Chapitre 4

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Les jours ont passé depuis mon arrivée à l'université et ma petite vie d'étudiant devient vite très routinière. Entre les cours, les leçons, les devoirs et les travaux de groupes, je n'ai pas énormément de temps pour me détendre. A en discuter avec les «deuxièmes années», le premier semestre est spécialement conçu pour faire craquer le plus d'élèves possible. Ceux qui font du sport en dehors des cours ont du se résoudre à arrêter, ceux qui travaillaient le samedi pour payer leurs études sombrent tous les uns après les autres et ceux qui n'avaient pas déjà l'habitude d'apprendre sérieusement leurs leçons, n'ont pas réussi à franchir la marche devenue trop haute pour eux. Au bout de six mois nous ne sommes déjà plus qu'une petite centaine à continuer l'aventure. Mais véritablement ce que je trouve le plus dure, c'est l'isolement loin de mes amis. Certes je me suis fais de très bon camarades avec qui j'apprécie de travailler et de discuter, mais ça n'a rien à voir avec ma petite meute vendéenne. Et ma copine me manque aussi beaucoup. Je pensais pouvoir la retrouver à chaque vacances mais j'avais oublié que nos zones scolaires n'étaient pas les même. Heureusement qu'il nous reste le téléphone pour garder un contact quotidien, sans quoi je pense que je ne serais pas parvenu à tenir le choc. La présence de mes couches me réconforte aussi énormément lorsque je rentre de l'IUT, elles me font oublier d'un seul coup tout le stress de la journée. Quoi que, pas toujours.

