Pour l'amour d'un Rêve [PROVISOIREMENT EN PAUSE]

Les doutes

Voilà! Une petite partie de la suite de Pour L'amour D'un Rêve, assez brouillonne, j'en suis désolée. Je ne peux pas recorriger pour le moment mais je vous souhaite tout de même un bon aperçu! La suite arrive la semaine prochaine...

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Ainsi commence un entraînement infernal durant lequel Sire D'Armenture, que l'on surnomme désormais l'homme-qui-ne-sourit-jamais, nous confronte à nos frayeurs et nous pousse au-delà de nos limites. En quelques semaines, son travail porte déjà ses fruits de manière impressionnante et, petit détail à ne pas négliger, il fait surgir doucement nos pouvoirs enfouis et nous aide à les comprendre. Athénaïs, par exemple, a découvert que son corps produit beaucoup plus de protons que de neutrons ; voilà pourquoi elle est capable de créer des courants électriques. Quant à Maye-Lie, notre petite fleur de vie, elle commence à faire poindre des Edelweiss un peu partout sur son passage, dès qu'elle est excessivement heureuse. Sire D'Armenture dit que c'est lié à ses capacités magiques.

Mais le pouvoir de Zack, lui, reste férocement enfouie en lui et refuse de montrer le bout de son nez. Le garçon est prostré depuis notre escapade à Stamford, et je me prends parfois à penser que c'est son attitude qui l'empêche de libérer son don. Les miens sont de plus en plus forts mais je triche : ma Grand-Mère m'apprend à m'en servir depuis que je suis petite.

Ce matin, cela fait plusieurs semaines que nous sommes enfermés dans la Bulle Temporelle. Le Disciple est revenu depuis bien plus longtemps, évidemment, mais est resté silencieux sur le sort du soldat de la garde soupçonné d'espionnage. Alors on tente de l'amadouer pour savoir, mais rien n'y fait, il ne veux rien dire. Sire D'Armenture non plus, d'ailleurs. On a beau être là depuis un moment, tout ce qu'on sait, c'est qu'on doit sauver un monde que l'on découvre depuis une salle de travail, que nous descendons de Grandes Maisons et que sur Terre, nous ne sommes partis que depuis trois minutes.

Aujourd'hui, nous sommes réuni devant le repère pour faire un bilan de nos progrès. Sire D'Armenture fait des allers-retours devant nous, l'air songeur, nous scrute de son regard affûté, puis se plante devant nous, paré de son Jô et de son habituelle froideur.

- Bon, déclare-t-il sèchement. Vous progressez.

- Je retiens un petit rire : le compliment a l'air de lui écorcher les lèvres.

- Enfin disons que cette semaine, c'est un peu mieux que la semaine dernière, et que la semaine dernière, c'était un peu mieux que la précédente, se rattrape l'entraîneur pour sauver l'honneur.

- J'imagine que venant de vous, c'est un compliment, marmonne Athénaïs, peu convaincue.

- Non. Montrez-moi tous ce que nous savez faire.

La blondinette se redresse donc, l'air désabusée, et claque deux ou trois fois des doigts avant qu'un courant électrique ne relie ses mains, à la manière de pôles conducteurs. Le regard de notre professeur glisse ensuite sur Maye-Lie, qui fait timidement naître des petites fleurs autour de ses pieds. Lorsque Sire D'Armenture pose ses yeux sur moi, je lève lentement les mains vers lui pour faire converger mon énergie vers mes paumes, puis libère un jet d'eau un peu trop rapidement : il atterrit en plein dans la figure de l'elf renfermé.

Il s'essuie d'un revers de manche, me jette un regard noir, puis se tourne enfin vers Zack, qui ne bouge pas.

- Eh bien ? S'impatiente Sire D'Armenture.

Le garçon tend ses mains en avant, mais rien ne se passe. Ses yeux, rouges comme la braise, sont cachés derrière son épaisse rangée de cils, mais je devine le désarroi dans son regard.

