Il court. Court. Court. Aussi vite que possible. Plus vite encore.
Mais entre nous, entrer dans cette forêt a été la pire idée qu'il ait pu avoir.
Il sait que, même renforcée par l'adrénaline, son endurance a des limites. Desquelles il s'approche dangereusement. Dans l'espoir fou de sauver sa peau, il puise une dans ses réserves. Il force son corps à avancer. Encore et encore. Plus vite. Mais ça y est. Il est à bout. Ses jambes ont du mal à le porter. Alors il s'arrête dans cette clairière éclairée par la lune et les étoiles. Il ne peut pas rester ici. Il est bien trop exposé, bien trop en danger.
Enfin... c'est ce qu'il pense... Là ! C'est là, qu'il commet une énième erreur, un énième mauvais choix.
Se croyant plus en sécurité dans un arbre, il réussit, il ne sait comment, à grimper dans les branches d'un de ces hauts, vieux et touffus végétaux.
Mais que ce garçon est stupide ! s'il avait fait plus attention à ce qui le poursuit, il se serait très vite rendu compte que ce n'étaient pas les vielles branches morte au sol qui craquaient mais bien celles encore vivantes et bien accrochées aux troncs. Je ne peux malheureusement pas l'aider... Tant pis !
Ereinté, il s'assoit sur une large branche. Entouré du feuillage et de la nuit, se pensant cacher et hors de danger, il se permet de se relâcher un peu, histoire de soulager ses muscles.
Comment les gens peuvent-ils le ranger parmi les intellectuels ? Non mais franchement ! Qui s'assoit, qui n'est pas constamment à l'affût dans une situation pareil !?
Le point positif de tout ça, c'est qu'il se rend enfin compte de la provenance des sons. Trop tard cependant. Un grognement bestial lui glace les sangs. Un grognement terrifiant et se rapprochant à une vitesse folle. Il n'a pas le temps de descendre : la bête saute de son arbre. La vue de cet être le terrifie. Les membres le constituant semblent appartenir à tant d'animaux différent !
Ses bras sont définitivement ceux d'un primate mais le reste ? Surtout qu'à en voir le casque de métal faisant parti intégrante de son crâne, il me semble bien avoir été amélioré...
Un lourd, très lourd, poids s'abat sur l'une des branches de l'arbre. Cela le fait trembler et chuter le fuyard. Douleur ! souffrance ! Mais la peur est plus forte encore. La panique aussi. Il se relève et avance aussi vite que sa jambe blessée le lui permet. Son poursuivant semble s'amuser de le voir essayer de fuir : il descend de l'arbre calmement, marche derrière lui tranquillement. Puis le tire violement au sol. S'assoit sur ses jambes. La droite le fait souffrir au point que des larmes lui emplissent les yeux. Il entend soudain des bruits de pas se rapprocher de lui. Il lève la tête et plante ses yeux bruns larmoyant dans les siens, bleu et froid. La bête se laisse encore plus aller et immisce sa queue améliorer dans la plaie profonde, sanglante et sale de sa proie. Elle la remue pour que chaque pique déchire le maximum de tissus, sectionne le maximum de tendons. Jusqu'à ressortir de l'autre côté. Il hurle de douleur, implorant pour que cela cesse. Lorsque la queue ressort enfin, il n'a pas le temps de dire quoi que ce soit. La jeune fille aux yeux bleus lui plaque la tête au sol et la maintient ainsi grâce à son pied. Son visage auparavant si beau est dorénavant déformé par un large sourire malveillant. Ses yeux brillent d'une lueur meurtrière. Elle le roue de coups et semble jubiler de le voir se couvrir de sang. Mais elle paraît, par-dessus tout, se délecter des doux hurlements de douleur de sa victime.
Cet homme n'est soutenu par aucun dieu, aucun saint !
Son mollet gauche est pris d'assaut par la queue de ce monstre. La douleur est si intense qu'il commence à tourner de l'œil. Mais avant qu'il ne plonge, il entend un claquement de doigts. Très vite suivis par la violente intrusion des pattes de la bête dans ses entrailles. Elle a sortie ses griffes acérées et le blesse sans pour autant toucher de point vital. Comme si elle les connaissait. Le sang coule à flots lorsque la créature retire ses griffes et que la blonde continue de le frapper au visage. C'est alors qu'il se sent partir, qu'il sent ses membres s'engourdirent jusqu'à ce qu'il ne soit presque plus maître de son corps qu'il relève la tête vers la nouvelle arrivante. Presque dépourvu de dents, la mâchoire salement abîmée, le souffle erratique, il parvient tant bien que mal à lui murmurer :
-Je... J'ai f... Froid. Ai... Aide-moi.
Des larmes coulent le long de ses joues, mélangées au sang et à la terre.
-Kof... Kof... Il crache une inquiétante quantité de sang. J't'en sup... supplie. Je peux... enc... encore être... utile.
Dans un abominable bruit, il vomi.
-Si... s'il... s'il te plaît.
-Déso. Mais tu gênes fréro.
24/08/21
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Il était plein de fois
General FictionRecueil de one shot ou de nouvelles. Les genres iront de la romance à la fantasy. Je m'essairai à l'horreur et peut-être à la science fiction. Les deux premiers one shot sont les réécriture de ceux publiés sur mon autre compte. Vous pouvez très bien...