Chapitre 4.

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Vous savez, je n'ai pas honte de mes cicatrices. J'ai honte du monde qui se force à ne pas comprendre. Et puis, les gens ne meurent pas du suicide, ils meurent de leur tristesse.

Plus tard, je veux qu'on se souvienne de moi en disant que j'étais la fille qui voulait illuminer et sauver la vie des gens avant la sienne. Je sais juste que maintenant, je ne vis plus. Je suis déjà morte à l'intérieur. Je survis. Je survis juste.

La scarification a été quelque chose d'important pour moi. ça me permettait de me rendre compte que j'étais encore en vie. Voir le sang couler me faisait rappeler que j'étais encore en vie. Que je n'étais pas encore morte. Et surtout, à chaque fois que je voyais une cicatrice, ça me rappelait à quel point j'étais laide.  Immonde, horrible, grosse. 

Je pense que j'étais beaucoup trop dure avec moi-même. Beaucoup trop. Un jour, une fille de ma classe m'a vu entrain de fumer. Elle est venue vers moi et m'a dit "Tu sais que tu es entrain de te tuer toute seule avec ces poisons, hein ?" J'ai litteralement explosé de rire et je l'ai regardé avant de jeter le mégot par terre. "Et alors ?" Je suis partie alors qu'elle était choquée par mes propos.

Je crois que l'un des trucs qui m'a le plus détruite, c'est ce sentiment qu'on nomme "l'amour". Je sais bien que je ne suis pas le genre de personne que tout le monde aime, que j'interresse peu de gens , que je suis pas la fille parfaite dont tout le monde rêve, que personne se battera pour moi, que mon état changera sûrement jamais, que je fais toujours les mauvais choix, que je serai jamais le premier choix de quelqu'un, mais putain, j'ai envie que les choses changent. Qu'une personne arrive à me prouver que j'ai eu tord dans tout ce que j'ai pu pensé sur moi-même. Je voudrais encore y croire, bordel. Et plus, j'ai de déception, plus l'envie de tout lâcher est présente.

Et puis, j'en ai marre de ressentir le besoin de sentir cette lame me déchirer la peau, mais j'en ai besoin. J'en ai terriblement besoin. C'est comme une addiction. Voir le sang couler me fait du bien. Sentir ma peau me brûler contre le tissu me fait mal mais j'aime ça. J'ai besoin de ça. Et pourtant, je perds complètement le contrôle de moi-même. Je perds le contrôle dans tous les domaines et ça me fou la trouille. J'ai peur de moi-même. Je me fais peur toute seule parce que repousser mes limites, c'est quelque chose de vital pour moi. J'en ai également besoin. Et c'est une des causes pour laquelle j'ai besoin de cette lame à la con. 

Maintenant, je me noie dans un profond désespoir où seul toi peut arriver à me repêcher mais nos instants se perdront dans l'oubli comme des larmes dans la pluie.

Et puis, tout ce que j'aimais et devenu tout ce que j'ai perdu comme quand tu crois que toute ta souffrance est partie alors qu'elle revient à nouveau. 

Il y a un sage chinois qui a dit un jour, "Si tu es déprimé, tu vis encore dans le passé. Si tu es anxieux, tu vis dans le futur et si tu es en paix avec toi même, tu vis dans le présent."  Je crois que je vis dans le présent avec la peur du futur et la culpabilisation mêlée au passé. Mais grâce à ça maintenant je sais que, quand quelqu'un nous manque et qu'on a mal au coeur, ça signifie simplement qu'on l'a aimé, qu'on l'aime encore et qu'on l'aimera pour toujours. La douleur, ça fait souffrir mais ça ne détruit pas. C'est la solitude engendrée par la douleur qui détruit. Celle qui fini par te tuer de plus en plus, qui te coupe du monde et qui te transforme en véritable monstre. Et c'est encore pire quand il y a de la mélancolie, pare que la mélancolie c'est tout simplement être lucide. Voir les choses tels qu'elles sont vraiment.

Et puis, il faut avouer que l'une des choses les plus dures de la vie, c'est quand tu dis t'arrêter d'aimer quelqu'un car lui, il ne t'aime déjà plus alors que quand, le bonheur d'une personne est notre bonheur, c'est seulement de l'amour. Simplement l'amour. 

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⏰ Dernière mise à jour : Apr 05, 2015 ⏰

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