Chapitre 13

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Un courant d'air siffla autour de moi, soulevant quelques mèches de cheveux et quelques unes de mes feuilles. Mon estomac était tordu de peur, d'appréhension. Le stress coulait dans mes veines au même titre que la sérénité brimait mon esprit. Je savais ce que je faisais, j'étais sûre de moi, mais le temps pressait. Les mots ne venaient plus. Je cherchais, que voulais-je dire ?

Une L'aiguille de ma montre franchit une nouvelle barre alors je m'activai, ne soignant plus un seul instant ma calligraphie. Il faisait si chaud que mon stylo glissait entre mes doigts. L'été se faisait distant et pourtant le soleil était au rendez-vous. Un fin rai se déposait sur le dos de ma main, la réchauffant plus que nécessaire.

Le temps courrait, encore et toujours. Mes doigts s'engourdissait, le crayon manquait de m'échapper à chaque lettre, et le dernier point que je traçais sur ma copie fut ponctué d'un :

« Posez les stylos, l'épreuve est terminée. Restez en silence le temps que je ramasse les copies. »

Ouf. Tout juste.

Je remis mes trois copies doubles en ordre, les fis rencontrer la table puis tendis le devoir au surveillant. Celui-ci repartit alors à son bureau, comptant le tout, et nous autorisant enfin à sortir de cette salle à la chaleur étouffante.

Jamais je n'avais été si rapide à ranger mes affaires, pourtant j'étais épuisée. Toute énergie avait quitté mon corps. J'avais la sensation d'évoluer au ralentis, mon cerveau ne traitait plus la moindre information, il était hors-service. C'était comme si, en rendant ces copies, un poids s'était levé de mes épaules et avait été remplacé par une profonde fatigue.

Je ne me rendis pas plus compte de mon avancée dans les couloirs que de ma sortie de la pièce. Seule une grande bouffée d'air frais à l'extérieur décomprima ma poitrine et me fit réellement respirer. Quelques larmes remontèrent au bord de mes yeux mais je les ravalai douloureusement. Inutile de m'effondrer aux yeux de tous.

Le contraste avec l'intérieur était tout de même frappant. Ici le froid était mordant alors que, là-bas, la chaleur était étouffante. Je ne savais pas vraiment ce que je préférais dans le fond. Des tremblements agitèrent mon pauvre corps et je resserrai comme je le pus ma veste dans le vain espoir de me réchauffer. Mes paupières semblaient sur le point de se fermer seules, j'étais exténuée. Ce bac blanc avait failli avoir ma peau.

Ces derniers jours je n'avais que très peu dormi, cherchant à emmagasiner le maximum de connaissances possibles. La médaille de la pire nuit étant tout de même décernée à la dernière : je n'avais pas passé plus de quatre heures au pays des songes. Et, si cela avait été la dernière journée d'examens, cela avait aussi été la pire.

Ce matin, nous avions eu une épreuve d'anglais qui s'était vite suivie de la très redoutée épreuve de sciences économiques et sociales. C'était celle-ci même que je venais de terminer et, pour une fois, j'étais assez fière de ce que j'avais pu écrire. Cela ne valait, certes, pas la note maximale mais cela devrait tourner autour des treize sur vingt. De quoi gonfler mon ego en somme.

Enfin, tout cela était rendu et derrière moi à présent, je n'avais plus qu'à me détendre - et dormir. Après ces trois jours de torture, nous avions le droit à nos quinze jours de vacances d'hiver (et dieu savait à quel point on les attendait !).

Mais avant même de me projeter dans ces deux semaines de pure détente, j'allais dormir et sortir un peu. Une soirée était organisée ce soir en l'honneur de la fin de ces épreuves blanches et je comptais bien y faire un tour. Bien que la dernière à laquelle je sois allée ce soit avérée légèrement... catastrophique... j'espérais bien pouvoir profiter de celle-ci comme il se le devait.

TSUNADE - L'histoire D'une VieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant