Nous autres, âmes déchues [GENSHIN IMPACT KEATHER]

Chapitre 1 - Pluie Traîtresse -

Nous autres, âmes déchues

Arc 1

Chapitre 1 - Pluie Traîtresse-

Lorsque les dieux vous abandonnent, que vous reste-t-il ?

Le soleil tombait doucement sur la ville de Mondstadt. En face de l'immense statue de Barbatos, le ciel s'ornait de nuances dorées, les premières couleurs du crépuscule à venir.

Cette question, bien des fois nos protagonistes se la posèrent.

Les toits rougeâtres étincelaient de teintes nouvelles. La douce brise se fondait gracieusement dans les rues, amenant avec elle l'odeur des fleurs assoupies et des tavernes animées. Les derniers rayons chaleureux caressaient les foyers et les peaux fatiguées. La plupart des habitants rentraient de leurs dures journées. Les magasins et épiceries fermaient, doucement mais sûrement, accompagnant leurs derniers clients. La cité commençait à somnoler sous le regard épuisé de l'astre de feu.

L'un voyageur des réalités.

L'autre survivant d'un monde oublié.

Seulement, tout en haut de la ville, après les infâmes escaliers, où la statue du dieu Anemo régissait les lieux, un jeune homme à la longue tresse blonde admirait l'heure dorée de Mondstadt. Un paysage fabuleux, loin d'être parfait, mais suffisamment sublime pour les yeux connaisseurs de notre protagoniste. Cet instant de tendresse possédait son petit secret à lui. Particulier. Singulier. Familier. Une idylle parfaite, songea-t-il pendant que la chaleur du soleil réchauffait sa peau exténuée.

Cette même interrogation s'engrenait dans leurs esprits à ne plus les quitter. Jours et nuits, à n'en plus en dormir.

Aether attendait. Quelqu'un plus précisément. Un rendez-vous. Il avait bien fait de venir en avance : la place vidée des sœurs et des croyants, il ne restait plus que lui et la statue. Cela lui laissait le temps de rêver. Et rêver, il en avait bien besoin.

Confortablement assis sur l'un des nombreux bancs du lieu de prière, il ferma les yeux puis laissa échapper un profond soupir. Un vent frais effleura le visage d'Aether. L'harmonieux chant des cloches de la cathédrale bénit ses oreilles. Plus bas, les senteurs exquises des restaurants vinrent se glisser sous son nez. Il rêva.

Il rêva d'une période passée. Un temps lointain, qu'il n'était plus sûr de pouvoir revivre. Sa sœur jumelle était à ses côtés. Lumine. Toujours joyeuse et déterminée, parfois caractérielle, mais son sourire lui manquait. Dans son songe, ils campaient près d'une cascade à l'eau claire. Ils rigolaient beaucoup. Elle portait sa jolie robe blanche qu'il avait confectionné pour elle. Ses courts cheveux blonds, encore plus clairs que les siens, cachaient une fleur immaculée, sa préférée. Forte, extravagante, Lumine n'était pas une introvertie comme son frère, lui si silencieux. Non, elle osait, fonçait, s'amusait. Elle savait se battre mieux que personne : offensive et tranchante, rares furent les combats qu'elle perdit. Aether avait aussi conçu son épée : une belle lame dorée, à la garde aux courbes d'une lune, qu'elle ne changera plus jamais. A l'époque où ils étaient des dieux, des divinités du temps et de l'espace, des réalités et des mondes, et où ils étaient ensembles.

Lumine lui manquait. Il se remémorait : à peine avait-t-il été réveillé d'un long sommeil, qu'une diété inconnue lui avait arraché la chair de sa chair. Aether serra les poings à ce souvenir. Lumine avait disparu sous un amas de formes cubiques écarlates. Encore aujourd'hui, il s'entendait encore crier son nom, en vain. Sans sa présence rassurante, Aether errait avec peine dans un monde étranger. Sa gorge se serra, une sensation de vide étouffant sa poitrine.