Chapitre 2

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Azarias grandit aux côtés de son père, l'accompagnant sur les marchés du pays d'Eraum jusqu'au port de Sandbury. Ils avaient l'habitude de chantonner durant leur voyage de petites chansons populaires de la région, comme "Le gnome bleu" racontant l'histoire d'une jeune fille qui découvrit le village des grands Gnomes en se perdant dans les bois, ou encore "La danse des centaures" qui était une chanson devenue traditionnelle lors de fêtes de mariages. Un jour au marché de Dragandir, Léonard fut sévèrement moqué sur son travail. Son détracteur était un grand homme grisonnant, portant une longue veste rouge brique avec des boutons dorés cousus sur les manches. Il portait une canne dont l'embout ressemblait à une tête de minotaure. Il affichait fièrement son aisance économique, ce dernier pouvait très certainement acquérir les objets les plus chers et de qualité. Azarias sentit la chaleur lui monter aux joues, ses poings se serraient contre ses cuisses. Comment osait-il se moquer d'un brave travailleur ! Une racine épaisse sortit de terre et s'enroula autour de la cheville du grand homme, qui la frappait de sa canne afin de s'en dégager. Léonard posa sa main sur l'épaule de son fils et la racine disparut quelques instants plus tard. Le détracteur alors effrayé cria au scandale, les menaçant de les traîner en justice. Cependant, personne autour ne semblait s'en soucier, les gens étaient trop occupés à flâner entre les stands.


— Tu ne devrais pas gaspiller ton talent pour ce genre de chose, Azarias, disait Léonard affectueusement.

— Il n'aurait pas dû dire cela. Tu travailles dur et beaucoup aiment ce que tu fais.

— Je le sais, mon fils. Ce n'est pas grave si ce n'est pas à son goût. Ne t'en fais pas. Tiens, prends cela et déposes-les sur l'établi, tu veux ?


Léonard se rendit dans une boutique dans la ruelle, il semblait avoir reconnu un vieil ami qu'il avait connu jadis. Azarias s'exécuta, se perdant dans ses pensées, quand soudain une petite voix l'en sortit.


— Tues un magicien, comme dans les légendes ?

— Je...Je suis le fils du menuisier, tentait de répondre Azarias surpris.

— Ne le nie pas, je t'ai vu. Cette racine est sortie de nulle part ! Comment as-tu fait ?

— Je ne sais pas, ce n'est pas moi.


La jeune fille aux cheveux roux esquissa un sourire et, vérifiant les alentours, continua son interrogatoire.


— Ne t'en fais pas, tu n'as pas à avoir peur de moi. D'ailleurs, je t'envie. Cela doit être tellement pratique et amusant d'avoir ces dons. Tout le monde disait que la magie avait disparu de ce monde, mais moi, j'étais convaincue du contraire !

—Qu'est-ce que tu veux ? rétorqua le jeune homme sur ses gardes.

— Savoir comment tu allais..., répondit l'inconnue. Cet homme est bien connu ici, c'est Hadrien Mordrow. Il est d'une grossièreté !

— Je te remercie pour ta sollicitude, maintenant je dois me remettre au travail.

— Je ne t'avais jamais vu jusqu'ici. D'où viens-tu ?

— De la Forêt des Échos, disait-il hésitant.

— Tu sais, personne ne me croyait quand je disais avoir aperçu des nymphes un jour... Je suis contente de voir qu'après tout, je ne suis pas aussi folle qu'on ne le pense.

La jeune fille sourit timidement, puis commença à se retourner pour repartir d'où elle venait.

—Attends..., dit Azarias. Je ne connais pas ton nom.

Les Enfants de Gaïa (Nouvelle)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant