Fummée noire

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C'était la catastrophe. Je n'arrivai pas à rattrapé les cours avec tout ce que j'avais raté, en plus j'avais du mal à marcher et je ne trouvais aucune solution pour savoir quand et comment tuer le directeur. Mais j'ai quand même réussi quelque chose, l'armoire était presque réparé. Je mettais mes études de côté, de toute façon ça ne me servirai pas a survivre, alors que faire ce que Voldemort demandait, si.
La nuit, mes cauchemars revinrent. Même après avoir dormit trois semaines j'étais encore en manque de sommeil et je n'avais jamais faim. Ce fut seulement un soir, en me mettant en pyjama, que je regardai mon corps de près pour la première fois: j'étais si mince que je voyais ressortir mes abdos et mes os. Aussi pale qu'une personne malade, on croirait que j'étais anorexique. Peut être que c'était le cas. Mais ce n'était pas grave. Je me foutais de mon corps à présent, je me foutais de tout. Plus rien ne me touchait ou ne m'atteignait, je restais impassible à tout ce qui se passait autour de moi. La vie n'était plus qu'une répétition, chaque jours devenaient les mêmes et l'heure approchait alors que je n'avais pas trouvé de moyen pour Dumbledore.

Je n'avais plus envie de rien, je ne voulais plus de cette vie. Les filles ne voulaient plus de moi, j'étais devenu le gars mystérieux qui restait dans son coin et ça m'allait très bien.
Je ne me faisais plus jamais plaisir. Le sexe ne m'attirait plus et je n'avais aucune envie de le faire, seul ou avec quelqu'un. Moi qui était le roi dans ce domaine à une époque, quand je me tapais toute les filles (et certaines fois les mecs) de l'école, cette réputation avait disparu.

J'avais trouvé une nouvelle addiction, (autre que la mutilation, je n'osais plus mutiler de peur que quelqu'un le remarque). Fumer. Je me disais peut-être qu'en fumant je détruirai mon corps un peu plus vite.
Tout les soirs je partais de mon dortoir et me réfugiais à la tour d'astronomie pour fumer des cigarettes, les étoiles au dessus de moi. La vue était magnifique, on pouvait apercevoir le lac noir et les montagnes autour, avec la Lune qui éclairait le paysage. Le vent chaud qu'il y avait là haut était agréable, des fois je me mettais debout sur la barrière, à moitié dans le vide, et respirais un grand coup. Je me sentais vivant.
Le problème c'est qu'au fil du temps la cigarette devenait une addiction, je ne pouvais plus m'en passer. A chaque entre cours je me mettais dans un coin et j'allumais ma cigarette qui devenait un mégot en 2 minutes, par terre écrasé par mes chaussures.
C'était horrible, je ne pensais qu'à ça. J'en avait besoin. Pourquoi avoir commencé cette merde?
Des fois, quand j'avais un peu de volonté au lieu de me droguer avec ça je prenais mon cutter et faisait quelques coupures entre les jambes, dans le cou ou sur le bras. Ce n'était pas mieux, je le savais.
Un jour j'ai pris de l'alcool à la place, un peu trop, je crois. Je me suis réveillé allongé au milieu des couloirs dans le château, du vomi partout sur mes habits et je ne me souvenais plus de rien. Je buvais du whisky pur feu à la place de l'eau, c'était rare que je boive encore à table ou en dehors des repas, je remplaçais toujours tout par de l'alcool.

Mes yeux étaient secs ayant versé trop de larmes depuis des semaines. Ma bouche était râpeuse et gercée suite à ma déshydratation. Je perdais mes cheveux de stress et mes ongles étaient tout le temps rongé jusqu'au sang.

Plus les jours passaient, plus je me sentais mal et impuissant. Je perdais la tête et mon corps souffrait terriblement, je ne faisais rien pour l'aider. J'avais qu'une envie: mourir.
Vous alliez me dire: souviens toi ce que tu t'étais dit l'autre jour, la souffrance part comme elle vient, la mort reste à tout jamais.
A ce moment là j'essayais de me rappeler ce qui me rendait heureux avant, j'essayais de me souvenir les bons moments passés dans ma vie. Impossible de me souvenir de quoi que ce soit. Seulement mes premières années à l'école: Poudlard, le Quidditch, énerver Potter, Weasley et Granger. C'était marrant à l'époque. En y repensant, je trouvais ça simplement nul. Ça ne m'amusais plus de faire souffrir les gens. Potter avait déjà assez souffert comme ça, je savais bien qu'il ne méritait pas ce qui lui arrivait, que tout ce qu'il avait vécu était terrible et cent fois pire que tout mes problèmes rassemblés. Il avait vu je ne savais pas combien de personnes importantes mourir devant lui alors que moi, jamais. Il avait affronté tout les monstres et créatures les plus horribles et extraordinaires qui soient alors que moi, jamais. Et le pire dans tout ça, c'est qu'il avait gardé espoir, qu'il n'avait jamais baissé les bras, qu'il n'avait jamais laissé tomber ses proches et qu'il se barrerait jusqu'à la mort pour que le bien soit fait. Il avait un courage incroyable que je n'avais pas, ça c'était sûr. J'étais tellement jaloux...
Moi, j'avais abandonné depuis longtemps. Le bien en moi était partit il y avait une éternité. Je ne méritais pas de vivre, pas d'être ici aujourd'hui. J'avais trop profité de ma chance et je me dégoûtais terriblement. Comme mon père. Je suis devenu un lâche, un traitre, un simple serviteur, un méchant raté.
Je voulais mourir.

/ 𝑃𝑑𝑣 𝐷𝑟𝑎𝑐𝑜 𝑀𝑎𝑙𝑓𝑜𝑦Où les histoires vivent. Découvrez maintenant