Tournant inattendu {Draken x Oc}

Chapitre 31

Mes larmes tombent sur sa peau froide. J'ai carrément peur qu'elles se transforment en cristaux. Je relève la tête vers les yeux fermés de mon frère. Il est salement amoché. Il a été battu à mort.

Je saisis sa main, essayant de le faire revivre rien qu'avec ce simple geste. Mes pleures ne s'arrêtent pas et au rythme où elles coulent, elles ne s'arrêteront jamais.

Des soubresauts traversent mon corps et ma vue devient de plus en plus floue. Je me laisse glisser par terre, me fichant de la propreté ou de si cela se fait ou non. Je cache mon visage dans mes mains, essayant de comprendre pourquoi je ne l'ai pas retenu, pourquoi j'ai empêché Draken d'y aller avec Mickey.

Le temps s'est arrêté et mon envie de vomir a augmenté nettement.

Quelqu'un se colle à moi et m'enlace. Je comprends que c'est Draken. Qui d'autre en même temps ? Cela ne peut plus être mon frère.

Je sens son souffle sur ma peau, j'ai l'impression qu'il me parle mais j'entends juste des tambours dans ma tête.

Je sens ses lèvres sur ma peau, seule chose que je distinct parfaitement. Sur ma tempe exactement. Je me retourne vers lui et passe mes bras autour de son cou pour pleurer dans le creux de sa clavicule. Sa veste commence à être trempée mais c'est le cadet de nos soucis.

Après une bonnes vingtaine de minutes, mes sens commencent doucement à revenir au fur et à mesure que je me calme, sans pour autant arrêter de pleurer.

Je m'éloigne un peu de lui, commençant à avoir mal à la tête.

Il se relève et m'aide à faire de même. Mes jambes tremblent, je m'appuie donc sur lui. Je regarde le policier qui est resté là malgré mon chagrin. Par contre, je n'ai aucune idée de s'il m'a parlé ou non.

Moi : Excusez moi...

Je pose ma main sur ma gorge, complètement enrouée à cause de mes larmes. En prime avec mon nez, je parle comme un canard. Mon frère se serait moqué de moi, j'en suis certaine.

- Ce n'est rien. Pouvez vous me dire où il avait prévu d'aller ?

J'ouvre la bouche mais tout ce qui sort de ma gorge, ce ne sont que des étranglements. C'est Draken qui commence à tout raconter, pressant mon corps contre le sien alors que mon regard se perd dans le vide, repensant à celui qui a partagé ma vie depuis que je suis née.

- Très bien. Je vais vous rendre ses affaires personnelles maintenant.

Il prend un sachet dans sa main et le tend vers nous. Je l'attrape, encore toute tremblante et regarde à l'intérieur. Il y a juste son téléphone, sa carte d'identité et ses clés. Sur celles-ci est accroché une photo de nous. Les larmes remontent mais je tente de les retenir.

- Vous pouvez partir si vous le voulez.

Je m'approche une dernière fois du corps de mon frère. Je m'abaisse et embrasse son front.

Moi : Au revoir grand frère. Merci pour tout. Sois heureux avec papa et maman.

Je me recule puis sors de la pièce toujours accompagnée du blond. Je parcours les couloirs, des regards de désolation sur moi. Je serre contre moi le sachet plastique tout en fixant le sol, ne voulant plus faire face à ses yeux remplis d'empathie ou de pitié.

Une fois sortie du bâtiment, comme si je n'étais pas maitre de mes mouvements mais plutôt mise en mode automatique, je me place derrière Draken et enroule mes bras autour de lui.

Je serre mes paupières entre elles, refoulant au maximum mes larmes mais plusieurs réussissent à quand même passer en travers de la barrière, se faisant emporter par le vent.