La force des sentiments {ABANDONNÉE}

Des mots déchirants

PDV Externe :

Quelques jours s'étaient écoulés depuis la querelle de Pansy et Drago, laissant toujours un froid glacial entre les deux Serpentards. De son côté, Hermione croulait sous le travail, étant focalisé sur chaque devoir que l'on lui donnait. La jeune Gryffondor passait la majorité de son temps à la bibliothèque, au grand malheur de Ginny qui détestait étudier avec autant d'assiduité. Mais par solidarité féminine, la jeune femme se résigna à accompagner son amie bien souvent dans son lieu de prédilection. Leur quotidien redevenait peu à peu celui qu'elles avaient connu autrefois, bien avant que Voldemort ne détruise une grande partie de cette école qu'est Poudlard. Et cela ravissait la casi totalité des élèves, notamment un en particulier : Drago Malefoy. Celui-ci commençait à développer un réel intérêt pour notre lionne favorite. D'autant plus que leur relation s'améliorait doucement mais sûrement. Ce jour là, le blondinet décida de faire un tour à la volière, voulant prendre des nouvelles de sa mère.

PDV Drago :

Je me levais un beau matin, et réalisais soudainement que je n'avais toujours pas pris de nouvelles de ma mère. J'étais tellement occupé à faire mes excuses à Granger ces derniers temps que j'en ai totalement oublié tout le reste ! C'est donc de bonne humeur que je me dirigeais vers la volière. Et petit à petit, mes pensées divaguèrent du côté de mon père. Je me demande ce qu'il fait et ce qu'il ressent depuis qu'il est emprisonné à Azkaban. Quelque part, il a eu ce qu'il méritait en voulant faire le mal autour de lui. Heureusement que ma mère était là, sans elle, je serais bien différent du Drago que je suis devenu, c'est une certitude. Qui sait, j'aurais peut-être sombrer à mon tour dans la folie, suivant bêtement l'exemple de mon père ? Cette pensée me donna la chair de poule, alors que j'essayais en vain de chasser ces horreurs de mon esprit. Mais tout de même, sans Mère, que serais-je devenu ? En réalité, c'est à elle que je dois mon bonheur, pas à moi. Je n'ai jamais fait le bien au cours de mes dix huits années d'existence. Qu'est-ce que j'ai été stupide, à vouloir m'entêter de la sorte. Je ne devrais même pas être en droit de me lamenter ainsi, je n'ai que ce que je mérite, après tout. Si je me culpabilise, c'est bien parce que j'ai été totalement ignoble par le passé, non ? Je m'arrêtais subitement dans ma marche, laissant mon poing s'abattre dans le mur le plus proche :

"- Aïe, putain, nan mais quel idiot ! M'écriais-je instantanément, constatant peu à peu que ma main était en train de rougir, dût au coup que je venais de porter.
- Drago ? Je peux savoir ce que tu fais ici ?" Me demanda une voix que je redoutais tant d'entendre.

Il ose m'adresser la parole de nouveau, après m'avoir ingnoré pendant presque une semaine ?!

"- Mes occupations ne te regardent plus, Blaise. Répondis-je sèchement à mon ancien ami.
- ..Tu ne voudrais pas que l'on parle toi et moi, je pense qu'on a des choses à se dire.
- Ah oui, et de quoi veux-tu parler exactement ? Du fait est que tu m'es lâchement abandonné cette année en constatant que j'avais changé ?
- À propos de ça, sache que je m'excuse. Je suis sincèrement désolé. Seulement quand tu es revenu après cet Été, sans m'avoir donné la moindre nouvelle, tu peux comprendre que je l'ai mal pris. D'autant plus que tu n'étais plus le même cette année, je ne te reconnais plus..
- J'ai tout simplement réalisé que la haine n'était pas la solution à mes problèmes, et durant la guerre de Poudlard, j'ai eu comme un.. déclic. Et pour ce qui est de mon absence de nouvelles, j'avais juste besoin de me poser et de réfléchir à ce que j'avais vécu jusqu'ici, c'est tout. Pardonne moi si ça a pu t'inquiéter, ce n'était pas mon intention.
- Eh bien voilà : tu avais besoin de réfléchir, tout comme moi durant ces quelques jours. Me répliqua mon ami d'un ton déjà plus neutre qu'au début de notre discussion.
- Hum..Mais dans ce cas là, serais-tu prêt à accepter le nouveau Drago dans ta vie ? Ou préfères-tu me rejeter comme les autres l'ont fait avec moi, suite à ma dispute avec Pansy ? Tu es seul à avoir remarqué que mes valeurs me ressemblaient d'avantage désormais, ce qui prouve justement que tu n'es pas n'importe qui. Je..J'aimerai beaucoup que l'on se reparle, comme avant. Mais libre à toi de voir si c'est ce que tu désires également."

Au bout de quelques secondes de silence mon ami s'approcha de moi et me prit gentillement dans ses bras, à mon plus grand étonnement. Je n'ai pas le souvenir que par le passé, il nous soit arrivé de nous étreindre de cette manière. Notre amitié était avant tout basée sur de la taquinerie, et des piques par ci par là, mais jamais sur quelque chose d'aussi profond. J'ai toujours éprouvé beaucoup de respect à l'égard de Blaise, mais n'étant pas habitué à montrer mes émotions, je ne l'avais pas verbalisé auparavant. C'est dommage en un sens. J'ai perdu du temps avec des gens qui n'étaient pas dignes d'intérêt, plutôt que de m'entourer de personnes bienveillantes et qui seraient prêtes à m'accepter, malgré ce que j'ai fais par le passé. Je baissais presque instantanément la tête, sentant peu à peu la cupabilité de n'avoir pas fait les bons choix par le passé, me gagner à nouveau. Si je restais ici, je savais que je risquais de craquer :

"- Drago, est-ce que tout va bien..?
- O-Oui, oui. Écoute, Blaise, ça ne t'ennuie si nous reprenons cette discussion plus tard, j'ai quelque chose d'important à faire. Ce n'est pas contre toi, ne te méprends pas, seulement-"

"- Bouge de là, Loufoqua ! S'exclama une voix criarde, à quelques mètres à peine de nous. J'ai d'autres balais à cirer !
- Fais gaffe à ce que tu dis, ou je pourrais te faire ravaler ta langue de vipère. Répondit la blonde, en serrant les dents.
- Oh, mais c'est qu'elle sort les griffes, la petite ! Et qu'est-ce que tu comptes faire ? Appeller ta Maman, ah non, j'oubliais, elle est-
- Ferme là cinq minutes, Pansy ! Intervenais-je finalement. Tu n'as pas honte de parler aux autres de cette manière ?! Qu'est qu'elle t'a fait pour que tu la traite avec autant d'irrespect ?
- Et toi ? Tu te prends pour Potter, à me donner des leçons de morales dans le genre ? Rafraîchie moi la mémoire, mais c'est bien toi qui harcelais à la moindre occasion, tous les élèves qui n'appartenait pas à la maison Serpentard ? Et là, comme par hasard, en deux jours, tu changes du tout au tout ! Arrête ton cirque, Drago.
- Soit, peut-être que j'ai mal agis par le passé. Je reconnais que je n'ai pas été irréprochable, loin de là, et je suis prêt à assumer mes tords auprès des autres élèves. Mais j'ai réellement eu un déclic, il y a quelques temps. Je me suis juste rendu compte que vouloir rendre les autres encore plus malheureux que moi ne m'aiderais pas à aller mieux, ou même à avancer. Et c'est à partir de ce moment là que j'ai réellement voulu changer. Toi aussi, tu peux évoluer, Pansy. Cependant, il faut d'abord que tu en ai envie."

La jeune fille se tut durant quelques instants, si bien que l'on pouvait presque entendre le vif d'or voler. Puis soudainement, alors que tout le monde était silencieux, la Serpentard éclata d'un rire sonore, se tenant le ventre tant elle semblait hilare :

"- Hahaha, c'est fou ce que tu peux être drôle, Drago ! Alors, comme ça, tu as regretté tes actes passés, c'est vraiment triste, effectivement. Pff, comme si on allait y croire. Je suis persuadée que si tu fais tout cela, c'est pour pouvoir te taper bien tranquillement Granger. Elle aime les héros apparemment, si tu en deviens un, peut-être que tu parviendras à la conquérir !

Je dus serrer très fort les poings pour me retenir de ne pas l'insulter dans la seconde. Comment osait-elle parler ainsi de Hermione ?

- Je me demande d'ailleurs ce qu'il se passerai si j'allais lui faire un petit coucou, à l'occasion. Je pourrais gentillement m'occuper d'elle, tout comme ta tante l'a fait par le pa-"

Je m'avançais aussitôt en sa direction, enragé par ce qu'elle venait de dire. Mon regard en disait long sur ce que je pensais. Il était imbibé d'une fureur sans pareille. J'étais hors de moi, rien qu'à l'idée de savoir que la Gryffondor avait vécue un pareil traumatisme. Je m'approchais de mon ancienne amie, prêt à en découdre :

"- Nan mais tu as pété un plomb où quoi ?! Comment peux-tu dire des horreurs pareilles, quoi que, je ne devrais plus être surpris venant de toi. Tu veux que je te dise, Pansy ? Tu me répugne à un point que tu ne peux même pas imaginer. Et dire qu'on a été amis par le passé, je me demande comment j'ai pu être aussi stupide pour pouvoir apprécier une personne de ton genre. Maintenant, du balai. Et ne t'avises même plus de revenir me parler, pigé ?"

La jeune femme était comme paralysée devant moi, et tentait de ravaler sa peine et sa tristesse. Puis soudainement, elle s'avança en ma direction à une vitesse fulgurante avant de me gifler, devant la moitié des élèves de Poudlard. Tous restèrent bouche bée, tandis que moi, je demeurais désormais stoïque. La fille aux cheveux ébènes me regarda durant quelques secondes encore, et lentement elle se mit à partir dans la direction opposée à la mienne.

C'est à cet instant là que je réalisais que lorsqu'il était question de Granger dans une quelconque querelle, je ne me contrôlais plus.