À la vie à la mort 1&2

Compliqué

Point de vue de Jordan

20h00. Nous sommes tous convoqués au Manoir.
Je n'ai aucun doute : c'est pour juger la trahison de Braison.

T'aurais jamais dû faire ça, Nicholson... Qu'est-ce qui t'a pris ?

Je ressens un stress terrible, une peur viscérale du verdict qui risque de tomber ce soir. J'ai peur que ça tourne au drame.

Cole et moi arrivons à l'heure. Mon cœur bat la chamade. Je n'ai aucune envie d'être là... mais je n'ai pas le choix.

Peter : - Bien, tout le monde est là. Commençons.

Il règne une tension électrique dans l'air.

Peter : - Si je vous ai réunis ce soir, c'est parce qu'un intrus, non, une intruse, est entrée dans nos vies.

Les murmures éclatent de toute part.

Peter : - Du calme ! Comme je le disais : une étrangère vit sous notre toit... et connaît nos secrets.

Les voix s'élèvent, plus fortes encore. Ian tape brutalement du poing sur la table. Le silence retombe aussitôt.

Peter : - Merci, Ian. Comme je le disais : l'omerta a été brisée.

Des cris de surprise fusent.

Peter : - Faites entrer les accusés !

Maïa entre, le regard apeuré. Braison suit, impassible, résigné.
Il sait qu'il risque sa vie ce soir... et moi aussi.

Peter : - Voici Braison, mon propre fils, celui qui a trahi notre secret en le partageant avec la jeune demoiselle ici présente. Vous savez tous quel sort est réservé aux étrangers... et aux traîtres.

Trop, c'est trop.
Je bondis de ma chaise.

Jordan : - Tu serais prêt à tuer ton propre fils ?

Peter : - La loi s'applique à tous.

Jordan : - Alors bon nombre ici mériteraient de mourir, non ? Ce n'est pas le seul à fréquenter une fille étrangère au cercle !

Peter : - Sauf que celle-ci sait beaucoup trop de choses.

Jordan : - Et les autres ? Tu sais exactement ce qu'elles savent, peut-être ?

Ian : - Laisse le procès suivre son cours.

Jordan : - TOI, ne me parle pas !
Si Braison dit qu'il n'a rien révélé d'important, je le crois.

Demertria : - Jordan, on a une taupe !

Le brouhaha reprend.

Jordan : - Vous avez une preuve ? Non ? Alors comment accuser quelqu'un qui ne sait rien ?

Derrick : - Et toi, tu as une preuve que ce n'est pas elle ?

Je cherche du regard Cole... J'ai besoin de son soutien.
Mais son regard fuyant m'indique déjà ce qu'il pense.

Jordan : - Tu serais prêt à laisser ton frère mourir ?

Peter : - Fils, frère, ami ou pas... La loi est la même pour tous.

Braison n'a toujours pas levé les yeux.
Défends-toi, bordel !

Jordan : - Je ne laisserai pas faire !

Peter : - Alors tu mourras avec lui.

Il se tourne vers Cole.

Peter : - Fantôme ?

Cole : - Oui.

Peter : - Abats Braison.

La pièce entière retient son souffle.