Chapitre 12 - Douce nuit

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Le silence était retombé, un silence agréable, surtout lorsqu'il était associé à une pleine lune et des sentiments amoureux. Finalement, je le rompis pour poser une question à Denki.

- Comment tu as eu l'idée de la chanson sous le skate ? demandai-je.

- J'avais prévu un tas de stickers pour personnaliser ta planche, puis un soir en écoutant cette chanson, je me suis dit que c'était un très bon moyen de te faire comprendre ce que je ressentais. La musique ça nous représente bien je trouve, c'est ça qui nous lie depuis le début.

- Je te raconte pas comment j'ai halluciné quand j'ai scanné le code et que le slow a débuté ! racontai-je.

- Tu sais, j'ai toujours voulu me déclarer à celle que j'aime en musique et tu étais la personne parfaite. Tu peux pas savoir combien tu comptes pour moi.

Je ne savais pas quoi dire j'avais perdu la parole. Je croyais rêver tellement cela me paraissait improbable, moi qui ai toujours cru que personne ne pourrait m'aimer...

- Je suis tellement heureuse tu sais, et c'est entièrement grâce à toi. dis-je. Je pense que si tu n'avais pas pris les devants, c'est moi qui l'aurait fait.

Kyo' avait l'air émue et moi aussi d'ailleurs pouvoir enfin extérioriser tous ces sentiments que j'éprouvais me donnait une impression de liberté, je voulais crier, courir partout dire au monde que j'étais comblé.
Je pris mon skate et lui montrai le petit mot que j'avais collé sous ma planche, le tout premier qu'on avait échangé. Elle ouvrit de grands yeux ronds.

- Tu l'as gardé... souffla-t-elle.

- Je n'ai jamais pu me résigner à le jeter... dis-je comme seule explication. C'est symbolique eheh !

- C'est grâce à ce mot que tout a commencé ! Tu te rends compte ? rit-elle.

Nous restâmes là encore un moment, se racontant nos vies sous une pleine lune bienveillante. Puis, Kyoka se releva et proposa de rentrer à l'internat car il se faisait tard. Si seulement cette nuit pouvait être éternelle...
Nous montâmes sur nos planches et nous fîmes la course jusqu'à notre destination.
Évidemment c'est moi qui gagnai, en toute modestie c'était joué d'avance lol, mais ma musicienne s'en était très bien sortie et sans protections !
Arrivés dans le couloir où nous étions censés nous séparer, je ne pus résister à passer la nuit avec ma dame. En aucun cas je ne voulais qu'on soit séparés l'un de l'autre.

- Dis Kyo'... tu veux pas dormir avec moi ? suggérai-je.

Ses joues prirent des couleurs, elle avait d'abord eu l'air hésitant mais elle accepta. Nous avions choisi ma chambre par prudence, afin d'éviter d'affronter Mina ou une situation gênante de ce genre. Du côté des mecs on s'en fichait pas mal de ce que les autres fabriquaient dans leurs piaules, du moment qu'on respectait la tranquillité de chacun.
Nous entrâmes et je partis dans la salle de bain enfiler mon short de pyjama.
Quand je sortis, ma partenaire n'avait pas bougé d'un poil et paru embarrassée de me voir seulement à moitié habillé.

- Ben alors ? T'es trop impressionnée par ma musculature d'apollon ? Pourquoi tu restes plantée là ?

- Beeeen mon pyjama est dans ma chambre... tu voudrais pas me prêter un t-shirt s'il-te-plaît ? Et c'est évident que ta « musculature d'apollon » laisse sans voix. taquina-t-elle.

Je lui souris en guise de réponse et me mis à chercher dans ma penderie. Je trouvai le t-shirt parfait : très long et large avec écrit Metallica en grosses lettres.

- Ce t-shirt est parfait pour les circonstances ! déclarai-je fièrement en lui tendant.

- T'as visé dans le mille !

Elle m'embrassa la joue et se dirigea vers la salle de bain pour se changer.

Je me regardais dans le miroir de la salle de bain. Dormir dans un simple t-shirt bien qu'il soit long, me paniquait un peu, mais après tout, Denki dormait bien torse nu. Ma première nuit avec un garçon était sur le point de débuter, nous allions seulement dormir mais j'étais un petit peu stressée. C'était quand même un sacré cap à passer ! Je vérifiai à nouveau mon reflet, arrangeant mes cheveux et sortis timidement de ma cachette. À l'instant où il posa les yeux sur moi je sentis son regard brûler chaque parcelle de mon petit corps. Il avait l'air presque... émerveillé ? Sa réaction ne se fit pas attendre.

- Kyooooo' t'es trop chou ! s'extasia-t-il en me serrant contre lui. Ça donne envie de te faire des câlins ! Désormais tu porteras seulement mes habits et ce, à compter de tout de suite ! Ils te vont beaucoup mieux qu'à moi ! Ma penderie est toute à toi ! annonça-t-il dans un rire.

Mes joues se mirent à chauffer, à la fois grâce au compliment mais surtout parce que ma joue était collée à son torse. Je pouvais sentir sa chaleur, sa peau était douce et une odeur plus qu'agréable émanait de lui, j'allais faire de beaux rêves.
Nous nous installâmes dans les draps, enlacés, on se tenait comme si nos vies en dépendaient. Pour rien au monde je ne l'aurais lâché. Je me sentais en sécurité, rien ne pouvait m'arriver dans ses bras, il était là et j'espérais bien qu'il serait là pour toujours.
Nous nous embrassâmes une dernière fois, avant de tomber dans les bras de Morphée, le sourire aux lèvres comme les amoureux transis que nous étions.

Nothing Else Matters ( Kamijiro )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant