance, Violette. S'il y a quoi que ce soit, tu peux m'en parler. Tu peux te confier à moi, je suis là pour te protéger. Je ferais tout ce que je peux pour t'aider. Mais il faut que tu me le permettes.

GabrielleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant