TSUNADE - L'histoire D'une Vie

Memory 1

TW : harcèlement, dépression, pensées sombres

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11 novembre 2012

Le froid s'infiltrait petit à petit dans le quotidien des habitants de Konoha. Le mois de novembre de cette année ne manquait pas de mauvais temps. Les nuages parsemaient le ciel de touches grises et noires, assombrissant le monde de tous ceux qui relevaient la tête.

Rachel, elle, ne levait plus le regard depuis longtemps. Il restait figé sur le sol et ses pieds, mais son monde était plus noir que le sombre des nuages. Tout n'était qu'ignorance, obscurité et silence.

Depuis combien de temps n'avait-elle pas eut une discussion normale avec d'autres de ses contemporains - en excluant son adorable petit frère - ? Pourtant dieu seul savait qu'elle en rêvait.

La pluie s'abattait sur sa chevelure châtain mais elle n'en avait que faire. En fait, elle appréciait presque cette eau qui dégoulinait de sa nuque jusqu'à son dos. La nature n'avait pas oublié son existence, elle.

Ses converses noires, usées et salies, lui semblaient une vue trop habituelle mais elle n'y pouvait rien, lever les yeux lui était devenu trop difficile. Elle n'osait plus croiser le regard de quiconque. Jamais elle n'aurait dû accepter à l'époque.

Le trajet jusqu'à son établissement scolaire lui parut une fois de plus bien trop court et retirer ses écouteurs fut l'un des plus gros supplices qui lui avaient été donnés de vivre. Entendre tous les murmures - discrets ou non - sur son passage n'aidait pas. Qui donc aurait cru que quelques simples petits mots pouvaient avoir un tel impact ?

Arrivée à son casier, elle ignora les nombreuses insultes taguées dessus et se contenta d'y déposer quelques livres puis d'en prendre d'autres. Elle n'adressa même pas un soupçon d'attention aux photos qu'elle avait collées sur la porte. Ça lui faisait trop mal de les regarder, alors pourquoi diable était elle incapable de les retirer ?! C'était comme une réminiscence dont elle ne pouvait se débarrasser sans s'écorcher le cœur à nouveau.

La porte du casier claqua et elle reprit sa route. Le sol et les murs en contre-plaqué furent ses seuls compagnons jusqu'à sa salle de classe où elle prit place sans regarder ses camarades.

Les ignorer, se répétait-elle comme une litanie dans l'espoir vain d'y arriver.

Quelques rires lui firent crisper les poings et baisser un peu plus la tête en une position de soumission (ou peut-être était-ce de l'abandon). Elle ne pouvait plus se battre, l'énergie lui manquait. Elle avait bien essayé mais ils étaient tous trop forts pour son frêle corps pas assez nourri ; alors elle s'était résignée.

Le professeur entra dans la salle et demanda le silence. Elle haïssait le silence, perfide et sournois il envahissait votre tête jusqu'à vous rendre fou. Néanmoins, elle détestait encore plus les remarques désobligeantes qui fusaient dès qu'elle entrait dans une pièce. Qui donc pouvait aimer cela, c'était impossible.

Le début de la classe l'empêcha de s'épancher plus longtemps sur les questions qui détruisaient son quotidien. L'amour impossible de Roméo et Juliette était une distraction pour le moins bienvenue. Elle s'enfermait dans une bulle que rien ne pouvait atteindre, ni les insultes, ni les morceau de papier ou gomme qui tombaient dans sa chevelure ternie.

Ses pupilles orageuses voyageaient dans Véronne, dansant au gré des affrontements entre Montaigu et Capulet. Son corps, lui, restait soumis à la réalité mais qu'importait. Depuis bien longtemps ce n'était devenu qu'une enveloppe. Un petit rien détaché de sa personne, du grand tout qu'elle avait autrefois formé.