- Bon, on a encore du travail, grogne notre professeur. En premier lieu, j'aimerai que vous fassiez des duos pour vous entraîner à l'épée pendant que j'interroge Firesky.

Sire D'Armenture n'a pas encore trouvé le point faible d'Athénaïs, alors il l'interroge régulièrement pendant qu'on s'entraîne tout seul de notre côté.

- Un duo à trois, ça va être compliqué, lâche Zack tandis que l'elf s'éloigne.

Le professeur hausse les sourcils avant de faire volte-face :

- Ne vous en faites pas, Le Disciple fera un très bon partenaire, dit-il.

- Quoi ?

Zack s'arrête net et fixe le cochon-d'inde, dont le museau frémit d'excitation. Notre maître, lui, est déjà parti avec Athénaïs et je ne pense pas me tromper en disant qu'il est assez fier du tour qu'il vient de jouer à Zack.

- Me dites pas que je vais devoir me battre avec un hamster ? Marmonne-t-il en dégainant.

- Cochon-d'Inde, monsieur Flayerteen, corrige le rongeur en dégainant à son tour.

Maye-Lie et moi nous préparons à entamer un duel, pouffant discrètement devant l'air désabusé de Zack et la frimousse toute fière du Disciple. Le petit animal se met en position, l'épée -à peine plus grande qu'une aiguille à tricoter- en avant, et la patte en arrière.

- Êtes-vous prêt, monsieur Flayerteen ? Demande-t-il en sautillant sur place.

- Non, mais attendez, c'est n'importe...

Avant qu'il ne finisse sa phrase, Le Disciple bondit en avant et se hisse sur la jambe de mon ami. En un éclair, le rongeur se retrouve sur l'épaule de Zack et, d'un geste professionnel, il s'agrippe à sa nuque en pointant l'épée sur sa gorge.

- Un point pour moi, clame le petit animal avec fierté. Doutez-vous toujours de mes talents d'escrimeur ?

Maye et moi éclatons de rire malgré nous, et l'air furieux de Zack ne nous aide pas à nous calmer. Il nous faut quelques minutes avant de pouvoir reprendre l'entraînement correctement. Sire D'Armenture tarde, ce matin, je songe soudain en esquivant une pointe de Maye-Lie.

Après plusieurs défaites de Zack et quelques échanges avec sa sœur, on change les duos, faute d'autres consignes d'entraînement.

Les duels avec le garçon se font froidement, et je l'entraîne un peu à part pour savoir à quoi est due sa mauvaise humeur chronique. Mais il s'en rend compte, s'arrête et rengaine son épée, agacé.

- Qu'est-ce que tu veux ? Gronde-t-il.

Je rengaine à mon tour et jette un coup d'œil à nos compagnons : ils ne s'occupent pas de nous.

- Je sais que Maye-Lie a déjà dû t'interroger un million de fois, mais tu n'as pas l'air dans ton assiette. Qu'est-ce qu'il t'arrive ?

Il me fixe, l'air farouche, puis dégaine à nouveau pour jouer à faire tourner son épée dans ses mains.

- Laisse tomber, lâche-t-il finalement.

Mes paupières clignent plusieurs fois pendant que je fais repasser la phrase dans ma tête, histoire d'être bien sûre qu'il m'envoyait balader. Mais alors que j'ouvre la bouche pour répondre, Sire D'Armenture revient avec Athénaïs.

- Eh bien, un peu de nerf, bande de tire-au-flanc ! Tonne-t-il, pendant que notre blondinette nous rejoint dans la combe. Je vous ai demandé de faire des duos pour vous entraîner, pas pour tenir un salon de thé !

Nous nous empressons donc de reformer les groupes, mais Sire D'Armenture suspend nos gestes d'un mouvement de la main. Son regard devient affûté, ses oreilles d'elf se tendent vers l'arrière et son nez se fronce d'un air contrarié. Les buissons au sommet de la cuvette viennent de bruisser, très légèrement. Maye fait volte-face pour humer l'air tandis que Sire D'Armenture reprend contenance.

- Sortez, dit-il en fixant les fourrés.