10. j'ai le mal de vivre.

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Je marche vers ma chambre et je reprends ma place en silence.
Je reprends ma place qui m'attend,
qui me presse,qui définit ma vie.
Dans cet endroit, je suffoque,je me tue en silence, c'est ma prison, c'est mon lit.

Pourtant, j'ai envie de sortir,de regarder d'autres endroits que ceux d'ici.
Je me sais poètesse, et aventurière, mais de ce monde, plus rien ne me séduit.

J'ai le corps pétri, d'une maladie qui
me détruit.

Seule je rumine ,mon passé mes choix,mes faits accomplis.
Je me renie,je me suicide en silence, sans mourir réellement.
Je suis devenue une loque.
je me sens morte.
Je supplie,la fatalité,de s'abattre sur moi, sans le vouloir vraiment.

Le mal de vivre,s'est installé sur moi, dans ma chambre, dans mon lit,
sur les murs de ma prison,
comme une leçon,
écrite sur un carton.

Les multiples médicaments,
me rongent de malaises,
ajoutent à mes peines,
quand les contres-indications
font leur entrée en scène.

Dans ma chambre,sur mon lit, s'aperçoivent les marques laissées
par mon corps.
Mes odeurs me donnent envie de vomir.
Mes bouffées de chaleur
me donnent envie de m'enfuir.
Les objets qui m'entourent deviennent mes bourreaux,
qui tambourinent dans mon cerveau.

Mes habits ont toujours l'air du vieilli, du sali.
J'ai beau les laver, les frotter,
ils ressemblent à des torchons usés;
des draps  qui ont rapidement  pâli.

J'ai le corps pétri,par une maladie qui me détruit.

J'ai chaud, et j'ai froid,en même temps.
Je transpire abondamment.
Aucune température ne
me convient parfaitement.
Je suis fatiguée constamment.
Je me sens  tourbillonnee
par les vertiges,perpétuellement.

Le mal de vivre s'est installé sur moi, dans ma chambre, dans mon lit,
sur les murs de ma prison,
comme une leçon, écrite sur
un carton.

Mes enfants,mon mari,ma famille, mes amis,n'en peuvent plus de me voir ainsi.
Ils supplient, implorent le Seigneur
de me guérir.

Souvent je me lève,le regard au loin, comme-ci je l'ai trouvé enfin.
La corde,le lien,le bout,de ce
qui pourrait m'enlever et m'emmener:
Loin de ces tourments, loin de
ces éléments que je considère, comme déments.

Pour tous le monde c'est la joie,de me voir décidée à me reprendre en main.
Je prends les sachets de mes médicaments entre mes mains,
je les observe,en comptant,
ce qu'il doit en rester.
Il y'a d'autres tas de médicaments à côté.
Mon mari les achète en paquets.
Il me rappelle qu'ils ne doivent jamais en manquer.

Arrêter de prendre les médicaments me tue.
Les médicaments absorbés en eux-mêmes, lentement, aussi, me tuent.
Il me semble qu'il n'y a aucune issue.
Comment m'en sortir de ce calvaire ?

Parfois,il y'a des jours où
j'en ai marre d'avaler
les comprimés.
D'être toujours déprimée.
De rester toujours couchée.
Alors,je fais l'effort de me lever.

Après doucement,je reviens
me coucher avidement.
J'ai toujours besoin de me reposer finalement.

Nsyapze Tchoffo Jacnique Abigael.
2021.

 L'autre Moi.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant