Il faut l'avouer, c'était déjà couru d'avance. On ne vend pas la peau de l'ours avant de l'avoir tué, toi t'avais mis tous les potes de Boucles D'or aux enchères avant même de savoir comment t'y prendre. C'était con, t'as ruiné ta vie sur un malentendu.
J'étais sur le bord de la fenêtre, un t-shirt blanc, les cheveux en pagaille, les yeux rouges et les doigts gris, la parfaite scène de film hollywoodien. Mais moi je suis pas acteur. Quand je ris c'est pas faux et quand je pleure c'est pas du cinéma. J'avais un dessin dans les mains et des tâches de fusains partout sur les cuisses.
C'est fou comme l'humain n'a rien à raconter si tout va bien. Il n'y a pas de plat principal dans une histoire sans drame. C'est triste. Notre entière société est basée le négatif, la plupart des religions sont basées sur des sacrifices, des punitions, je ne comprends pas les croyances mais je les respecte, les livres qu'on nous fait lire en cours n'ont rien de joliement joyeux. C'est toujours une positivité triste, sans vie, avec la notion d'une disparition, d'une dispute, d'une division dans l'âme.
La tête posée contre le crépi, les mains bandées d'après avoir frappé le mur. Y avait une cigarette pas allumée sur le bitume. J'avais mal aux jointures. J'avais mal au crâne. C'était lacérant. Mais allez, un texte qui parle de moi, pour une fois.
Perdu dans ma contemplation, j'avais tout oublié. J'ai ris. J'ai ris comme un enfant stressé devant un tableau pour passer à un exposé. J'ai ris amèrement. Je me remettais en question, est-ce que le fait de ne pas arriver à te pleurer faisait de moi une mauvaise personne ? Assis là sur ce canapé bas de gamme défoncé, devant ce putain de mur blanc. Je m'y étais préparé. Inconsciemment on s'y prépare toujours avec tout le malheur auquel on est confrontés chaque jour à la télévision, sur les réseaux, dans les yeux des gens. Alors on s'y prépare. C'est le rôle des pensées intrusives après tout. Elles nous préparent au pire, alors quand il arrive on s'y attend. On est pas surpris. C'est presque comme reprendre une ancienne habitude, c'est simple, c'est rapide. On connaît déjà les mouvements. On sent nos épaules tressauter, on sent nos yeux s'embuer, se fermer, se rouvrir humides, on sent nos poumons se contracter, notre cage thoracique se refermer, on sent nos bras s'entourer autour de notre poitrine, on sent les larmes monter, la douleur grimper, ce pincement au coeur, on sent tout comme une habitude. C'est pas si surprenant si on vit ce scénario chaque jour de sa vie.
T'étais parti. Tu t'es échappé. T'as eu peur. Je sais pas. T'as mis un océan entre nous et j'ai dû faire avec. Je sais même pas ce que j'avais merdé. C'était con.Putain j'ai juré, c'est pas dans mes habitudes, promis.
Petit j'aimais pas être entouré. C'est absurde quand on vit dans une société sociale. Les gens comprenaient jamais mes blagues et je comprenais jamais leurs délires. Quelles rumeurs fallait suivre, quels vêtements fallait porter. Quand on est gosse et qu'on comprend que dalle on s'isole, c'est normal.
Quand on a découvert que j'avais TDAH j'ai ris. 4 lettres qui veulent tout et rien dire et que personne comprends au final. Ils auraient dû prendre d'autres mots pour le résumer. Dans ma tête c'est le bordel et j'ai perdu les clefs de mon propre cerveau. On m'a dit:
-C'est con t'aurais pû aller mieux plus tôt si t'arrêtais d'aggraver tes problèmes.
Désolé, je contrôle pas mes émotions, à l'époque je me comprenais pas moi-même, comment vouliez-vous que je comprenne mes problèmes ? Maintenant quand je dois expliquer pourquoi des fois je vais pas bien, faut que je parle de mon cerveau comme d'une troisième personne.J'ai la rage quand on me dérange et que j'écris. Je vous jure j'ai envie de frapper un mur, quelque chose, parce qu'écrire c'est ma manière de vivre alors m'en empêcher quand je suis inspiré c'est un peu me tuer à moitié.
Depuis, j'ai perdu du poids. J'ai pas touché à la balance, j'ai juste appris à balancer mes problèmes autre part que sur mes épaules.
-C'est dans la tête, ils m'ont dit.
-Ça vient des autres, j'ai répondu.Demain est un autre jour mais j'me dis ça tous les soirs et les matins sont tous les mêmes.
J'écris des mots en travers partout sur mes cahiers. Mon écriture est dégueulasse mais on fait avec, je suis gaucher. J'ai des ampoules partout sur les doigts mais pas la lumière à tous les étages. Dans les classes, je suis la personne seule à côté de qui on peut s'assoir si on veut parler de tout sauf du cours.
J'ai mal au coeur mais promis je vais continuer d'avancer.Putain j'ai promis, c'est pas dans mes habitudes, juré.
Il y a une quinzaine de parties pas publiées ici. Pendant longtemps j'ai pas été inspiré et maintenant ça va trop vite pour que j'écrive tout. J'ai pas le temps de lire, pas le temps d'écrire, pas le temps d'apprécier les fleurs et puis après ce qui semble quelques jours, on change deux fois de saisons, on sors les vestes puis les manteaux et le Soleil a laissé place à la pluie. Tout est gris, tout est mort et puis encore quelques jours plus tard on est passé de l'autre côté du Soleil et de nouveau il fait chaud et y a des moustiques.
Lisez ça rapidement, c'est tout le bordel dans ma tête en seulement quelques minutes, le temps pour une chanson de mes playlists interminables.
Bienvenu.e dans mon cerveau détraqué.
Promis on est sympa dans le milieu, faut juste est respectueux et apprendre à nous connaître.Merde j'ai juré et j'ai promis, c'est pas dans mes habitudes, promis juré.
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Rescapés du système
Poetry-J'écris parce qu'on veut tous laisser son nom quelque part, et toi ? -Je livre ma plume au papier et mon âme fait le reste, travail d'équipe ils disent, moi je pense qu'ils ont tort. Mon esprit diverge de mon âme, mes pensées se chevauchent et mon...