Pas lui

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- [...] Tu n'as pas envie que je t'appartiennes ?

- Si !

- Alors c'est décidé !

[...]

- [...] Je m'appelle Eijiro Kirishima !

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- Et du coup tu peux voler ?! Trop cool !

Un petit blond s'agitait à côté d'une créature noire. Notre jeune prince ne se lassait pas de questions, et Eijiro se faisait un plaisir de lui répondre.

- Enfin, j'ai des ailes et je peux m'en servir pour planer, je suis pas assez vantard pour dire que j'égale les oiseaux.

- Mais t'as ta taille adulte là ?

- Quoi ? Non pas du tout ! En gros je dois avoir ton âge.

- Hein ?! Mais t'es un gamin enfaite !

- Tu peux parler !

Au loin, la reine observait les échanges de son fils et du dragon. Elle était heureuse pour Katsuki, pas de doutes là dessus. Mais elle s'inquiétait également beaucoup pour lui. Les dragons sont rares, certes, mais également connus pour être agressifs, voir sanguinaires. Car leur rareté faisant la curiosité que les hommes ont pour eux, beaucoup ont laissé la vie dans la recherche et l'expérimentation de cette espèce. Voir le jeune blond baigner dans une mare de sang était bien sa dernière envie.

- Et du coup, vu que t'es un dragon, tu craches du feu ?

- J'ai une tête à cracher du feu sincèrement ?! Ch'uis pas une lampe à huile !

- Bah je sais pas moi ! Dans les livres, les dragons ils peuvent créer des flammes de feu Tartaresque !

- Tarta-quoi ?!

- Mais t'es pas né sur cette planète c'est pas possible !

- Mais c'est quoi ce truc ? Du feu c'est du feu et puis c'est tout, y'a rien de plus, si ?

- Rassure-moi, tu sais ce que c'est de la magie ?

- JE SUIS un être magique !

- Et tu sais pas ce que c'est le feu Tartaresque ?!

- Nan je sais pas c'est quoi ton machin !

- Le feu Tartaresque est une source de magie de premier niveau. Il est certes millénaire mais tout de même inventé par l'homme. Il est donc normal que tu ne saches pas ce que c'est, si tu n'as jamais eu de contact avec un humain. Il est appelé ainsi car il comporte comme base de création certains composants inflammables, notamment l'encens, l'huile de pavot mélangée à celle de papaye et surtout le pétrole. Il a également l'aspect lumineux et chaud des flammes mais ressemble plus à des bulles qui vont du turquoise au violacé avec des traces couleur bronze.

C'était la reine qui avait expliqué ceci, s'impliquant dans la discussion. Malgré ses peurs, elle trouvait l'animal intéressant. Cependant, elle souhaitait également en savoir plus sur lui, notamment son savoir linguistique.

- Dis-moi Kirishima, comment ce fait-il que tu parles ?

- Sauf mon respect à votre égard, je trouve cette question bizarre. Et aussi, vous pouvez m'appeler Eijiro.

Katsuki, étant peu branché formules de politesse, et qui trouvait cette question totalement stupide, s'éloigna parler avec les hommes de l'avant-garde sur un sujet bien plus passionnant selon lui, les fameuses histoires, de combats, de monstres, de légendes, qu'abritaient la mémoire des vétérans.

- Et bien, vois-tu Eijiro, avant d'être reine j'ai suivi des études poussées étant plus jeune, dont l'étude de dragons. Et les spécimens ne savaient pas parler.

- Je... Les spécimens ? Vous pensez que nous sommes des cobayes, mes semblables et moi ?

Mistuki se rendit vite compte de son indélicatesse. Elle arrêta son cheval et le regarda droit dans les yeux pour s'excuser et se justifier de ses paroles déplacées. Mais son regard lui coupa le souffle. Aucune haine. Aucune rancoeur. Aucune colère. Juste de la déception, teintée de tristesse. Il était déçu de ce qu'elle avait dit, mais ne lui en voulait pas. Elle décela même de la honte. Il était honteux de ces mots. Honteux de lui-même, pour une phrase qui ne lui collait pas et dont il n'était aucunement responsable.
La souveraine songea alors qu'en plus d'être doué de parole, il était intelligent et empli de sentiments, qu'on pourrait apparenter à des sentiments humains, mais bien plus pures. Plus doux.
Il est loin d'être un simple animal.

- Écoute-moi bien Eijiro, je ne pensais absolument pas ce que j'ai laissé sous-entendre. Saches que ça ne se fait plus aujourd'hui, mais à une époque, les hommes se prenaient pour les rois du monde, c'est une espèce d'un égocentrisme plus que démesuré, cruelle et prête à à peu près tout pour tout avoir, tout savoir. Et l'examen d'autres espèces, parfois de façon barbare, se faisait beaucoup. L'être humain est un être horrible, tu sembles si pure, si translucide et bon à côté. À croire que les hommes ne sont pas adaptés à ta personne. S'il-te-plaît, ne sois pas vexé de mes propos.

- Vous avez tord.

- Vraiment ? Sur quoi.

- Tout ce que vous avez dit de votre propre espèce.

- Hélas ! Tu sembles encore jeune, le monde n'est pas rose.

- Je suis bien placé pour le savoir ! J'ai manqué de mourrir de soif il y a à peine quelques jours !

- En chaque homme se cache une obscurité sordide, qu'il ne vaut mieux pas voir, si on le peux.

- Pas tous.

Il la fixa d'un air convaincu fortement empreint de détermination, puis désigna du museau un petit blond nerveux qui discutait devant avec des gardes.

- Pas lui.

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