Bokuto courrait aussi vite que le lui permettaient le lourd sac qu'il portait sur le dos et la longue pochette qu'il tenait sous son bras. Il devait se dépêcher s'il ne voulait pas être en retard pour son cours de dessin. Le jeune homme percuta que...
Akaashi avait emmené Bokuto dans un restaurant italien. L'endroit était plutôt chic avec ses chandeliers suspendus et ses grands miroirs sur les murs. Les deux hommes étaient en train de discuter autour de leur petite table ronde tandis qu'une bouteille de vin rouge était en train d'aérer entre eux en attendant leurs plats.
Bokuto parlait avec emphase. Il disait à Akaashi ô combien il avait aimé ses photographies, lui assurant qu'il était l'artiste le plus talentueux de l'exposition. Non, du pays ! Peut-être même du monde ! Le brun était quelque peu embarrassé d'être ainsi adulé. Il était flatté par les mots de Bokuto mais son entrain était tout de même déconcertant.
Lorsqu'il jugea qu'il était temps de boire un premier verre, Akaashi se saisit de la bouteille et servit le breuvage dans les deux verres à pied. Bokuto ne put s'empêcher de fixer ses mains. Il les trouvait vraiment jolies, il s'était déjà fait cette réflexion le jour de leur rencontre ainsi que le jour où Akaashi avait servi de modèle à tout son groupe. Il se mit à divaguer, imaginant ces mains se faufiler sous sa chemise pour flatter son ventre, glissant ensuite doucement vers son dos pour le griffer un peu...
- Bokuto-san ?
Bokuto eut l'impression d'avoir été pris en flagrant délit. Gêné au possible, il détourna le regard comme un enfant prêt à être sermonné. Il en était sûr, Akaashi n'allait pas rater cette occasion pour l'embêter un peu. Il était persuadé que le brun avait pu lire dans ses pensées. Il avala une grande gorgée de vin pour gagner du temps. Il fut sauvé par l'arrivée du serveur qui déposa une assiette de tagliatelles aux truffes devant Akaashi et une pizza au poulet devant lui.
Enfin, « sauvé » était un bien grand mot. Il allait maintenant devoir se démener avec un couteau et une fourchette pour manger sa pizza. Non mais vraiment, qui mangeait une pizza avec des couverts ? Il ne pouvait cependant pas se permettre de manger son plat avec les doigts dans un endroit pareil, encore moins face à Akaashi. Ce dernier ne semblait avoir aucun souci avec les couverts occidentaux. Il dégustait son plat avec élégance. Akaashi était classe en toute circonstance.
La maladresse de Bokuto amusait le brun. Il ressemblait à un enfant qui apprenait à manger seul : sa façon de tenir les couverts était particulière, ses gestes étaient hésitants, et il mangeait avec une lenteur incroyable. Le brun servit un nouveau verre de vin qu'il dégusta en admirant la détermination de Bokuto. Après que celui-ci eut manqué de se tacher, il lui glissa doucement qu'il ne s'offusquerait pas s'il mangeait sa pizza avec les mains.
Bokuto hésita quelques instants puis, l'appel de la pizza étant plus fort que le reste, il se décida enfin à la manger avec les doigts. Akaashi songea qu'il devait être le genre de personne à apprécier une soirée passée à manger une pizza dans le canapé devant un film. Il se sourit à lui-même et se promit d'organiser ça prochainement.
Après un troisième verre de vin et le ventre rempli d'une délicieuse pizza et d'un tiramisu, Bokuto se sentait particulièrement bien. Il était désormais l'heure de lever l'ancre. Le retour dans la nuit fraiche lui fit du bien. Il marcha aux côtés d'Akaashi sans se poser de questions quant à sa destination. Il avait passé un agréable moment et il était vraiment heureux d'avoir été invité par le photographe.
Les deux hommes marchaient lentement, profitant du calme de la soirée sous un beau ciel dégagé. Sans s'en rendre compte, Bokuto s'était rapproché d'Akaashi. Il ne s'aperçut de leur proximité qu'au moment où leurs doigts se touchèrent. Son cœur rata un battement et il eut la soudaine envie de lui tenir la main. L'ambiance était bonne alors il se jeta à l'eau. Tout doucement, sa main se faufila dans celle du brun. Il sentit avec joie les doigts d'Akaashi se refermer sur les siens et un grand sourire niais prit place sur son visage.
Une question le taraudait malgré tout depuis sa rencontre avec Oikawa et Iwaizumi.
- Dis 'Kaashi ...
- Oui ?
- Est-ce que ... tu as vraiment ... enfin, c'est vrai ce que Oikawa a dit ?
- Oikawa-san parle toujours trop, lâcha Akaashi en soupirant.
- C'est vrai alors ? Insista Bokuto.
- Oui.
Des images obscènes s'insinuèrent dans l'esprit de Bokuto. Il imagina Akaashi recevant les attentions d'Oikawa et Iwaizumi et il sentit son corps s'échauffer doucement. Son silence soudain inquiéta quelque peu Akaashi qui ne se doutait pas de ce qui se tramait dans sa tête.
- Tu es déçu, Bokuto-san ?
- Non. Répondit franchement le dessinateur. Je ne m'y attendais pas, c'est tout.
Le silence s'installa de nouveau. Bokuto assimilait l'information. Mais pourquoi Akaashi avait-il répondu à sa question s'il pensait potentiellement le décevoir ?
- Tu es sincère, Akaashi, murmura Bokuto.
- Je suis sincère parce que c'est toi qui me poses la question, répondit Akaashi. Nous sommes arrivés chez moi. Tu veux entrer ?
Perdu dans ses pensées et victime de son sens de l'orientation quelque peu douteux, Bokuto ne s'était pas rendu compte qu'ils avaient pris le chemin de l'appartement d'Akaashi.
Là, devant la porte, deux possibilités s'offraient à lui : refuser l'invitation d'Akaashi et repartir seul chez lui, ou accepter d'entrer et ... Il repensa aux mots d'Akaashi un peu plus tôt alors qu'il se remplissait l'estomac de toasts. Il ne réfléchit pas bien longtemps avant de sourire à Akaashi et de lui emboiter le pas.
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Helloooo,
J'espère que vous avez apprécié ce chapitre !
Bokuto se rend chez Akaashi pour la deuxième fois, mais cette fois il n'a pas été invité à prendre un café...
