Chapitre 11

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Nous étions enfin le quatre février. Date que j'attendais avec impatience depuis cinq jours maintenant car, enfin, je reprenais le travail. Celui-ci m'avait énormément manqué ces derniers temps. En gagnant quelques jours de vacances, j'avais perdu mon échappatoire, mon exutoire.

Cinq jours ne m'avaient jamais parus si longs et si courts à la fois. Certes, j'avais souhaité qu'ils passent le plus vite possible mais d'un autre côté, plus les heures défilaient, plus le calendrier s'approchait du dix février, jour ô combien maudit par tous les terminales de mon lycée.

Ce fameux jour marquerait le début de trois jours de souffrance pure à endurer diverses dissertations, documents à traiter et connaissances amalgamées pour ne plus être qu'un fouillis informe de dates, définitions et concepts abstraits. Le dix février était le début du bac blanc et plus les jours passaient, plus j'avais la sensation de ne plus rien savoir.

J'étais absolument terrifiée par cette date, d'autant plus lors de cette merveilleuse heure de cours nommée sciences économiques et sociales qui clôturait aujourd'hui la journée. Monsieur Danzo ne faisait que nous rabâcher sans cesse que nous étions des bons à rien qui allions nous planter en beauté. Force était de constater que la plupart d'entre nous avait fini par le croire.

C'est pourquoi, en ce mardi, seize heures moins trois, un certain Dan Kato me tirait par le bras jusqu'à la salle trois cent dix pour suivre notre cours commun. Je ne cessais de me plaindre de toute mon âme, préférant aller m'enterrer six pieds sous terre plutôt que suivre cette torture communément appelée SES.

« Daaaaaan s'il te plaiiiiiiiiiiit j'veux pas y alleeeerrr, abandonne moi dans une poubelle pour que j'y finisse mon existence. »

Le concerné ne cessait d'adresser des regards désolés aux élèves qui nous observaient ainsi, notamment aux petits secondes. Enfin quoi, j'avais pas le droit de faire ma drama queen ? C'était l'hôpital qui se foutait de la charité ; il passait toujours son temps à se plaindre de tout et de rien !

« Tsunade, arrête s'il te plaît, tout le monde nous regarde, me souffla-t-il gêné en me lâchant finalement le poignet.

- C'est toi qui m'a traînée de force jusqu'ici, boudai-je en désignant la salle d'une main. C'est à toi d'en assumer les conséquences. »

Et sans même l'attendre j'entrai dans la pièce, la tête haute, afin de rejoindre notre place - toujours la même - au fond à côté de la fenêtre. De là, j'aperçus Dan entrer, une moue relativement colérique sur le visage. Ça n'annonçait rien de bon pour moi.

Dan était quelqu'un de très pacifique et calme. Il exécrait plus que tout se faire juger par les autres et avait donc tendance à se faire assez discret - ce qui n'allait absolument pas avec sa popularité. J'avais pourtant fini par apprendre, à mes dépends, qu'il ne fallait se payer sa tête sous peine de représailles, ce que je venais bien évidemment de faire sans nul état d'âme.

Oups.

Ses yeux lançaient des éclairs, sa mâchoire se contractait violemment et il s'était soudain mis à dégager une aura plus étouffante que celle de Dark Vador. J'étais vraiment, vraiment, vraiment, dans de sales draps moi.

Je n'attendis même pas qu'il arrive à notre table pour partir en courant dans le coin opposé de la salle. Malheureusement, il me suivit directement, abandonnant son sac au passage. Une course poursuite se mit alors en place entre lui et moi au milieu des sacs, livres, tables, chaises et autres élèves.

À droite, à gauche, on se baisse, on rattrape la trousse qui tombe et on tourne. C'était un peu répétitif mais très clairement nécessaire à ma survie.

TSUNADE - L'histoire D'une VieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant