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"Okaaay, vingt heures cinquante cinq. Ce n'est pas dramatique, comme retard...tu as vu pire, n'est-ce pas? Je me souviens, à partir d'un moment tu as commencé à me donner rendez-vous une heure plus tôt pour être sûre que j'arriverai à peu près à temps. J'étais choqué en comprenant ton stratagème, oye. Et bon, aujourd'hui je te l'avoue j'ai beaucoup pensé à toi. Je me suis dit toute la journée que j'étais presque à la moitié de la semaine, et je n'ai pas envie d'arrêter. Je ne veux pas, bordel. J'ai l'impression qu'arrêter les messages vocaux ce serait te laisser partir, ou t'oublier, ou t'abandonner, je ne sais pas, quelque chose comme cela. Tous mes amis me disent que je devrais tourner la page et que ce n'est rien de tout cela, que je ne suis responsable de rien, tout ce blabla habituel. Une partie de moi est d'accord avec eux, tu sais? Mais l'autre ne l'est pas, et c'est la plus forte. Elle me contrôle pendant les trois quarts de la journée. Bref.. au fait je pense qu'il faut que je te dise cela.. je crois que mon boulot va mal en ce moment, enfin j'ai du mal. Je sais, désolé. Je sais que tu le trouvais cool. -

J'ai mis une heure à me préparer et je suis étonné que cela ait pris autant de temps. Sans vouloir être prétentieux, je suis habitué aux rencards et je n'y fais pas réellement attention, à part si je prévois quelque chose avec la personne en question plus tard dans la soirée. Mais cette fois, c'est peut-être le fait de ne même pas connaître le nom de mon rencard qui m'intéresse. C'est différent, cette fille est différente des autres. Il y a quelque chose de spécial qui se dégage d'elle, une sorte d'aura coloré et joyeux qu'elle trimballe autour d'elle, et pourtant je suis persuadé que personne n'est capable d'être joyeux vingt quatre heures sur vingt quatre comme elle l'est.

Je souffle un bon coup et une fois dans ma voiture, le bouquet de fleurs que j'ai acheté il y a quelques minutes posé sur le siège passager, je vérifie une nouvelle fois sur mon téléphone l'adresse que mon rencard m'a envoyé. Elle habite à quinze minutes de chez moi, je pense.

"Bonsoir," je dis en souriant quand la porte blanche de l'appartement s'ouvre d'un coup, trois secondes après que j'ai frappé dessus.

"Bonsoir," la jolie fille aux cheveux chatains me répond en souriant à son tour, se retournant pour fermer la porte derrière elle. J'en profite pour sortir le bouquet de tulipes de toutes les couleurs qui était derrière mon dos. Je me suis dit que ces fleurs ne faisaient pas trop romantiques, c'est juste une petite attention.

"Oh," ses yeux noisette sont écarquillés avec surprise et.. adoration. "J'adore les tulipes."

Elle me sourit d'une façon adorable et après m'avoir remercié un bon nombre de fois et être repartie dans son appartement pour mettre le bouquet dans un vase, elle enroule son bras autour du mien et je la mène à ma voiture.

"Ostentatoire," elle commente en voyant l'Audi grise garée dans le parking.

"Hm. Laquelle est la tienne?"

"Celle-là," elle dit d'un ton fier en montrant du doigt une... coccinelle. Honnêtement si j'étais en train de manger ou de boire quelque chose j'aurais tout avalé de travers et je serais mort étouffé.

"Je me demande laquelle est la plus ostentatoire, sérieusement," je dis d'un ton sarastique et la propriétaire de la coccinelle vert pomme se contente de me donner un coup de coude. "Ouch!"

Son rire cristallin résonne encore dans l'habitacle de ma voiture quand j'accroche ma ceinture, et maintenant je ne peux plus tenir, je suis obligé de demander.

"Comment t'appelles-tu?" Et à ma grande surprise, son rire redouble. "Quoi?"

"Je me demandais quand est-ce que tu allais te décider," elle continue à rire et je fronce les sourcils, profitant d'un feu rouge pour tourner mon visage vers elle. "Je fais toujours cela. Enfin quand j'ose aller vers quelqu'un. Je ne dis jamais mon nom et ensuite j'attends. Certains - la plupart - me le demande en premier avec une voix sensuelle pour essayer de me draguer, et je suis heureuse que tu ne l'aies pas fait. Tu es sympa, tu n'as pas l'air d'un pervers."

