Chapitre 10 - Douleur

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La nuit m'avait fait du bien. J'étais prête à aller en classe. Momo, les filles et moi entrâmes dans la salle. Je m'installai directement à ma place, n'ayant pas envie de bavarder plus que ça. Puis mes pensées m'emmenèrent loin de Yuei, pendant quelques instants j'étais ailleurs, loin de tout. C'est l'arrivée de mon voisin de droite qui me sortit de mes songes. Je levai la tête, et lui sourit. Il me rendit une faible imitation de son sourire habituel et détourna le regard. Il avait l'air mal en point, ses yeux me paraissaient gonflés. Mais pourquoi ? Je ferais mieux d'aller le voir ce soir, histoire de tirer ça au clair.
La journée passa et nous nous retrouvâmes tous dans la salle commune de l'internat. Les discussions allaient bon train cependant, une seule personne restait en retrait. J'ai nommé.... Denki Kaminari évidemment. La bakusquad tenait une conversation animée mais lui il se contentait de hocher la tête de temps à autres, sans vraiment y prendre de part. Ce comportement inhabituel s'ajouta à ceux déjà accumulés au cours de la journée. Alors que je m'apprêtais à me lever pour le rejoindre, celui-ci me devança. Il quitta la pièce sans m'adresser un regard après avoir marmonné quelque chose à Kirishima.
Je m'approchai du rouge pour lui demander ce qu'il se passait.

- Eh Kiri, il a quoi Denki ? Il a pas l'air forme depuis ce matin.

- Il dit qu'il a juste un coup de mou. Mais j'ai l'impression qu'il y'a autre chose... tu devrais aller lui parler toi ! suggéra-t-il.

Un coup de mou ? Mon œil ! La dernière fois qu'il avait utilisé cette excuse, il avait fini en larmes dans mes bras.
Et si c'était de nouveau ça ? Je pensais que ça allait mieux depuis qu'on avait passé l'après-midi dans sa chambre...
Je m'éclipsai pour le rejoindre, arrivée devant sa chambre je toquai et entrai sans attendre de réponse. Je le trouvai allongé sur son lit, les écouteurs que je lui avais offerts dans les oreilles et le yeux fermés. Visiblement il ne m'entendait pas alors je m'assis délicatement sur son lit et posai ma main sur la sienne.
Il sursauta avant de me demander ce que je faisais là.

- Je suis venue prendre de tes nouvelles, t'avais pas l'air super en forme aujourd'hui. expliquai-je.

- Oh ça... c'était rien, un coup de mou !

- Denki, pas à moi, je les connais tes coups de mou. Dis-moi ce qui se passe bon sang ! insistai-je.

- C'est bon Kyo' lâche l'affaire ! Y'a rien je te dis ! Laisse moi tranquille.

Il avait l'air las. Il avait prononcé ces mots sans même me regarder. Ses paroles et son comportement m'avaient blessée, je ne montrai rien et quitter la chambre sans me retourner ni prononcer un seul mot.
Je réussis à me traîner jusqu'à ma chambre, m'affalai sur mon lit et laissai les larmes couler. J'enfouis mon nez dans son sweat, essayant d'y trouver un peu de réconfort.

Kyoka venait de passer la porte, je regrettais déjà mes paroles et je savais pertinemment que je venais de la toucher. Elle voulait m'aider et moi je l'avais envoyée balader. Encore une preuve que je ne la méritais pas. Je ferais mieux d'arrêter de lui parler, ça vaudrait mieux pour elle comme pour moi. Ça me brisait le cœur rien que d'y penser mais je ne me serais jamais senti à la hauteur. Pourtant je l'aimais vraiment, elle avait changé le cours de mon existence ces dernières semaines, quand elle était là avec moi tout était simple mais dès qu'elle n'était plus là tous les doutes auxquels je devais faire face ne faisaient que polluer notre relation, la preuve en est ; j'ai vexé la fille que j'aime. Je remontai le son de la musique, refermai les yeux et finis par trouver un sommeil agité.
Le réveil du lendemain fit mal. D'autant plus que je n'éprouvais aucune motivation à aller en classe. Je déambulai dans les couloirs jusqu'à la salle de classe, en entrant je dus me retenir de tourner la tête vers Kyoka. Je ne me sentais pas d'attaque à affronter la situation. Malgré tout, j'avais la sensation d'être observé, et à juste titre puisque son regard ne me lâchait pas. Ses yeux me quittèrent enfin quand Midnight lança son cours et je pus enfin souffler. Elle ne me regarda plus de la matinée. Quand midi sonna enfin, je me dépêchai de replier mes affaires afin de l'éviter. Je me dirigeai vers la cafétéria, m'arrangeant pour y être avant elle histoire d'éviter qu'elle me remarque trop facilement. Eijiro remarqua mon comportement et me réprimanda.

- Ce que tu fais c'est pas viril bro ! Ça sert à rien de l'éviter, un vrai mec mettrait les choses à plat. Et c'est ça que tu devrais faire, au lieu de te planquer comme une mauviette !

J'acquiesçai ses paroles tandis qu'Hanta et Bakugo nous rejoignaient. Ma discussion avec Red Riot était close et le reste du repas se déroula dans la joie et la bonne humeur malgré quelques grognements peu engageants de Bakugo.
Les cours reprirent, tout ce qu'il y'avait de plus banal, à l'exception que je ne chahutais plus avec une certaine rockeuse. Lancer des mots sur sa table en surveillant ses réactions me manquait déjà.

Nothing Else Matters ( Kamijiro )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant