Chapitre 39 : Hadès a un compte instagram ?!

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Le dragon décrivait des cercles au-dessus des parapets, sa queue fouettant l'air, comme s'il était impatient.
Dans l'obscurité lugubre, les murs de l'enceinte apparaissaient encore plus sombres, si cela était possible.

Nous arrivons devant l'entrée.
Les deux grands portes de bronze sont ouvertes, comme pour nous attirer dans ce piège.

De près, je vois que la gravure marquant l'arche représente des scènes de mort.

Certaines évoquent plutôt les temps modernes - des famines, des bombes atomiques explosant au-dessus de buildings, des soldats dans des tranchées avec des masques à gaz-
mais d'autres semblent avoir été gravées il y plusieurs millénaires .

Est ce que ce sont des prophéties réalisées ?
J'espère ne jamais y voir figurer la fin du monde...ou ma mort.

La cour du palais abritait le jardin le plus bizarre que j'ai jamais vu, après celui des Espérides et de l'Elysée.

Des fleurs multicolores, des champignons à motif pois, et des buissons venimeux poussaient ça et là, les fleurs étant fluorescentes dans la demi-obscurité.

Certaines étaient même faites en pierres précieuses, des rubis gros comme des points, des saphirs et des diamants étincelants.

Au centre, un rayon de lumière frappait un unique lys noir profond et au liseré bleu. Une belle de nuit.
Elle se trouvait au pied d'un pommier dont les pommes se balançaient doucement au song d'une musique imaginaire, et il en émanait une odeur merveilleuse.

Il y avait aussi des statues de créatures magiques, figées avec des expressions de colère, de surprise, de peur ou des sourires grotesques.

« Le jardin de Perséphone » dit Aurore.
« Pressez le pas ! »

L'odeur acidulée des fruits devient presque irrésistible. Mais si nous mangeons une  seule bouchée de quelque chose venant des Enfers, nous
ne pourrons plus jamais repartir.

Je tire Warren par le bras pour l'empêcher de croquer dans une pomme bien juteuse.

Nous gravissons des marches d'ébène, flanquées de colonnes de marbre de part et d'autre. Nous arrivons enfin dans le vestibule du palais.
Le sol est en bronze poli, et il semble contenir des flammes dansantes sous la lumière des torches.

Les portes sont gardées par des squelettes en tenue militaire.
Certains portent des armures grecques, d'autres du Moyen-Âge, d'autre encore des tenues hussards napoléoniens ou des tenus de la guerre 1914-1918.

Ils ont des sabres, des lances, des revolvers ou des M16.

Aucun de nous cause d'ennuis, mais leurs yeux vides nous suivent pendant que nous traversons le vestibule pour rejoindre les deux grandes portes du fond.

Nous nous arrêtons devant les grands battants et attendons en silence.
Warren se racle la gorge :
« Vous pensez qu'on doit frapper ? »

Un souffle de vent traverse le hall, et soudainement les portes s'ouvrent.
Les gardes nous fixent.

Je suppose que ça veut dire « Allez-y, entrez. »

Nous rentrons prudemment.
Au fond de la salle, se trouve un trône sur lequel se trouve un homme.

Ce n'est pas le premier Dieu que je rencontre, après Hécate et cet idiot de Dionysos, mais Hadès est le premier à me faire vraiment l'effet d'en être un.

La Fille de ZeusOù les histoires vivent. Découvrez maintenant