TW: violence verbale et physique
Il était tard, le soleil n'aurait pas tardé à pointer le bout de son nez lumineux si une brume grise n'avait pas enrobé les gratte-ciels de la grande Pomme.
Il était tard, mais ils riaient.
Son bras autour de sa taille, le sien fermement accroché à son épaule, frêle, frissonnante, sous l'épaisse fourrure d'hermine.
Il était tard, mais le temps était doux, si doux pour un jeune couple.
Ciel, qu'ils étaient beaux.
La tête d'affiche d'un grand chef d'œuvre hollywoodien, sans doute en noir et blanc. Oui, ils étaient tous deux bien beaux. Autant la jeune femme, brune, dont les yeux en amende semblaient défier le monde entier, d'oser soutenir son regard d'ambre. Autant l'homme, à la tignasse brune peignée en arrière, au sourire carnassier, la poigne, qu'il gardait sur sa compagne, disait bien plus encore, que le rictus qu'il arborait.
Elle lui appartenait, et cela faisait de lui, le roi en ce bas monde.
Elle était à ses côtés, rentrerait, s'allongerait entre ses bras, et les plus grands hommes ne pourraient rien face à lui.
Oui, cette poigne disait bien plus que les mots n'auraient pu.A la sortie de l'ascenseur luxueux, dans lequel ils avaient échangés quelques baisers d'ivresse et d'amour, l'amant ouvrit la porte de leur appartement, impatient de glisser entre ses jambes, bien que lui même ne tienne plus complètement sur les siennes.
La brunette, furtive, lui avait échappé à la seconde, et d'une voix chantante, lui avait soufflé de l'attendre dans la chambre. Pourtant, à l'heure du rencard, vêtue de son plus bel ensemble d'une dentelle hors de prix, la belle était seule.«— Pour qui t'es tu faite belle ? Hein ? Tu veux aller voir ailleurs, petite salope que tu es. Je t'ai vu, tous les allumer ce soir ! Avec ton regard de chienne, tu n'attendais que ça, hein ? »
Il ne riait plus, elle non plus.
La voix cassante, éraillée par l'alcool et le cigare, hérissa les cheveux bruns dans sa nuque.«— Rob...Tu sais que c'est faux...»
«— Parce que tu me traites de menteur maintenant ? Réponds moi, SALE PUTE,»
La poigne, toujours ferme, s'abattit sur son corps de douceur. Au sol, à genoux face à lui, la brune releva le regard, le défia encore, de lui faire du mal sans la quitter des yeux.
Et c'est ce qu'il fit.
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Songes
PoetryParce que derrière chaque écran se cache une personne, et que derrière chaque personne se trouvent des pensées, des réflexions, toute une flopée de choses que l'on a tendance à cacher dans ses notes. Ce sont nos songes, Voici les miens.