Lucia - L'Elémentaliste [Fanfiction One Piece x OC]

IV- Ici

Quand je reviens à moi, je me sens très lourde, très, très lourde. Une douleur aigue me vrille le crâne. J'essaye de bouger mon corps mais il refuse de coopérer, comme envahit d'une grande faiblesse. Tout ce que je parviens à percevoir ce sont des borborygmes, des bribes de voix qui retentissent autour de moi sans pour autant que je sois capable d'en saisir le sens. Epuisée, je me laisse finalement aller à cette torpeur qui m'entraine toujours plus, et perd une nouvelle fois connaissance.

La seconde fois, je parviens à ouvrir les yeux. Tout est très sombre. Je suis allongée à même le sol, la pierre est froide sous ma joue. Le malaise que je ressentais la dernière fois s'est amenuisé mais continue de persister.

- L... ia...L...a... Lu... a... LUCIA !

Je réussis tant bien que mal à me reprendre et me force à rester consciente alors qu'une voix s'évertue à m'appeler par mon prénom. J'essaie de me relever mais constate rapidement que mes mouvements sont entravés, mes mains sont menottées dans mon dos.

Menottées ???!

Je suis aussitôt en alerte. Non seulement mes mains sont menottées et enchaînées avec du granit marin, mais en plus elles sont entièrement couvertes, enfermées dans une prison fait du même matériau. Elle vient donc de là cette sensation de malaise que je ressens depuis tout à l'heure. Quelques coups d'œil supplémentaires me font frémir quand je constate que mes chevilles sont également encerclées et enchaînées. Paniquée, je relève la tête.

En prison. Je suis en prison. J'essaie alors de parler mais quelque chose m'obstrue la bouche. J'ai littéralement été muselée. Mon rythme cardiaque s'accélère, de la sueur commence à perler dans mon dos, ma vue se trouble. Je tire comme une frénétique sur ces chaînes, dans l'espoir futile de me dégager.

- Lucia, calme-toi ! Lucia !

Second coup de massue, je connais cette voix. Des larmes perlent au coin de mes yeux, mes lèvres se mettent à trembler, je refuse de le regarder, je refuse de croire ce qui est en train de se passer. Malgré moi, je relève la tête et croise son regard.

Ace. Enchaîné lui aussi.

Mais qu'est-ce que c'est que ce bordel !

Il me regarde d'un air affligé et peiné.

Dites-moi que je rêve...

De manière déraisonnée, j'essaie de me relever et tire de toutes mes forces sur ces chaînes. Je ne peux plus me contrôler, je déteste être mise sous verrou. Je retombe rapidement à genoux mais je ne m'arrête pas pour autant, les menottes tirent sur la peau de mes poignets. Je ne ressens même pas la douleur s'il y en a une.

Des bruits de pas précipités se font entendre non loin de là et au bout de quelques secondes je suis submergée par des mains qui tentent de me maintenir immobile au sol. Je me débats de toutes mes forces, essayant de hurler sans succès. Un poing massif vient s'écraser sur ma tempe. Le goût du sang envahit ma bouche.

- Comment elle peut avoir autant de force alors qu'elle est menottée avec du granit marin ?

- Aucune idée mais elle n'a pas volé sa réputation visiblement.

- Arrêtez, elle est juste complètement déboussolée, intervient Ace. Enlevez-lui ce masque ridicule qu'elle puisse au moins parler.

- Hors de question, répond un garde, elle pourrait nous mordre.

- Si on lui injecte une nouvelle dose, elle devrait se tenir tranquille, indique son collègue.