Chapitre III

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Hey guys

Médina, Dakar-Senegal

Je suis couché sur mon lit les yeux plongés sur le plafond qui a cause de la pluie avait perdu sa couleur blanchâtre au point de virer au vert en plus d'être tellement fissuré qu'on aurait dit qu'il tomberait d'une minute à l'autre. Depuis mon réveil je n'avais pas la force à me lever car je ne savais pas comment faire face à ma famille qui attend sûrement à ce que je leur donne de l'argent pour le petit déjeuner alors que je n'ai rien avec moi aucun sou. En plus il reste cinq jours avant la fin du mois. Comment est-ce que je vais faire?
C'est la voix de ma mère qui me sorti de mes pensées. Je me redresse pour lui faire face. Mon cœur se brisa en mille morceaux. Elle a tellement changé depuis l'arrestation de papa. On dirait qu'elle n'est plus l'ombre d'elle même. Elle qui jadis était une femme belle, souriante, une vraie femme africaine mais à présent elle a maigri a un point car ça fait exactement un mois qu'on lui a diagnostiqué un cancer du sein en premier phase. Et dieu seul sait avec quel argent je pourrais payer ses traitements. Elle prends place à mes côtés.

Elle: donc tu es réveillé?

Moi: oui. Dis-je avec la tête baissée

Elle: lane leu Aminata? (Qu'est-ce qui ne va pas?)

Moi: je...je... sniff.... maman je suis vraiment désolé

Elle: et je peux savoir pourquoi?

Moi: pour tout maman. Je...je suis désolé d'être incapable de subvenir à vos besoins maman. Je n'arrive même pas à vous offrir un repas alors que tout votre espoir repose sur moi

Elle: Aminata Kébé, moi ta maman je suis assez satisfaite de toi alors de quoi te reproches tu? Amina tu fais tout ton possible pour ta sœur et moi. Je ne cesserai de remercier Allah de m'avoir gratifié d'une fille comme toi je n'envie pas ce qui ont des garçons car ce que tu fais pour moi je peux dire que même un garçon n'en serait pas capable. Aminata je suis fière de toi et ton père aussi. Sèche moi ces larmes et dis toi que Yallah diekhoul. Dit-elle en prenant dans ses bras ce qui me sangloter de plus bel

Elle: boul dioy néné touti. Leppay bakh inshallah
Ioe diam rek nguay am (ne pleure pas mon bébé. Tout ira bien et sache que tu auras toujours la paix avec toi)

Maman? Dit ma sœur Aïcha qui venait de me rejoindre. Je me retire des bras de ma mère puis efface mes larmes

Aicha: loukhew? Aminata lane leu? Demande t-elle inquiète (qu'est-ce qui se passe? Aminata qu'est-ce qu'il y'a?)

Moi: rien ne t'inquiète pas ma chérie

Maman: qu'est-ce qui t'amène ici toi? Tu n'étais pas censé réviser tes cours?

AICHA: Ah maman Ioe tmt amatou meu sakh droit seukatt ningua meu toppei metti neu dh. C'est Anta qui est venu voir Amina

Moi: où est-elle?

Elle: dans la cours

Maman: dit lui de venir. Je vous laisse discuter. Dit-elle en se levant pour sortir

J'entends Anta saluer ma mère avant de rentrer avec tout son énergie. J'aime trop la joie de vie qu'elle dégage

Elle: Wa ki dou je ne veux pas d'homme dans ma vie

Moi: cheuuuuut Anta Ioe sonal ngua meu (Tu es exaspérante)

Elle: loukhewati? (Qu'est-ce qui ne va pas encore?)

Moi: tchi lane? (À propos?)

Elle: tes yeux rouges là. Tu as pleuré?

Moi: non, je viens de me réveiller c'est pour cela.

Les couleurs du mensongeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant