Chapitre 2.

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Lorsque Élyas rentra chez lui, sa première pensée se dirigea vers Paola. Comment allait-il lui expliquer ? Le blond pensa à ne prévenir personne, il aurait voulu partir comme un voleur. Mais trop de cœurs étaient souffrants dans ce monde pour qu'il se permette d'en briser un de plus. Élyas voulait disparaître. Ce monde était si brutal, si dur et si infâme. Il pensait souvent à la mort, phénomène si craint mais tellement tentant. Élyas était curieux de savoir comment se déroulerait son enterrement. Est-ce que sa mère s'en remettrait ? Elle avait bien réussi à oublier son géniteur. À cette pensée, le jeune homme frissonna. Depuis combien de temps n'avait-il pas vu son « père ».
Élyas avait une idée de comment se déroulerait sa mort, mais c'était si impudent qu'il n'avait jamais osé la formuler en entier.

Il avait donné rendez-vous à sa copine et à son meilleur ami, Esteban. Les deux amis se connaissaient depuis la primaire et un lien si fort les reliait qu'ils ne s'étaient plus jamais séparés. En cette journée d'automne, le paysage était incroyablement monotone mais si beau pour le blond. Les teintes orangées des feuilles au sol fascinaient le garçon, tellement qu'il n'entendit pas Paola et Esteban approchés :

‹‹ - Tu rêvasses joli coeur ? interpela Esteban ››

Joli coeur. Ce surnom allait plutôt bien à Elyas. Face d'ange, coeur d'artichaut et personnalité attirante. Le jeune homme sursauta en entendant son ami :

‹‹ - Abruti tu m'as fait peur ! ricana Elyas.››

Paola s'était jetée sur son copain, couvrant son visage de baisers baveux qui, pour être honnête, dégoûtaient Elyas. Il aimait sa copine mais n'était plus vraiment amoureux. En y repensant, il décréta qu'il n'avait jamais été amoureux. Son séjour à l'hôpital allait l'aider à y voir plus clair :

‹‹ - Qu'est-ce que tu voulais nous dire chat ? demanda Paola.

- En fait, ma mère a été mutée pour quelques temps et je dois partir avec elle. Elle me l'a annoncé ce matin, on part demain je suis désolé de vous prévenir aussi tard. menti Elyas ››

Oui, il n'avait pas eu le courage de leur avouer, mais c'était si dur à entendre qu'il préféra les préserver. Paola perdit son sourire et le coeur du blond se serra. Encore une fois il blessait quelqu'un. Il détourna les yeux pour regarder son ami qui le fixait avec un regard triste :

‹‹ - Tu vas nous manquer gueule d'ange, tu veux passer ta dernière journée avec nous ?››

Elyas accepta, voulant profiter d'un instant privilégié avec les personnes qui lui étaient chères. Les trois jeunes se mirent d'accord pour aller voir le dernier American Nightmare*. Elyas trouvait ce film très réaliste, se rapprochant à quelques lois prêt de la haine éprouvée par l'humain. Le réalisateur avait bien retranscrit le sentiment commun à tout le monde : la colère. Oui, Elyas était en colère. En colère contre sa mère, son père, en colère contre le monde entier et personne en même temps. Mais surtout, Elyas était en colère contre lui même.

Après cette après-midi d'adieux maussades, le blond retourna chez lui et s'endormi en pensant au lendemain, là où tout allait changer.



Le jour fatidique arriva. Elyas s'était levé à cinq heures, après une nuit de cauchemars. Sa mère était debout, ils devaient partir rapidement à cause de son travail.

Encore une fois, le trajet fût glacial, aucuns des deux n'osaient parler, de peur de brusquer l'autre et de gâcher ce dernier instant de plénitude. Arrivés à destination, une femme habillée d'une blouse blanche vint à leur rencontre :

‹‹ - Bonjour, je peux vous aider ?

- Bonjour, mon fils doit se faire hospitaliser aujourd'hui, ordre du docteur Drefu. répondit la mère du blond

- Oh dans ce cas tu dois être Elyas ! Ta chambre est prête jeune homme, je t'attends là et je te laisse dire au revoir à ta maman. dit l'infirmière ››

Elyas embrassa sa mère, lui promit d'aller mieux, et qu'ils allaient se revoir bientôt. Du moins il l'espérait. Après cela, la mère quitta l'hôpital, les yeux humides, le coeur retourné et la tête pleine de pensées.

L'infirmière entraina le jeune dans les couloirs du bâtiment. C'était un lieu accueillant, des murs pâles mais couverts de graffitis et de diverses dessins. Il s'était imaginé un lieu froid et cela le rassura :

‹‹ - Bon alors, ton compagnon de chambre est en séance avec le psychiatre, il sera là d'ici trente minutes. Tu verras, ce n'est pas un méchant garçon. Cependant, si tu as un problème avec lui, appelle nous. Au niveau de l'emploi du temps, on se lève à huit heure, et le petit déjeuné est à huit heure trente, ce qui te laisse le temps de prendre ta douche. Le matin c'est rendez-vous avec les psychologues ou le psychiatre si tu en as, sinon tu vas en salle d'activités avec les autres. A midi vous mangez, et il y a un temps calme où vous ne pouvez pas sortir de votre chambre jusqu'à quinze heure. Le repas du soir est à dix-neuf heure trente. expliqua la femme ››

Elyas était étonné d'être mis en garde à propos de son compagnon de chambre. Ils arrivèrent devant la chambre 47. C'était une chambre spacieuse, avec deux lits simples. Il y avait une salle de bain, une télévision, un bureau et une large fenêtre; bien évidemment fermée à clé; chose que remarqua tout de suite Elyas.

L'infirmière fouillât les affaires du jeune garçon et lui confisqua sa ceinture, les cordons de ses sweats, son rasoir et son briquet :

‹‹ - Il y a des pauses cigarette, tu pourras fumer à ce moment-là. Je te demanderai de bien vouloir me donner ton téléphone, il te sera rendu à ta sortie.››

Elyas lui tendit son appareil, et une fois la dame partie, il s'assit sur son lit. La porte de sa chambre s'ouvrit à nouveau et une jeune fille entra. Elle était mâte de peau et portait un joli hijab vert émeraude ainsi qu'une longue robe blanche. Un ange pensa directement Elyas :

‹‹ - Salut toi t'es le nouveau ? Je m'appelle Néva, j'ai la chambre 48 ! Je te souhaite la bienvenue, tu t'appelles comment ? débita-t'elle

- Oh salut, moi c'est Elyas, enchanté. répondit le blond

- Alors comme ça tu vas partager la chambre avec Malo... pourquoi ils s'entêtent à le faire cohabiter avec quelqu'un..marmonna Néva pour elle même ››

Elyas était surpris mais ne fît pas de réflexion, ça ne le regardait pas :

‹‹ - Bon Elyas j'ai rendez-vous avec ma psychologue, on se voit au repas, installe toi bien. continua la voilée joyeusement››

Elle ne laissa pas le temps au blond de répondre et elle disparu.





Après quinze minutes à cogiter seul dans sa chambre, Elyas entendit la porte s'ouvrir. Un garçon entra. Le blond fût choqué de l'aura dégagé par cette personne. Tout était sombre autour de lui. Comme s'il avait absorbé toute la haine de ce monde de brutes pour la canaliser dans son corps. Le blondinet sentit une boule se former dans son ventre : ce mec est effrayant, pensa-t'il. Ses cheveux noirs et bouclés tombaient sur ses yeux, qu'Elyas ne voyaient pas. Il était grand, bien plus grand que Elyas. Sa carrure était impressionnante mais ce n'était pas un colosse non plus. Non, il renvoyait une image de domination sans être baraqué pour autant. Elyas le sentit dès son entrée, ce garçon était un magnifique danger. Un fruit défendu. Il ne pouvait détourner ses yeux de ce splendide phénomène. Il était beau.

Le brun releva la tête et Elyas fût frappé par la profondeur de son regard. Un bleu glacial qui le pétrifia sur le champs. Un regard à l'affut :

‹‹ - T'es qui toi ? demanda d'une voix rauque le brun

- Je suis Elyas j'ai dix-sept ans et je suis arrivé ce matin. Tu es... répondit Elyas

- J'arrive pas à croire qu'ils m'aient remis avec quelqu'un ces abrutis. pesta Malo en ignorant Elyas.


Voilà pour ce deuxième chapitre :), j'ai mit longtemps à le poster mais j'en suis assez fier

en espérant qu'il vous a plût

* American Nightmares est un ensemble de films (5 en tout) parlant de la légalisation de la purge. C'est un chef d'oeuvre, le 1, le 2 et le 4 sont sur netflix, le 3 sur prime video. Le 5 est sortit il n'y a pas longtemps. Je vous les conseille fortement

Disorder. (BxB)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant