11(2/2)Douleur d'esprit

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Il saisit ensuite mes cheveux pour basculer ma tête en arrière et maintenir mes yeux, l'un noir et l'autre vert, plongés dans les siens, tels des abysses. Il exudait une telle bestialité, une telle aura d'autorité que je me soumis sans songer un seul instant à lui résister, le contraire aurait été suicidaire. Il prit violement mes lèvres, les mordant, les aspirant, comme s'il s'imprégnait de mon goût. Je ne pus retenir un léger haut-le-coeur, mon esprit était bien trop marqué par le viol collectif dont je venais d'être victime et bien qu'une partie de moi reconnaisse Leszeck et fasse la distinction entre mon Alpha et les autres, je ne supportais pas son toucher. Il sembla sentir ma crispation et mon rejet puisqu'il se détacha de moi en grognant. De mécontentement ? De désir ? Je n'en savais rien. J'étais axée sur moi-même, j'avais mal, je me sentais mal et j'avais seulement envie de m'effondrer comme une poupée de chiffon.

Je fermais les yeux alors qu'un immense désespoir s'emparait de moi. Ma gorge se noua, mes lèvres tremblèrent et ma respiration se hacha de nouveau. Des larmes lavaient mon visage poussièreux et sanglant, pour finir par s'échouer au sol. Pourquoi ? Tous ces morts... L'odeur me monta brusquement au nez alors que j'en était entourée depuis des jours et des jours. La louve en moi se replia tout au fond de mon être en geignant, repoussant par la même occasion celui de Leszeck. Qui étais-je pour juger leurs actes ? car j'avais participé à ces horreurs, j'y avais pris du plaisir, un plaisir immense à massacrer tout ce qui se dressait devant moi.

Je me retournais brusquement alors que j'allais vomir, mon corps se contracta, je sentis mes yeux pulser sous les crispation de mon visage. Rien ne sortit, ce fut seulement de la bile jaunâtre et acide dans ma bouche. J'en crachais autant que je pouvais, comme si éjecter ce liquide pouvait faire sortir la souillure de mon âme. Je finis même à terre, à quatre pattes, les membres tremblants.
Sans aucune pitié, il me releva dès que j'eus terminé de vider tripes et boyaux. J'étais à présent moi-même à genoux devant lui, à moitié avachie, suspendue au-dessus du sol par le bras qu'il maintenait en hauteur de sa seule force.

—Mange ça, ordonna Leszeck de sa voix rauque. Ca te redonnera de la force, tu te sentiras bien mieux après.

—Ca me redonnera de la force ? Mais ce n'est pas tout n'est-ce pas ? murmurais-je.

Il pencha la tête sur le côté en un mouvement purement animal. Il me jaugeait du regard.

—Non, c'est une tradition chez nous. Le mâle offre sa meilleure prise à la femelle à qui il désire s'unir. Tu es celle que nous avons choisis, tu t'es toi-même liée à nous, par l'esprit.

Plusieurs loups apparurent alors, tous me regardaient avec leurs yeux animés d'une bestyialité hors norme. Je voyais leur animalité, je voyais leurs loups. Ils étaient les témoins de l'union de leur Alpha. Ma louve rabattit ses oreilles en arrière et retroussa alors les babines. Je ne savais pas comment je pouvais le percevoir mais c'était comme si je ressentais ses mouvements dans la tête. Elle n'acceptait pas ce présent et moi, je n'acceptais tout simplement pas une quelconque union avec qui que ce soit. Et si j'avais su ce que je faisais cette nuit-là quand je me suis projetée spirituellement, je ne l'aurais jamais approché. Ne sachant pas comment réagir, et la louve réclamant pour la première fois les commandes pacifiquement, je laissais faire. Je lâchais prise et elle apparut.

—Je n'en veux pas, dit-elle en relevant le menton et en se redressant. Ce n'est pas ce que nous voulons, du moins pas tout.

—Que veux-tu, Petite Ombre ? grogna le loup en réponse.

—Ceux qui sont venus chez nous, je veux ceux qui ont tué nos parents, je veux ceux qui nous ont humilié. Joris, la femme rousse le premier jour, Trom aussi...

—Tu réclames des personnes qui sont déjà morte, dit-il d'un ton neutre.

—Peut-être que Joris l'est mais je veux son corps en preuve, ensuite ne tente pas de me faire croire que vous avez tué les femmes, ce n'est pas vrai. Et ton loup n'est certainement pas mort puisqu'il est dans les montagnes avec le reste de la meute.

Il inspira brusquement et s'inclina. Elle en fut ravie et se retira. Il me saisit alors la nuque d'une main ferme et rapprocha nos fronts pour qu'ils soient pleinement en contact.

—Je ne sais pas ce que tu prépares, Petite Ombre, mais saches que je frais ce que tu m'as demandé. Et après cela, plus rien ne pourra jamais plus t'éloigner de moi.

C'est ainsi qu'après deux petites heures de recherches, ils trouvèrent la rousse et Joris, tous deux vivants pour notre plus grand plaisir. Ils furent éventrés après que nous leur avions longuement expliqué pourquoi. Leurs yeux écarquillés sur leur visage pâle avait été un délice. Nous inspirions longuement, libérées du poids de la vengeance. Nous les avions ensuite mangés, pour reprendre des forces et rapidement, les blessures se firent moins douloureuses.

Papa, maman, vous voilà vengés, reposez en paix, je vous rejoins bientôt.

Trom n'était qu'une folie de la louve pour voir si le mâle était prêt à sacrifier un de ses loups qui l'avait maltraitée pour elle. Au fond elle s'en ichait à présent qu'il meure réellement ou non, elle savait que Leszeck était prêt à le faire. Et maintenant que nous avions obtenus satisfaction, nous ressentions le besoin de nous barrer de là. Quitter la meute, quitter Leszeck et penser nos blessures, seules. Ils étaient tous trop fous pour nous, il n'y avait jamais rien eu d'autre au fond. Eux étaient des vrais loups, une seule entité, un seul être. Nous étions différente, il y avait une scission entre nos âmes. Et parce que nous n'étions pas une, nous pouvions nous séparer d'eux sans craidnre le moindre contre-coup. Du moins nous le supposions. Il fut un temps où elle avait été ravie de l'attention de Leszeck mais je sentais que quelque chose avait changé en elle depuis l'Arène. Elle avait trop vaincu pour se soumettre une fois de plus. Nous avions soigné nos blessures avec les réserves dans l'infirmerie de l'Arène et hormis les cicatrices horribles, et notre sexe toujours en feu... nous allions bien.

Alors dès que tous commencèrent à nettoyer le carnage et que les Alphas prêtaient allégence à Leszeck, nous nous enfuyâmes.

Ce ne fut que bien plus tard que nous avions sentis le hurlemement du roi des Alphas dans notre tête et rompus le lien de suite. Et pourtant, nous eûmes mal aussi.

Mais nous avions décidé de vivre. 

Et voilà ! Asservissement touche à sa fin ! 

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Et voilà ! Asservissement touche à sa fin ! 

L'aviez-vous pressentis ? Est-ce une surprise ?

Depuis le départ, la fuite de Maxime est très nette dans mon esprit et c'est un choix de ma part de ne jamais l'avoir mis en avant. Jamais Maxime n'a oublié l'assassinat de ses parents, jamais elle n'a oublié les horreurs qu'elle a dû subir, elle n'a fait que survivre jusqu'ici et là elle a décidé de vivre avec sa louve comme le dit si bien la dernière phrase. 

Plus que l'épilogue,

A bientôt !

J'espère que vous comprendrez le lien entre la musique et cette partie ^^

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