capucine et les filles

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-Je sais pas trop où commencer... A dit Capucine en frottant sa nuque avec sa main.
-Bah je sais pas. Par le début ça marche bien souvent. J'ai dit en rigolant.

Mais elle n'a pas ri, parce qu'elle était stressée.
-Voilà, tu sais la fête à laquelle j'ai été le week-end dernier là...
-Chez Morgan?
-Oui.

J'ai bu une gorgée d'eau. Plus ça avançait et plus ça s'annonçait mal. Je n'avait rien fait, pour une fois, mais elle c'était moins sur. Ça sentait la connerie à plein nez cette affaire.
-J'ai embrassé une fille. A-t-elle lâché.

Je l'ai dévisagée, incrédule. Qui avait quoi?
Capucine avait embrassé une fille. Elle avait l'air concernée. Pour moi ça arrivait que les filles embrassent leurs amies en soirée, mais à son visage ça semblait plus important. J'ai penché ma tête sur le côté et j'ai demandé calmement:
-Toi tu l'as embrassé ?

Elle a hoché la tête.
-Pourquoi ?
-Je sais pas.

Un silence s'est installé. J'ai pris une fourchette de riz aux oignons que j'ai mangé et je me suis appuyé contre le dossier de ma chaise. Je ne comprenais pas vraiment où on allait. Elle a continué:
-Je crois que je suis bisexuelle.
-Ah bon.
-Tu t'en fous? A-t-elle demandé.
-Non, c'est juste bizarre de me dire ça comme ça. Genre un jeudi soir.
-C'est quoi le problème avec jeudi soir?
-Bah y en a pas c'est juste... J'en sais rien.

J'ai pris le temps d'y réfléchir quelque seconde. Capucine était bi, mais en soi elle restait ma copine. Ça ne changeait pas. Et puis quand même un doute m'a traversé l'esprit.
-Mais tu la kiffes?
-Quoi? Qui?
-Bah la meuf que t'as emballé.
-Je l'ai pas... Oh mon dieu... A-t-elle juré en prenant sa tête entre ses mains. Non, c'était juste comme ça.
-Mais donc c'est pas pour elle.
-Quoi donc?
-Que t'es bi.
-Je suis pas bi pour quelqu'un Charlie!
-Oui, oui. C'était con, pardon. Ai-je dit.

Elle a haussé les épaules et secoué la tête.
-Mais je t'aime tu sais. Ça change rien a notre relation.
-On pourra matter des filles dans la rue ensemble du coup. J'ai remarqué.
-Oh putain, mais t'es terrifiant. Benjamin déteint sur toi de plus en plus.

C'est vrai que cette phrase aurait été parfaite dans la bouche de Benja. J'ai hoché la tête en ricanant.
Finalement je m'en foutais. Si elle m'aimait et que les autres c'était « juste comme ça », alors c'était pas important.
Capucine m'aimait moi. Ça ne changeait rien.