Chapitre 30

62 4 0
                                    

*Roy*


        J'étais assis sur un banc. Il était froid comme l'atmosphère ici présente. Je pouvais sentir la peine de chacun qui se trouvait dans cette salle. Je suis venu ici par respect envers Christina. Même si elle m'énervait, ce n'était pas une raison pour ne pas aller à son enterrement. C'est dommage, c'est la seule fête en ton honneur mais tu n'es pas présent... 

        Il y avait des plumes bleues dans des vases mélangées avec des plumes blanches. C'est du Christina tout crachée. Je vois bien que ces parents ont fait des efforts pour leur fille. Ça se comprend, ils ont perdu un enfant.

        Maria me regarde puis elle détourne son regard. Les choses se sont passées si vite dernièrement. Elle se dirige vers le pupitre. Elle s'arrête, prend une grande respiration, et commence son texte. Sa voix est douce mais pleine de puissance. Maria connaît son texte, c'était sûr. Mais sa voix tremblait, elle le savait. 

-"Laissez-moi pleurer".

        Ces paroles ont eu l'effet d'une bombe sur les gens et sur moi-même. D'un, la Maria du moment n'aurait jamais montré sa faiblesse et de deux, son texte était très émouvant. Une larme a coulé sur ses joues tout doucement avant de s'écraser sur sa feuille. Elle continua:

-Je vous demande d'éviter de me dire si je vais bien, d'arrêter de penser qu'il faut que je passe à autres choses... Je ne le pourrai pas.

-Il y a eu un lourd silence pesant dans la salle. Il n'y avait aucun bruit, rien. Elle ajouta:

-Christina, là où tu es, j'espère que tu vas bien. Tu n'es plus avec nous mais ce n'est pas parce que je ne te vois plus que tu n'es plus là. 

Elle regarda la défunte. 

-Je te pardonne.

        <<Je te pardonne>> ? Je ne comprends pas, pourquoi est-ce qu'elle lui pardonne? Je ne dois pas être le seul perplexe car les gens commencent à s'agiter. Et elle s'en va et elle s'assoit à côté de son père. Elle enfouit son visage contre ses bras en retenant ses sanglots. Il y a eu une musique qui passe, je ne la connaissais pas mais elle était douce, pleine de mélancholie que des personnes commencèrent à pleurer. Maintenant, c'est au tour de Cora de parler, mais elle se débrouille moins bien que Maria. Elle semble maladroite mais au moins, ces mots étaient justes et sincère. L'assistance est émue et l'applaudit, calmement comme s'ils avaient peur qu'un applaudissement n'était pas approprié à une cérémonie.

        Des personnes défilaient vers le pupitre, disaient à quelle point Christina leur manquait, présentaient leurs condoléances à la famille puis repartaient. La cérémonie s'est achevé et ils l'ont enterrée. Je suis resté tout seul tout au fond, à la même place. Maria et Cora étaient ensemble, elles se tenaient le bras comme si elles allaient s'écrouler si l'une d'entre elles lâchaient prise...

        Ils ont descendu le cercueil tout doucement puis en un claquement de doigt, Christina était partie, pour de bon.

C'est alors que Maria s'est approchée de moi, elle me dit:

-Il faut qu'on parle.

-Oui.

-Christina voulait que je dise pourquoi je t'en veux, pourquoi j'ai changée, bref, pour honorer sa mémoire, je vais te dire ce que tu veux.

        Je ne réponds pas, je suis choqué, pour une fois, elle s'est adressée à moi et elle me dira tout. Maintenant, je vais enfin découvrir son histoire ...



FIN DE LA 1ère PARTIE

MariaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant