La Mort. Une poigne de fer qui vous arrache de tout ce que vous avez connu pour vous plonger dans l'inconnu le plus total, d'où la peur viscérale que le commun des mortels éprouve pour elle. Cette poigne de fer qui progresse inexorablement vers chaque vies, se rapprochant un peu plus à chaque secondes. Un concept aussi abstrait qu'inconcevable. Mystique pour certains, simple fatalité pour d'autres. Mais quelques soient les opinions sur le sujet, c'est une pensée, une réflexion persistante qui demeure dans l'esprit de chaque vivants, un mystère non résolu que l'on finit pourtant tous par élucider.
Cependant une chose était certaine, elle ne ressemblait pas à ce qu'on pourrait imaginer. Du moins, c'était son cas à lui. Durant sa courte vie, il n'avait jamais songé à ce qu'était la mort. Le pensionnat très catholique dans lequel il avait passé la moitié de son existence sur cette terre avait bien tenté de lui inculquer les croyances de l'Église quant à ce sujet, mais il n'y avait jamais cru. Il ne s'était jamais interrogé non plus sur le sort des personnes qu'il avait pour habitude d'inviter régulièrement chez lui, ce qu'elles avaient pu ressentir ne lui importait guère et c'était toujours avec un profond détachement à leur égard qu'il avait travaillé avec elles.
Beaucoup de gens s'imaginaient que le but d'un défunt était de « trouver la paix », et que ceux qui n'y parvenaient pas pour diverses raisons revenaient hanter leurs anciens lieux de vie – ou de décès - , pauvres âmes en peine ou redoutables spectres en quête de vengeance.
Et bien, il n'en est rien.
Quand la vie l'avait quitté, l'ancien tapissier s'était retrouvé là où vont tous les défunts, le monde des morts. Et alors il avait avancé sans but, sous ce ciel d'une lumière aveuglante atténuée par l'obscurité profonde et rampante que dégageait l'astre qui l'ornait, parfait inverse du monde des vivants. Sauf que ce monde, une prolongation invisible du monde connu, était d'une ampleur démesurée, inconcevable pour l'esprit humain. C'était la raison pour laquelle il n'avait jamais croisé personne durant ses longues années d'errance, sauf peut être quelques animaux inoffensifs. Cela aurait était une véritable torture pour un vivant, mais ça ne l'était pas pour un défunt. Lui ne s'était jamais ennuyé, il n'avait aucune notion du temps. Sa mémoire était intacte, mais il n'avait jamais médité sur sa vie ou les circonstances de son arrivée ici. Et il en était de même pour tous les « résidents » de ce monde. Car les morts ont une conscience mais ils ne pensent pas. Ils ont des souvenirs, mais ils ne ressentent rien. Leurs facultés cognitives sont toujours présentes, ancrées dans leur esprit, mais les défunts appartiennent au monde des morts, et elles n'ont pas leur utilité là bas.
Enfin, tous ça c'était le cas, mais avant.
Des cris de colère. Le bruit de verre qui se brise. Les hurlements de douleur. Et cette mélodie distordue, cette comptine pour enfant.
Autant de souvenirs auditifs enfouis au fond de son âme qui avaient ressurgis d'un coup, sans aucune raison. Quelques éclairs furtifs de pensées momentanées le traversaient de plus en plus fréquemment. Même les sensations corporelles revenaient, le tournis, la nausée. Comment un mort pouvait-il ressentir cela ?
Et puis un jour, il avait ouvert les yeux.
Il était sorti de sa torpeur d'outre-tombe.
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Le sang du Vice
HorrorIL s'infiltre toujours plus en profondeur, jusqu'à pervertir totalement nos racines. IL se repend comme un virus incurable. Et quand IL ne vous tue pas, ce sont ses victimes les plus touchées qui s'en chargent. Des créatures, des tueurs assoiffés...