COVER PLAY : Tome 5 : Aime-moi, à la folie

173 Jinn

Après avoir assisté aux répétitions, je suis directement rentré à l'appart.

C'est Enzo qui s'est chargé d'emmener Mira à son boulot, pour éviter de plus éveiller les soupçons.

De mon côté, j'ai filé à mon cours de boxe, avant de rentrer plus tôt que les jours précédents.

Je tenais à être sur les lieux avant elle...

Il est hors de question que l'autre sous-merde profite de mon absence pour lui mettre la pression. Ce qu'il ne se priverait très certainement pas de faire.

Je sors de la douche en me séchant les cheveux, puis me dirige dans la cuisine.

Je croise mon pote sur le canapé, en train de jouer à l'un de ses jeux et en m'apprêtant à le rejoindre, après avoir avalé un morceau, je me fais interrompre par la présence de Will.

Celui-ci s'accoude au bar, juste en face de moi et me sourit vicieusement.

Qu'est-ce qu'il me veut encore ?!

Des comptes, je présume, pour changer ?!

-Alors ? Vous ressortez ensemble.

Nous y voilà.

Il était anormal que la question ne nous soit pas posée à elle ou à moi.

-Non, je lui stipule, en me relevant, pour débarrasser mon assiette.

-Tu mens.

-Non, je te dis la vérité. J'ai voulu me remettre avec elle, mais elle a refusé, je poursuis, en faisant couler l'eau sur la vaisselle crasseuse.

-Dans ce cas, explique-moi pourquoi tu as réagi comme ça hier ?

-Parce que je ne supporte pas de la voir avec un autre !

-Sauf que si elle ne t'appartient pas, tu n'as pas à t'en mêler.

-Ça t'arrangeait pourtant bien que je le fasse pour te libérer la voie lors de la Saint-Valentin !

J'écrase l'éponge, en la pressant dans ma main, comme je voudrais lui broyer les couilles entre mes doigts.

-C'est vrai, sourit-il mesquinement. Du coup, dis-moi, depuis quand elle est au courant et comment tu lui as annoncé ?

-Depuis le week-end dernier, je bluffe, pour limiter les dégâts. Et je ne lui ai rien dit. Elle a deviné d'elle-même que tu cachais quelque chose lorsque tu lui as proposé de lui filer ta clef.

-Et pour les vidéos ? Comment est-elle au courant.

-Tu lui as balancé ce que renfermait cette clef hier, il me semble, non ?! Donc, si elle est au courant, tu ne peux t'en prendre qu'à toi-même.

Et là, je prie pour qu'il ne l'interroge pas, sans que je n'aie abordé avec elle, les justifications que je lui ai apportées.

Nous allons devoir lui émettre les mêmes propos, pour ne pas perdre en crédibilité.

-Et ça... comment le sais-tu ? Elle t'en a parlé ?

-Ce matin, oui. Lorsque je l'emmenais à l'université.

-Ok. Je lui demanderais pour avoir confirmation.

Évidemment...

-Fous-lui donc la paix et passe à autre chose.

-Si je décidais là, de tout arrêter, tu ferais quoi ?!

Je ne suis pas sûr de le suivre et je fronce les sourcils, en coupant l'eau.

-Par rapport à quoi ?

-Tu n'aurais pas envie de me buter ?

-Bien sûr que si ! Je réponds impulsivement.

Je mentirais en prétendant le contraire !

Après toute la merde qu'il a foutue ! Après m'avoir fait perdre tout ce temps auprès d'elle et Dieu sait comme chaque jour est et a été un vrai calvaire ! Après avoir tenté de ruiner nos vies et surtout après l'avoir touchée, embrassée et accaparée comme il l'a fait...

Je ne le laisserais pas s'en tirer à si bon compte.

-Mais si tu acceptais d'effacer les vidéos et de te barrer, je ne ferais rien, je poursuis.

-Ok.

Quoi ok ?! Justifie-toi, enfoiré !

-Et donc ?!

-Et donc, je pourrais accéder à ta première requête, mais si je devais partir, ce serait avec elle.

Fils de pute !

Il le sait pertinemment ! Je n'accepterais, pour ma part, pas qu'il refuse l'une d'entre elles. C'est non négociable.

-Tu es vraiment con, putain ! Quand est-ce que tu vas réaliser qu'elle ne voudra jamais de toi ? Te suivre, je le scrute durement. Ça n'arrivera pas.

-Sauf si je lui pourris la vie, ou pire... Si je pourris celle de ses proches.

-Tu ferais quoi ?! Tu n'as rien contre ses potes.

-Je ne vais pas t'avouer mes bottes secrètes, mais, crois moi, j'ai beaucoup de choses sur chacun d'entre vous.

Mira ne supporterait pas que l'on touche à ses amis...

Elle serait capable de lui céder pour les protéger eux, quitte à se sacrifier...

Bordel...

Une semaine, j'ai une semaine pour l'arrêter !

-Tu as d'autres choses inintéressantes à m'annoncer ou je peux y aller ?!

-Tu peux y aller, me balance-t-il, alors que je quitte la cuisine, pour laisser mes jambes se relâcher sur le canapé.

Enzo me tend une manette, mais c'est de quoi rouler que j'intercepte.

J'aurais peut-être dû m'attarder au club, ça m'aurait évité d'avoir les veines sur le point d'imploser.

Je me défoncés (multimédia) et termine mon joint, au moment où Enzo se relève, afin d'aller chercher Mira à son boulot.

Je quitte à mon tour la pièce, pour aller m'enfermer dans ma piaule, dans le but de lui écrire par message la conversation que je viens d'avoir avec l'autre bâtard, et lui faire part de mes arguments pour qu'elle lui atteste les mêmes, au cas où il lui demanderait à elle aussi de se justifier.

« J'ai demandé à Enzo de me déposer chez Lily. Je passerais la semaine chez elle, ce sera plus simple comme ça. » M'annonce-t-elle, une fois mon monologue achevé.

Quoi ?

Je suis surpris, mais c'est peut-être mieux comme ça.

Elle ne veut plus le voir et, étant donné que je lui ai fait la demande de ne plus s'en mêler, elle n'a plus dans l'intérêt de rester auprès de lui, bien au contraire. Elle préfère l'éviter, plutôt que d'avoir des comptes à lui rendre ou de devoir subir ses allusions de merdes.

« Ok, bébé... Je te dis à demain dans ce cas. Je t'Aime. »

Elle ne pourra pas l'éviter en cours, mais il n'osera pas aborder certains sujets devant les autres donc...

C'est un mal pour un bien, ça lui évitera d'avoir à le supporter plus qu'il ne le faut.

« Et moi je t'Aime plus encore ! »

Je souris.

Ça... c'est impossible.

La porte entrouverte de ma piaule, j'assiste à une conversation qui se fait dans le salon.

Will interroge Enzo, quant au fait qu'il soit revenu sans l'objet de son désir.

Celui-ci lui annonce alors qu'elle a décidé de passer un peu de temps avec sa pote et il fait ainsi très vite le rapprochement que, par sa faute, elle a dû, une fois de plus, prendre la fuite.