La beauté du ciel était ternie par les lumières étincelantes de tout ces immeubles. Accoudée à la rambarde de son balcon, un verre de rouge à la main, son regard sec fixait Manhattan d'un air sévère. Une brise légère effleura sa peau nue, hâlée, brûlante, s'infiltra dans l'interstice entre celle ci et la chemise ouverte, seul vêtement qui puisse rappeler un souvenir de pudeur. Première vibration. Seconde vibration. C'est à la troisième et non sans un soupir que la brune consentit à décrocher le smartphone.
"- Hello ?"
Sa voix était basse, douce, rare, une fourrure d'hermine doublée de velours pourpre. Même son murmure qui aurait pu sonner coupable, imposait à l'interlocuteur le respect qui se donnait à cette femme telle qu'elle était.
« - La nuit vous a-t-elle été douce, Milady ? »
Bien que son numéro ne soit pas enregistré, la britannique aurait reconnu cette voix parmi milles autres.
"- Douce ne serait pas le terme adéquat, mais disons qu'elle aura été...florissante."
Un rire gras retentit dans le cellulaire ce qui l'écarta de l'oreille habillée de Lady May. Son regard brûlant restait fixé sur les lumières des panneaux publicitaires de la grande avenue à ses pieds, pendant que Bill McCartner riait à s'en éclater la ceinture qu'il avait déjà trop serrée. Elle n'en dit pas plus, sachant pertinemment qu'il annoncerait la raison de son appel lui même.
« - Ce soir à lieu l'ouverture de l'Empire City Casino, je me doute que tu le sais mais je voulais te poser une question ma douce. »
Oui, elle le savait.
« - Y viendras-tu et si oui, seras-tu accompagnée ? »
Ça aussi, elle l'avait prévu.
"- J'y viendrai seule, mais ce sera avec plaisir que je t'y rencontrerai, Bill."
Sans lui laisser le temps de renchérir, elle raccrocha et jeta un regard à l'heure. Il lui restait jusqu'au lever du jour pour trouver sa tenue.
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Songes
PoetryParce que derrière chaque écran se cache une personne, et que derrière chaque personne se trouvent des pensées, des réflexions, toute une flopée de choses que l'on a tendance à cacher dans ses notes. Ce sont nos songes, Voici les miens.