"Merci, je suppose?" Je grogne mais ne peux pas empêcher un sourire de se former sur mes lèvres. J'aime de plus en plus cette fille et ses manières bizarres.

"De rien. Je m'appelle Katherine, mais je déteste ce prénom alors appelle moi Kate, ou Kat, je ne sais pas," elle m'informe en souriant encore une fois et je me demande comment elle fait. Même moi qui suis quand même considéré comme le pote le plus drôle, je ne souris pas de la sorte et aussi fréquemment.

"Kat, cela me plait bien," je hoche la tête en manoeuvrant pour me garder devant le restaurant que j'avais repéré il y a déjà un bon moment. J'attends un rencard pour y aller, ou une occasion familiale.

"Va pour Kat alors. Et moi, comment est-ce que je dois t'appeler?" Elle demande doucement, entourant à nouveau son bras autour du mien quand je l'aide à sortir de la voiture.

J'hésite à faire une blague ou lui dire un autre prénom, mais j'ai la flemme ce soir.

"Louis," je lui dis en la regardant dans ses yeux noisette aux reflets orange, la guidant à l'intérieur du bâtiment.

"C'est beau comme prénom," elle murmure et je reste silencieux tandis que le serveur nous mène à une table pour deux.

Nous passons un moment agréable et la nourriture est délicieuse. Je peux voir Kat se régaler et je ne sais même pas pourquoi mais cela me fait sourire. Elle est mignonne, comme une gamine qui découvre les joies de la vie.

"Qu'est-ce que tu fais comme métier, Louis?" Elle me demande au bout d'un moment de calme et je m'enfonce dans mon siège, hésitant un instant.

"Et bien... en fait j'écris des chansons," je dis doucement, les yeux rivés sur mon assiette presque vide.

"Sérieusement?" Elle s'écrie si fort que certaines personnes se retournent vers nous, la faisant grimacer maladroitement. "Sérieusement?" Elle répète en chuchotant, un grand sourire aux lèvres et les yeux grand ouvert.

"Hm-hm. Et toi qu'est-ce que tu fais?"

"Ne change pas de sujet Louis! Tu écris des chansons, c'est trop cool!" Je confirme, on dirait une gamine. Mais quelque chose de chaud se répand dans ma poitrine et je suis heureux qu'elle semble autant apprécier ce que je fais. Beaucoup de personnes pensent que c'est idiot, inutile, et que cela ne m'apporte pas de revenus stables, ni une vie stable non plus. Ce n'est pas totalement faux, mais j'aime tellement ce que je fais que cela n'a aucune importance à mes yeux, surtout que la fortune que mes parents m'ont léguée est considérable. "Tu pourras me montrer tes chansons? S'il te plaît, au moins une?"

- à ce moment là, je ne te connaissais que depuis une semaine mais j'ai ressenti quelque chose de spécial pour toi. Le fait que tu t'intéresses à ce que j'aime de cette façon m'a tellement touché que je n'ai ensuite pas pu me détacher de toi. Au fur et à mesure tu es même devenue le sujet de la plupart de mes textes, tu le sais cela? En même temps tu es si inspirante, intéressante, sublime, comment ne pourrais-je pas écrire à ton sujet? D'ailleurs, il ne me reste que quelques vers et j'aurais fini une autre chanson. Je n'ai pas de titre, et elle est très personelle alors ne t'attends pas à l'entendre de la bouche de quelqu'un d'autre ou à la radio, c'est la mienne. C'est la notre, en fait. J'ai beaucoup pleuré en l'écrivant et en pensant à toi, mais je reste quand même fort. C'est ce que j'y ai écrit, d'ailleurs. J'ai écrit 'tous mes amis me demandent pourquoi je reste fort' et la réponse est 'dis leur que quand tu trouves le véritable amour il continue à vivre' et c'est vrai, je le pense. Tu me manques et je te vois dans mon esprit, je te sens dans mes rêves, mais je le vis bien. Après cette semaine tout ira bien, ne t'inquiète pas pour moi."

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Merci beaucoup de me donner votre avis comme cela :) J'espère que ce chapitre vous a plu aussi. xx

Voicemails » Louis TomlinsonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant