Isolation pour 1€

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Quand tout ce que je veux c'est être dans ses bras, entendre son cœur battre, là, tout près. Ces moments où je me retrouve à serrer mon coussin le plus fort possible, m'imaginant être juste derrière ce mur. Ce simple mur qui sépare nos deux chambres. Mais je reste là, accompagné par mes sanglots si peu bruyants.

Je le sais très bien. Pendant que mon esprit se torture avec milles scénarios dont il est le roi, l'homme viril qu'il est rêve d'une fille avec des belles formes et un joli sourire. Aussi bienveillante et souriante que lui. Aussi parfaite. A la hauteur.

Moi qui excelle pourtant en tout, moi qui suis pourtant tellement ardent, je me suis perdu dans cet endroit qui m'est inconnu.
Je me suis attaché, j'ai fait un pas dans le monde des relations humaines. Pourquoi. Pourquoi ont ils tous l'aire d'y arriver avec facilité.
Pourquoi moi, j'ai tant de mal à y parvenir, à comprendre et à apprendre.

J'essaye. Mais ça ne mène à rien.

Je l'imagine alors, me voyant dans cet état, et une vague de honte parcours mon être. D'un simple geste de mon avant bras, j'essuie mon visage et me redresse. Mon réveil affiche 21:35, il ne dors pas encore...

J'aimerais aller le voir. Être avec lui. Tout déballer. Mais je traîne derrière moi une fierté si lourde que je ne peux même pas me lever. Je m'endors donc là, dans mes draps sur les quelles quelques larmes ont coulés.

Sac sur l'épaule, regard persans et cerné par la fatigue, je déambule dans les couloirs pour atteindre la cantine. Après une mâtiné passé seul, pour mon plus grand bonheur, je n'ai qu'une envie c'est de me poser dans un coin et d'écouter ma musique. J'arrive au self et double tout le monde, je regarde le plat du jour avec dégoût et n'attrape qu'un bout de pain.

« Eh Bakugo ! Viens avec nous ! »

Je me tourne vers la voix enjouée du blond, une carotte coincée dans sa narine fait preuve de sa grande intelligence. Après un regard remplis de jugement, je trace ma route et monte sur le toit où le silence règne. Je ferme les yeux, musique dans les oreilles, et laisse ma tête se poser contre le grillage. Je repense à toutes les fois, où, dans ma chambre face à mon miroir je m'entraînais. Ou j'imaginais avoir le courage nécessaire pour tout avouer.

« Hum... tu m'entend ? »

J'ouvre un œil, agacé d'être dérangé dans un moment de paix. Il est là, sa main derrière la nuque et son regard fuyant le rendent encore plus attirant. Je retire mes écouteur et le fusille du regard.

« Tu veux quoi ?

-bah...

-si t'as rien à dire casse toi.

-Es que j'ai dit ou fait un truc de mal ?..

-des tas, pourquoi ?

-Ow... bah... tu m'évite depuis un moment..

-Ah oui mais rien à voir, c'est pas parce que t'es débile que je te fais la gueule.

-Ah, c'est cool... j'imagine. Attend, pourquoi tu fait la gueule alors ?

-Argh rien. C'est bon t'as fini ?

-ouais ouais.. tiens. »

Il me tend un bout de papier, je l'attrape et relève ma tête, perplexe, mais il est déjà partit. Je déplie le petit mot et lit ce qu'il y est écrit...

« Les murs sont fins tu sait...
Moi aussi, je t'aime. »

One shot kiribaku Où les histoires vivent. Découvrez maintenant