Chapitre 3 - Deuxième verre -

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Nous autres, âmes déchues

Chapitre 3 - Deuxième verre -

En dehors de sa déception amoureuse, Aether n'eut pas le temps de s'ennuyer.

Sa rencontre avec un barde du doux nom de Venti ne se fut pas sans conséquences. Il venait tout juste de sortir des quartiers de l'Ordre de Favonius lorsqu'il rencontra le bien curieux jeune garçon. Sur la place de Barbatos, un étrange barde chantait une mélodie singulière, inconnues aux oreilles mondstadtoises, mais familières à celles d'Aether. Un brin d'adrénaline s'était propagé en ses veines. Son esprit s'était préparé à la possibilité, qu'enfin, sa tendre sœur fusse là. Il avait couru vers la statue du dieu de la liberté, le souffle court et les jambes impatientes. Une petite foule s'était regroupée autour du musicien, l'écoutant sans faille. Happé par la somptueuse voix, le voyageur s'était rapproché, se mêlant à la masse furtivement, ignorant les remarques interrogés de Paimon. Puis il arriva à la première place, et ses rêves de retrouvailles furent détruits.

Mais pas tout à fait.

Il s'agissait d'un barde, à l'air baroque, extravagant, vêtu de vives couleurs étonnantes ; à la lyre inhabituelle, unique dans son genre, à ses cordes étincelantes ; et à sa voix extraordinaire, son timbre parfait mais si commun au cœur d'Aether. Il contait l'histoire d'un Dieu-Dragon et de son ami, l'Archon de la Liberté et du Vent. Un récit touchant, fondateur de la cité, qui sut émouvoir tout son public. Il chantait les yeux clos. Mais dès qu'ils furent ouverts à la fin de son chant, ils rencontrèrent ceux dorés d'Aether : le voyageur sut que ses espoirs de retrouver Lumine ne s'étaient pas tout à fait évaporés.

Apparemment, Venti se douta également qu'Aether était loin d'être un simple mortel, car il s'adressa directement à lui dès que sa petite balade fut terminée.

Et par tous les Dieux, que cette rencontre fut fructueuse !

Toute une série d'aventures, toutes plus improbables les unes que les autres, le menèrent là où il se trouve actuellement. Entre récupérer une lyre volée pour l'étrange barde, voir de ses propres yeux le Dieu-Dragon Dvalin discuter avec ledit barde (ce qui confirma, au passage, ses suspicions sur la possible divinité de Venti) et devoir le vaincre dans l'antre de l'entité ailée, alors oui, Aether n'avait plus le temps de rien, ni d'être seul avec lui-même.

Il n'aimait pas penser. Il haïssait ce sentiment de solitude. Où il n'y avait que lui et sa pauvre tête. Cette expérience lui avait été inconnue durant toute sa vie. Dans la taverne de Diluc, entouré de ses chers camarades, alors que l'Ordre fêtait la victoire de la dernière grande bataille contre les Mages de l'Abîmes sur les terres mondstadtoises, Aether se sentait plus seul que jamais.

Il avait eu une discussion avec Venti. Désormais dévêtus de toute apparence mortelle, ils purent se parler à égaux à cœur ouvert. Fixant son verre d'alcool, cette conversation résonnait dans son crâne sans arrêt. Il souhaitait l'oublier.

- Je souhaite retrouver ma sœur, plus que tout au monde, avait avoué Aether, désespéré. J'ignore comment faire, j'ignore où elle se trouve. Si elle est là dans ce monde, ou bien en train de me chercher dans un autre.

Le vent caressait tendrement sa chevelure blonde. Tous deux assis sous l'arbre qui avait vu naître le dieu de la liberté, son expression, d'habitude si joviale, s'était muée. Le souffle cessa. L'implacable vérité vint.

- Moi, seul, je ne peux pas faire grand-chose, avait déclaré le barde.

Un fleur blanche apparut entre ses délicats doigts, témoignant de ses pouvoirs surhumains. Une cécilia. Fleur rare mais emblématique de Mondstadt. Il roula la tige, s'amusa avec. Venti semblait être perdu dans ses réflexions. Le jeune dieu soupira, puis un léger sourire apparu sur son visage. Le soupir timide d'une brise se glissa entre eux deux, tendre et porteur d'espoir.

Nous autres, âmes déchues [GENSHIN IMPACT KEATHER]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant