Nous autres, âmes déchues [GENSHIN IMPACT KEATHER]

Chapitre 4 - Ciel étoilé -

Nous autres, âmes déchues

Chapitre 4 - Ciel étoilé - 

- Puis-je t'offrir un deuxième verre ?

Une voix. Un timbre grave. Un peu familier. Il y avait quelqu'un. Une figure autre que ses pensées. Une personne extérieure de sa tête. Aether sursauta sur sa chaise, comme si l'on venait de le ramener à la réalité. Où était-il ? La lumière le frappa de plein fouet. Le chahut de la taverne vint soudainement brusquer ses pauvres oreilles. Et l'odeur, partagée entre celle douce de l'alcool et forte de la sueur des chevaliers, acheva de brutaliser le jeune homme. Il sentit quelque chose entre ses mains. Sa coupe, oui. Il venait de terminer son... troisième verre, peut-être ? En effet, l'alcool avait fini par le parfumer de son agréable baume. Une fois tous les indices réunis et un peu de son intellect éveillé, il réussit enfin à se souvenir où il se trouvait : une fête, oui, une célébration. Pour quelle raison, ça lui était encore un peu plus pour le moment.

Mais le voyageur se retourna, décidant de faire face au bienveillant qui l'avait ôté de ses mauvaises pensées. Toutes ses angoisses soudainement envolées, son regard rencontra celui de Kaeya, sa silhouette de ce dernier plongée dans l'ombre du feu principal. L'épéiste arborait ce sourire, le même qu'il lui avait adressé lors de leur première rencontre. Charmant, fascinant, une petite fossette apparaissait sur ses mignonnes joues quand il souriait. Aether adorait ce détail. Cependant, par la proposition plus que surprenante de Kaeya, des centaines de questions se bousculaient dans la tête de notre protagoniste. Remarquant qu'il prenait du temps à répondre, il ne réussit qu'à bafouiller ce que son cœur lui dictait :

- A-avec plaisir...

Le jeune homme prit alors commande au tavernier. Deux verres du meilleur vin de Mondstadt, qui furent servis immédiatement. Kaeya, confiant dans sa démarche, vint s'asseoir à côté du dieu voyageur.

La chaleur de la foule gagnait la taverne, toujours plus bruyante, toujours plus festive, toujours plus euphorique. On buvait sans s'arrêter, on s'agitait, à gauche à droite, on se mettait à danser en chœur avec les voix des bardes, dont celle de Venti. Le silence ne passait pas inaperçu. Un certain mal à l'aise vint se glisser entre les deux jeunes gens tandis qu'ils buvaient leur première gorgée. Aether fut agréablement surpris : le vin était somptueux, pour sûr. Un alcool doux, fruité et surprenant de par sa qualité. Peut-être que la boisson arriverait à délier sa langue. Car crispé, il n'osait parler en premier. Et que dire à Kaeya ? Depuis qu'Aether avait décidé de couper court à leur relation, leurs échanges ne furent jamais constructifs, bien que leurs regards se disaient souvent le contraire, entièrement captivés pour l'un pour l'autre. Ce soir, le capitaine avait décidé de changer de garde-robe. Le bel azur de ses longs cheveux étaient invariablement liés sur son côté gauche, avec pour seule différence durant cette réception que d'être accompagné d'un ruban sombre. Indiscrètement, Aether s'attarda sur la trajectoire du tissu qui caressait allègrement la nuque et la poitrine dévoilée du chevalier. Il en raterait presque la délicatesse de la longue chemise blanche de Kaeya, bien évidemment entrouverte, parsemée de coutures de fleurs aux touches pailletées. Ou bien les lanières de cuir noires enserrant la fine taille du capitaine. Envers et contre tout, Aether sentit son visage se colorer et s'échauffer.

Mais il reprit ses esprits. Il ne lui avait toujours pas pardonné et lui était toujours rancunier : ce n'était pas une coupe de vin (et des pectoraux impudiques) qui allait effacer ça. Pourtant, Aether voyait sans peine le débat mental auquel était confronté son coéquipier. Le capitaine se dandina sur son siège, passa une main derrière sa nuque, mais finit par se lancer :