Mon premier coup de stress est arrivé alors que je dormais. J'avais travaillé jusqu'à minuit pour terminer une étude de cas et tandis que je profitais de mon lit douillet, je suis réveillé en sursaut pas «Highway to hell» qui résonne à fond dans ma piaule. C'est ma sonnerie de portable et je décroche avec la tête profondément enfoncée dans le cul.
-''Punaise c'est qui?''
-''C'est Aurélien. Qu'est ce que tu fous, mec?''
-''Comment ça? C'est toi, qu'est ce que tu fous à m'appeler en pleine nuit?''
-''Regarde ton réveil, Jeff. Les cours commencent dans cinq minutes.''
Mes yeux brumeux se tournent alors vers mon radio réveil dont l'écran affiche un magnifique 00h00 clignotant. Ma pendule de cuisine, elle, indique bien 7h55.
-''Bordel de merde, je fonce. Merci mon pote.''
Cinq minutes, c'est déjà le temps qu'il me faut pour aller à pied jusqu'à l'IUT. Et là bas un retard correspond à une absence injustifiée, chose qu'il ne faut pas collectionner sous peine de prendre aussitôt la porte. 7H56! Et là je ne suis pas lavé, pas coiffé et pas caféiné. Tant pis pour le petit dej, je me rattraperais à midi. En état de panique je récupère mes classeurs et je les fourre dans mon cartable tout en cherchant ce que j'ai bien pu faire mes fringues de la veille. 7H57! Mon pyjama vient de voler à travers la pièce et je m'aperçois que j'avais totalement oublié la couche que je portais en dessous, une couche dans laquelle j'ai copieusement uriné pendant la nuit. Ma panique augmente encore plus, je n'ai pas le temps de me laver. Sauf que si j'enlève ma couche sans me passer un coup de savon, je vais empester la pipi à travers mes vêtements. 7H58!!! Tant pis pour la couche, j'enfile un caleçon par dessus. Si jamais on me pose des questions, je dirais que je suis incontinent urinaire. C'est pas comme si je n'avais rêvé de cette situation, je saurais à quoi m'attendre. Je saute dans mon pantalon et j'enfile mon t-shirt tout en refermant la porte de mon appart, et cartable sur le dos je me laisse glisser sur la rambarde de l'escalier jusqu'au rez de chaussée pour ensuite piquer le sprint de ma vie. Jamais je n'ai couru aussi vite et ce matin là j'aurai même collé deux longueurs à Usain Bolt s'il s'était trouvé sur mon chemin. Heureusement mon caleçon est bien moulant et la couche ne dispose pas du moindre centimètre pour ballotter alors que coupe à travers le campus. Le département logistique est implanté tout en longueur et même si je bifurque au plus cour, c'est un coup de poker risqué car la seule porte d'accès se trouve exactement à l'opposé. Tout en continuant ma charge héroïque, je parviens à attraper mon téléphone portable et appuyer sur la touche d'appel, recontactant mécaniquement le dernier contact.
-''Dépêche toi, la prof d'anglais arrive. Elle est au niveau de la machine à café, bouge ton cul, mec.''
-''Ok. Alors pose pas de question et ouvre moi en grand une des fenêtres du couloir.''
-''T'es sérieux là? Tu vas rentrer par une fenêtre?''
-''Est ce que j'ai l'air de plaisanter?''
Dix secondes plus tard j'ai la coursive en visuel et je pique mon sprint final alors que les silhouettes deviennent de plus en plus grosses et surtout de plus en plus nombreuses. Je distingue aussi la prof qui se rapproche de la porte alors c'est presque la tête la première que je me jette à travers la fenêtre ouverte pour me vautrer comme une merde sur le carrelage devant tous mes camarades de classe. Je suis à bout de souffle et l'enseignante me regarde d'un air ahuri tandis que je me relève en rigolant, soulagé d'être arrivé dans les délais.
-''Il existe des cirques pour faire ce genre d'acrobaties.'' Me lance t'elle en dissimulant un sourire.
-''Merci mais j'ai la phobie des clowns depuis mon dernier Stephen King. Du coup j'ai pris logistique en deuxième choix.''
Après avoir autant sollicité mes jambes, c'est avec joie que je m'effondre sur ma chaise pour y passer les deux prochaines heures. Malgré tout je ne me sens pas du tout à l'aise avec ma couche sous mon pantalon. Mon nez ne détecte pas la moindre odeur de pipi qui pourrait s'en échapper mais je ne suis pas tranquille pour autant. C'est la première fois que j'ose sortir langé en public et à choisir j'aurai préféré le faire ailleurs et avec une couche propre. Les minutes passent et finalement je me laisse absorber pas le cours. Il faut dire que l'anglais est de loin ma matière préférée et que si j'en avais eu la possibilité, j'aurais bien échangé quelques heures de maths et de compta contre de nouvelles immersions dans la langue de Shakespeare. Au final la pause de 10h arrive sans qu'aucun incident ne soit à déplorer et comme je n'ai pas spécialement eu le temps de me préparer ce matin, je profite de la récré pour emprunter son spray déodorant à une de mes proches camarades. Que dieu bénisse les sacs à main et tout ce que les filles peuvent y fourrer. Un autre problème se présente aussi, c'est celui de ma vessie qui me titille. Avec ce réveil brutal, je n'ai pas non plus eu le temps d'aller faire mon pipi du matin. Heureusement je n'ai pas pris de petit déjeuner non plus. Je tente une sortie dans les toilettes, mais les deux espaces privés sont déjà verrouillés, il ne reste plus que les urinoirs et hors de question que je prenne le risque que quelqu'un voit ma couche. Et vu que mon change a déjà absorbé un très gros pipi durant la nuit, je ne peux pas courir le risque de le mouiller à nouveau. Du coup je décide donc d'attendre midi en continuant de me faire le plus discret possible. Moins on me regarde et moins il y a de chance qu'on s'aperçoive de la nature de mes sous-vêtements.
Deux heures d'espagnol plus tard, midi sonne et me voilà libre de rentrer chez moi et je ne me fais pas prier. Au passage, une fois prise la direction de mon immeuble, je laisse enfin s'écouler le contenu de ma vessie et je me rends compte aussitôt de la présence d'esprit que j'ai eu à ne pas le faire plus tôt. En effet, je sens nettement l'humidité commencer à envahir mon entrejambe de caleçon. Pour autant je m'en moque totalement, j'ai deux heures devant moi pour manger et surtout prendre une bonne grosse douche.

Truffe universitaireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant